mardi 31 mai 2016

Le prix René Fallet

Le prix René Fallet 2016 (ainsi que les prix Bourbonnais)
seront décernés à Jaligny-sur-Besbre
le samedi 11 juin prochain
au cours des 28e journées littéraires.
Le prix René Fallet est décerné à l’auteur d’un premier roman,
âgé de moins de 45 ans, paru l’année précédant l’attribution du prix.
Il est remis depuis 1990 à un roman écrit de préférence avec humour,
sens critique ou poétique, au plus près de l’esprit de René Fallet.
Le Prix est doté de 1500 euros.  Il est remis en main propre, lors des
Journées Littéraires.
Tous les auteurs sélectionnés sont invités à assister au vote public.

René Fallet (1927-1983)


lundi 30 mai 2016

Larbaud, malgré tout

Valery Larbaud, Allen, préface de Christian Giudicelli,
édition illustrée et commentée, Bleu autour, 319 pages,
28 €
Après l'orage de grêle tombé sur Vichy 
ce vendredi soir, en laissant quelques traces
de son passage, la réédition d'Allen est apparue comme un rayon de soleil littéraire. 
Il s'agit d'un événement éditorial dont on ne sait toujours pas comment prononcer le mot qui forme son titre :  Convient-il de dire
" alain " ? Ou plutôt "allant " ? Pourquoi le prononçons-nous spontanément en " ène ", comme dans " pollen " ou " haleine " ?
Du reste, quelle est l'origine du mot " Allen " 
qui ne figure dans aucun dictionnaire ?
De l'anglais " all " ? De l'allemand " alle " ?
On sait Larbaud hautement sensible aux langues.
Ce qui est vrai, c'est que Larbaud eût aimé cette édition, augmentée comme elle l'est  par Espérance,  un projet mené en collaboration avec son ami le graveur Paul Devaux, à partir d'extraits inédits du journal de Larbaud.
Ce n'est pas la seule bonne surprise de cette édition qui comporte, outre de nombreuses gravures rares de Devaux, des études fouillées autour de Larbaud et de son Bourbonnais intérieur : Allen.
Le livre est dirigé par Marie-Paule Caire-Jabinet, avec des contributions de D. Arrachart, O. Belin, E. Pollaud Dulian, F. Pouradier Duteil et Sylvain Venayre. La postface est signée François Colcombet.

Valbois, par Paul Devaux


dimanche 29 mai 2016

C'est l'histoire de Robin des graffs

" Au fil de la conversation, Sam découvrit que les Untergunther travaillaient depuis plusieurs mois à la restauration de l'horloge monumentale du Panthéon dont le mécanisme rouillait dans un coin du bâtiment. L'équipe touchait au but et effectuait les derniers réglages pour faire sonner l'horloge le lendemain.
- Et toi, Sam ? Qu'Est-ce que tu fais là ?
Mis en confiance par les révélations des Untergunther, Sam choisit de jouer franc-jeu à son tour. Il explique ce qu'il venait d'achever.
- Il peut se voir d'en bas, ce graff ? demanda Romane.
- Ben Romane, t'as pas suivi l'histoire de Robin des graffs ? s'étonna un des membres du groupe, parce que je crois bien qu'on l'a sous les yeux. "

Muriel Zürcher, Robin des Graffs
 (éditions Thierry Magnier).
 Prix Goupil 2016 des jeunes lecteurs A la Page.

vendredi 27 mai 2016

Mémoire, mon beau navire

Troels Donnerborg, Jesper Gaarskjaer,
L'Homme qui se souvient de tout, traduit du
danois par Marie Louise Albers, Premier
Parallèle, 98 pages, 12 €
Alors que l'Euro de football va bientôt battre son plein, alors que nous en entendrons beaucoup parler, il existe un autre genre de compétition : le championnat du monde de la mémoire (on se souvient que le dernier titre a été décerné au mois de décembre dernier).
Le " mnémiste " qui a fondé ce tournoi se nomme Tony Buzan et l'actuel champion de France s'appelle Sébastien Martinez. Quel est le nom de l'actuel champion du monde ?
Le libraire l'a oublié.
Aussi, s'est-il précipité sur ces deux ouvrages consacrés à l'art de se souvenir de tout, où sont décrits les secrets des fortiches de la mémoire. Il en a immédiatement retenu qu'imagination et attention sont la base des futurs succès en cette matière. Voilà pour les fondamentaux. Mais pour devenir infaillible, il faudra, bien sûr, aller plus loin et s'initier à quelques petits secrets supplémentaires.
D'où ces deux modestes suggestions de lecture et ce poème d'Apollinaire :

Mon beau navire, ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
De la belle aube au triste soir.


Sébastien Martinez, Une mémoire infaillible,
Premier Parallèle, 158 pages, 16 €

jeudi 26 mai 2016

La France de Depardon

Les Habitants, est d'abord un film  dans lequel Raymond Depardon est allé à la rencontre des "gens de peu " pour les écouter parler. De Charleville-Mézières à Morlaix, de Sète à Cherbourg, il a invité des passants inconnus à poursuivre leur conversation devant son micro, sans aucunement intervenir. Il semble avoir suivi deux  règles impératives : éviter ceux qui ont l'habitude de prendre la parole ; éviter les lieux dont on parle partout.
Les Habitants, c'est aussi 
un  livre où ces conversations sont restituées, accompagnées de photographies prises par Depardon tandis qu'il réalisait son film.
Le résultat est dépaysant. Alors que tous ces visages et tous ces lieux nous sont terriblement familiers. Ces deux copines qui discutent à l'angle d'une rue de Castres ; ces deux devantures dans une ruelle tortueuse de Cherbourg ; ce pavage des rues piétonnes ; cette maison humide et condamnée dans l'arrière-ville de Tarbes...
Raymond Depardon, Les Habitants,
Seuil, 25 €

mercredi 25 mai 2016

Prix des Lecteurs A la Page 2016 : il n'en reste que quatre

Une sélection de huit romans
avait été proposée par les libraires
aux suffrages du jury du Prix des Lecteurs A la page.
Au soir du 24 mai 2016, à 19 h environ,
il devait n'en rester que quatre.
Après discussions, arguments et contre-arguments,
c'est chose faite.
Participeront au vote final, le 14 juin prochain, 
les romans suivants :
François Brival,
Nègre de personne, Gallimard

Gaëlle Josse,
L'ombre de nos nuits, Noir sur blanc

Dominique Paravel,
Giratoire, Serge Safran

Emmanuel Régniez,
Notre château, Le Tripode
 
L'heure du choix approche
 

mardi 24 mai 2016

Hammett sur tous les fronts

Terreur dans la nuit, nouvelles horrifiques
présentées par Dahiell Hammett,
Fleuve éditions, 217 pages, 16,90 €
Outre les fantômes, les fleurs vénéneuses, les pendus, 
les loups-garous et autres horreurs ordinaires,
Terreur dans la nuit comporte deux autres mignonnes curiosités : un récit long de quelques pages seulement d'André Maurois, un peu tombé dans l'oubli et qu'on n'attendait pas à un tel festin ; et d'autre part, et sans doute surtout, une présentation par le grand Dashiel Hammett (1864-1961) en personne. Oui, l'ancien détective privé, l'auteur de Moisson rouge, de La Clé de verre ou du Faucon maltais (où apparaît Sam Spade, le détective des détectives), qui est au roman policier américain ce que les principales pièces de Shakespeare sont au théâtre universel.
Les dix nouvelles qui composent cette anthologie horrifique ont été par lui sélectionnées, et les amateurs du genre ont tout lieu de s'en réjouir.
Sobriété, efficacité y marquent les récits de Peter Fleming, de H.P. Lovecraft (un classique) ou de Hanns Heins Ewers, le " nouvel Edgar Poe ".
Ce n'est pas tout. On peut dire que les admirateurs
de Dashiell Hammett sont à la noce. Gallimard vient en effet de faire traduire un ensemble de ses nouvelles restées inédites en français. La surprise est au-rendez-vous puisque, hormis deux textes, les nouvelles réunies dans Le Chasseur n'appartiennent  pas au genre noir. Hammett eut toutes les peines du monde à se défaire de l'étiquette d'auteur de polars et à faire valoir son talent dans la haute littérature. On ne pourra pas dire qu'il ne s'y était pas employé.

Dashiell Hammett, Le Chasseur et autres histoires,
traduit de l'anglais (Etats-Unis)
par Natalie Beunat, Gallimard, 377 pages, 22 €

lundi 23 mai 2016

On connaît le lauréat du prix Goupil 2016 !

Mais avant de le connaître, les échanges entre les membres du jury ont été nourris et stimulants ce samedi après-midi.
Cinq auteurs étaient en lice :

Johan Heliot (Les Sous vivants, Seuil) ; Amandine Pena (La Revanche de la coccinelle, Oskar) ;
Stéphane Tamaillon (L'Ultramonde, Seuil) ; Marie Vernande-Lherm (London Panic, Sarbacane) et, enfin, 
Muriel Zürcher (Robin des graffs, Thierry Magnier).



Il fallait que chacun vote selon son cœur... 
 
 

... tout en tenant compte des façons de lire des autres.





Passion, écoute, humour devaient conduire au vote final









Et à élection de... Muriel Zürcher pour Robin des graffs, qui succède ainsi
à Jean-Christophe Tixier, lauréat 2015 pour Dix minutes à perdre (Syros).
Les membres du jury ont tenu à souligner le caractère " touchant, émouvant " du roman, épaulés par Géraldine, la responsable de la sélection, qui se déclara enchantée par ce vote.

Les membres du jury présents le jour du vote, avec Anne Clairet, venue évoquer son expérience auprès des éditeurs.


dimanche 22 mai 2016

Patti revient

Patti Smith, M Train, traduit de l'anglais
(Etats-Unis) par Nicolas Richard,
Gallimard, 272 pages, 19,50 €
" Il existe deux sortes de chefs-d'œuvre. Il y a les classiques, monstrueuses et divines telles que Moby Dick, Les Hauts de Hurlevent ou Frankenstein ou le Prométhée moderne. Puis il y a ces textes où l'auteur semble infuser une énergie vitale dans les mots tandis que le lecteur est secoué comme dans une machine à laver, essoré et suspendu pour le séchage. Des livres dévastateurs. Comme 2666 et Le Maître
et Marguerite. Chronique de l'oiseau à ressort
est de ceux-là. A peine terminé, immédiatement
j'ai été obligée de le relire. Tout d'abord, je n'avais pas envie de quitter son atmosphère. Mais aussi,
le fantôme d'une phrase me hantait. Quelque chose
qui dénouait un nœud bien net et laissait les bords effilochés effleurer mes joues quand je dormais.
Cela avait à voir avec le destin d'une certaine propriété décrite par Murakami dans le chapitre d'ouverture. "

-- Patti Smith, M Train

Faut-il oublier pour autant Glaneurs de rêves, plus bref, plus serré, plus allusif qui vient tout juste d'arriver dans le rayon poche ? Poser la question, c'est déjà y répondre.

Patti Smith, Glaneurs de rêves,
traduit de l'américain par
Héloïse Esquié, Folio,
112 pages, 4,80 €

samedi 21 mai 2016

Un ami de Valery Larbaud

Pierre Girard, Les Sentiments du
voyageur, suivi de Anges américains,
Fario, 254 pages, 18,50 €
 
Pierre Girard est né à Genève en 1892 et mort dans cette même ville en 1956. Introduit auprès du lecteur par Thierry Laget (lui-même membre du jury du prix Larbaud), il apparaît comme aspiré et inspiré par Valery Larbaud et par Barnabooth, son personnage cosmopolite.
Ce cousinage, nullement dissimulé par Girard
lui-même, est spécialement visible dans le volume, joliment imprimé et soigneusement édité, 
qui paraît aujourd'hui sous le titre Les Sentiments du voyageur. Il s'agit d'un ensemble de chroniques publiées sous ce titre dans Le Journal de Genève et La Gazette de Lausanne.
" Menus propos ", selon leur autre titre, ces billets sont  pleins de fantaisie et de variété dans les sujets et l'écriture. Le fantôme de Léon-Paul Fargue tient incessamment la main de Larbaud dans cette littérature piétonnière, où la promenade de chien (c'est-à-dire : comme quand on fait un tour en sortant son chien, le libraire ignore si Pierre Girard en avait un) remplace avantageusement le voyage au long cours.
Le piéton de Genève s'en va admirer les locomotives
qui stationnent à la "gare des fées " (au vrai, c'est la plus belle des gares que l'on connaisse) et sa méditation tous azimuts se met en branle. Heureux homme, qui fut agent de change dans le civil et eut besoin de pas mal écrire pour noyer cet état dans ses imaginations d'Amérique, de chemins de fer et de poésie.
De Pierre Girard, les éditions L'Arbre vengeur avaient publié Othon et les sirènesMonsieur Starck et Charles dégoûté des beefsteaks.

Pierre Girard, Charles dégoûté des beesteaks,
L'Arbre vengeur, 160 pages, 10 €


vendredi 20 mai 2016

L'art de traduire

Dante, La Divine comédie,
traduction et présentation par
Jacqueline Brisset, GF, 10,20 €
Le librairie aimait bien la traduction de La Divine comédie par Jacqueline Brisset.
Elle allait comme ceci pour le chant I de L'Enfer, avec son fameux premiers vers :

" Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure
car la voie droite était perdue.
Ah dire ce qu'elle était est chose dure
cette forêt féroce et âpre et forte
qui ranime la peur dans la pensée ! "

Ce qui donne sous la plume de Danièle Robert, nouvelle traductrice  :

" Etant  à mi-chemin de notre vie,
je me trouvai dans une forêt obscure;
la route droite ayant été gauchie.

Ah ! combien en parler est chose dure,
de cette forêt rude et âpre et drue
qui à nouveau un effroi me procure ! "

Le libraire, n'étant pas friand de chicanes ce soir, indique prudemment que la première est publiée par GF Flammarion ; et que la seconde vient de paraître chez Actes Sud, dument précédée, elle aussi, d'une préface et suivie de notes expliquant les partis-pris de la traductrice.

Dante Alighieri, Enfer, traduit de l'italien, préfacé
et annoté par Danièle Robert, édition bilingue,
Actes Sud, 25 €




jeudi 19 mai 2016

Samedi BD (15)

Pour le Samedi BD sur la thématique de l'Antiquité,
Géraldine avait réuni les albums suivants :

J. Martin, V. Mangin, Th. Demarez,
Alix Senator. Les aigles de sang,
Casterman, 48 pages, 18,95 €


Eric Shanower, L'Âge de Bronze T. I,
Akileos,
200 pages, 21 €
 
Grégoire Carlé, Philoctète et les femmes,
L'Association,
165 pages, 29 €

Edouard Cour, Heraklès, T. I,
Akileos,
160 pages, 18,00 €
 

Jean Harambat, Ulysse. Les Chants du retour,
Actes Sud,
240 pages, 26 €

mercredi 18 mai 2016

Le prix Valery Larbaud

Hédi Kaddour, Les Prépondérants,
Gallimard, 464 pages, 21 €
Le 50e prix Valery Larbaud a été décerné à Hédi Kaddour pour son roman Les Prépondérants, paru chez Gallimard.
La remise officielle du prix aura lieu à la médiathèque de Vichy, le vendredi 27 mai à 20 h, après une table ronde consacrée à la création littéraire contemporaine.

Né en 1945 à Tunis, Hédi Kaddour enseigne la littérature française à la New York University de Paris, après avoir exercé à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. Rédacteur en chef adjoint de la revue Po&Sie, il écrit des chroniques littéraires au Monde des livres, à Libération et au Magazine littéraire. Il est également traducteur et responsable de l’atelier d’écriture de Sciences Po à Paris.
Après avoir publié de la poésie, Hédi Kaddour s’essaie à la fiction avec le très remarqué Waltenberg (Gallimard, 2005). Récompensé par le prix du Premier roman, cet ouvrage reçoit également l’année suivante le prix Goncourt du premier roman
 En 2010, l’auteur mêle fiction et réalité dans Savoir–vivre, un chassé-croisé amoureux dans l’entre-deux-guerres en Angleterre et sort la même année son journal Les Pierres qui montent : Notes et croquis de l’année 2008 nous dévoilant, au jour le jour, ses notes de promeneur solitaire, mais aussi de lecteur. En 2015, Hédi Kaddour publie Les Prépondérants, distingué par le prix Jean-Freustié ainsi que par le Grand Prix du roman de l’Académie française. Et, maintenant, le prix Valery Larbaud.
Le prix Valery Larbaud revêt pour sa cinquantième édition un lustre particulier.
Ainsi, le lendemain de la remise du prix aura lieu une autre table ronde autour de la réédition illustrée et commentée d'Allen par les éditions Bleu autour. Toujours à la médiathèque, mais à 11 heures, cette fois.
Le programme complet, avec les noms des invités de ce cinquantième prix, est disponible à la librairie, près du canapé rouge.







mardi 17 mai 2016

C'est Byzance !

Constantinople 1453. Des Byzantins aux Ottomans,
Anarcharsis, 1408 pages, 45 €
" C'est avec grande douleur au cœur
que nous avons décidé de faire savoir à votre illustre seigneurie ce qui suit : alors que le Grand Turc assiégeait Constantinople
par mer et par terre, il a pris finalement la cité par les armes le 29 mai dernier ; il a tué l'empereur de Constantinople, a tranché
la tête de nombreux nobles, a livré la ville entière au pillage (...) Il menace même, ce qu'Alexandre n'a jamais fait, de pénétrer avec son armée en Italie et dans les régions occidentales (...).
Voilà ce qu'écrivait, depuis Rhodes, Jean de Lastic au prince électeur de Brandebourg Frédéric II, le dernier jour de juin 1453.
Beaucoup de commentateurs considèrent que
la chute de Constantinople en 1453 signe
non seulement la fin de l'empire byzantin millénaire, mais la fin du Moyen-Âge. Et le basculement de notre partie du monde vers la Renaissance.
La portée de l'événement, qui n'a cessé d'alimenter depuis lors les réflexions des historiens, n'avait pas échappé aux contemporains, chroniqueurs, voyageurs ou monarques
de la Terre entière.
Pour la première fois sont réunis dans Constantinople 1453 les réactions qui suivirent ce bouleversement politique et culturel, aussi bien du côté grec qu'ottoman et occidental.
On revit ainsi, par les textes, les péripéties de la bataille, ses retombées immédiates et ses plus lointaines conséquences, y compris mythiques.
Dans la collection Folio histoire, Michel Kaplan publie pour sa part un Pourquoi Byzance où il  cherche à évaluer le legs de la Grèce antique qui nous fut transmis par les Byzantins.
Michel Kaplan, Pourquoi Byzance ?,
Folio histoire, 491 pages, 8,70 €


lundi 16 mai 2016

Rencontres Albert Londres

La 7e édition des Rencontres Albert Londres
se déroulera à l'hôtel Aletti de Vichy les 20-21 et 22 mai prochains.
L'historien Benjamin Stora ouvrira officiellement les débats
le samedi 21 mai à 14h30.
 


Albert Londres, à l'âge de vingt ans.

dimanche 15 mai 2016

Etonnant voyageur de Paris

Eric Hazan, Une traversée de Paris,
Seuil, 195 pages, 18 €
Tandis que se tient à Saint Malo  le festival " Etonnants voyageurs ", avec son après-midi " Amérique ", ses films
du bout du monde et ses " effrois et les merveilles du Wilderness ", Eric Hazan traverse Paris. Dans l'esprit  des grands voyageurs de la capitale que furent, ou sont, Jules Romains, Léon-Paul Fargue, André Breton, Louis Aragon, Mac Orlan, Jacques Réda, Marc Augé, Thomas Clerc.
Le piéton Eric Hazan invente ses propres trajets. Il part d'Ivry, au sud, pour rejoindre Saint-Denis, au Nord, et note toutes les associations d'idées que font naître en lui les rues,
les squares, les places, les immeubles. La topographie, l'histoire, la littérature, l'architecture sont convoquées.
Ainsi que les souvenirs personnels. Paris, ville remémorée, interrogée à hauteur de promenade et non à hauteur de consommation et d'achats " d'impulsion ".
La ville centrale, monumentale, ni ses richesses ne sont boudées. Mais les coins populaires les moins cotés (Strasbourg Saint-Denis, la gare du Nord, La Chapelle), où l'on travailla, où l'on habita, dévoilent leurs surprises au libre rêveur évoluant sans guide, au gré du vent.
La Traversée de Paris vient compléter, à quatorze ans de distance, L'Invention de Paris, indispensable flânerie historique à travers les vingt arrondissements parisiens.
Eric Hazan, L'Invention
de Paris, Points Seuil,
8,10 €


samedi 14 mai 2016

L'album de la Pléiade : Shakespeare

L'album Shakespeare prêt à être
feuilleté sur le comptoir
" Shakespeare est le nom d’un homme dont on sait peu
de choses avec certitude, qui n’a laissé qu’une œuvre
poétique et dramatique, préservée en grande partie
grâce à deux acteurs qui ont pris le soin d’éditer ses pièces, sept ans après sa mort en avril 1616. Shakespeare est le nom de cet âge d’or élisabéthain qui, bien sûr, rassemble d’autres noms, mais qu’il couronne de son aura mythique. Shakespeare dit à la fois la beauté et l’horreur de ce monde changeant et contradictoire, sa folie, sa violence, son illusion, sa drôlerie, sa merveille ", écrit Denis Podalydès dans sa présentation.
A coup sûr, l'année Shakespeare valait bien un album de la Pléiade.
Rappelons que ce volume, inédit et riche d'une belle iconographie, est offert par le libraire pour l'achat de trois volumes de la collection la Bibliothèque de a Pléiade et dans la limite des stocks disponibles, selon le règlement fixé par l'éditeur.

Vu dans la vitrine

vendredi 13 mai 2016

Nouvelles des îles

Nikos Kazantzaki, Rapport au Gréco,
traduit du grec par Michel Saunier,
477 pages, 25 €
Après Alexis Zorba, qui n'était plus disponible en librairie depuis des lustres ; après leur nouvelle traduction de La Lettre au Gréco, sous le titre Rapport au Gréco, introuvable depuis bien plus longtemps encore, les éditions Cambourakis continuent de servir l'œuvre de Nikos Kazantzaki.
Cette fois, c'est La Liberté ou la mort qui renaît, long roman fourmillant de personnages dans lequel l'auteur cherche, une nouvelle fois, à cerner la spécificité de son île natale : la Crète, dans sa lutte pour secouer le joug ottoman.
Dans une lettre à l'un de ses amis, Kazantzaki confiait :
" Je suis immergé dans Capétan Michel [La Liberté ou la mort]. Je m'efforce de ressusciter l'Héraklion de mon enfance. Quelle joie, quelle émotion, mais, en même temps, quelle responsabilité ! Des milliers de visages morts de longue date surgissent dans ma mémoire et réclament leur petite place au soleil, deux ou trois lignes, un bon mot. Ils savent que c'est leur seule chance de résurrection. Qui d'autre écrirait sur eux ? "
                                                     
                                            *

Le rapprochement peut paraître osé, mais les éditions Zulma poursuivent de leur côté la réédition au format semi-poche des écrits de Dany Laferrière. Deux récits sur la magie de l'enfance viennent de paraître : Le Charme des après-midi sans fin et L'Odeur du café. Nous ne sommes plus sur l'île de Crète chère à Kazantzaki, mais en Haïti, à un jet de pierre de Petit-GoâveDany Laferrière a grandi dans les années 1960. Voici les flamboyants de la cour de l'école ; voici le caporal Bazil ; voici Djo ; voici surtout Da, la grand-mère tant aimée de Vieux Os, alias Dany Laferrière.
" Tu es dans la lune Vieux Os. Non, Da, plutôt dans le temps ".
Dans la machine à remonter le temps. Comme Kazantzaki sur son île, après tout.
Dany Laferrière, Le Charme des
après-midi sans fin, Zulma,
226 pages, 9,95 €
 



jeudi 12 mai 2016

Deux éloges de la montagne

Erri De Luca, Le Plus et le moins,
traduit de l'italien par Danièle Valin,
Gallimard, 200 pages, 14,50 €
" Blanc est le titre donné au mont, nom de celui qui le repère
de loin. Si l'on pénètre dans les glaciers, on le voit strié de
crevasses noires, comme la livrée du tigre. Le granit des parois est une peau d'aubergine frite. Le son d'avalanches
cadencées est la respiration amplifiée d'un vieil homme
qui ronfle en plein jour et fait penser au vin qu'il avale
d'un trait et décharge dans son sommeil.
Le ciel est une lame sous la meule d'un aiguiseur qui
l'actionne au pied et en tire des étincelles. On est dans le Blanc
et rien ne le rappelle, pas même le névé qu'on écrase et pétrit,
au contraire il évoque le raisin d'une vendange lointaine
les pieds nus. "
 
-- Erri De Luca, Le Plus et le moins

      " La face nord des Grandes Jorasses ?
Elle est difficile et  surtout elle est belle.
Haute de 1200 mètres, large de 1500, elle est construite
comme une cathédrale. A 4200 mètres, elle culmine. En bas le glacier se tord comme un ruban. Bien campée au fond d'un vaste cirque glaciaire, elle n'est pas visible dans la vallée ; mais elle attire et l'on monte la voir.
Le touriste qui va au refuge du Couvercle la découvre, superbe, à mesure qu'il gravit
 les Egralets. De l'Aiguille du Moine ou de l'Aiguille Verte, l'alpiniste la contemple dans sa réelle mesure : un bloc de granit fauve et gris haut comme quatre tours Eiffel ! Bien charpentée et bien charnue, elle a de l'élan malgré sa masse : sa crête est mitoyenne du ciel.

                                -- Gaston Rebuffat, Etoiles et tempêtes
Gaston Rebuffat, Etoiles et tempêtes,
Hoëbecke, 173 pages, 8,50 €

mercredi 11 mai 2016

Au pays du Merle bleu

Jean de Bosschère, Les Paons et autres
merveilles, Préface de Jacques Delamain,
Klincksieck, 174 pages,
17,50 €
Jean de Bosschère (1878-1953) est d'abord connu pour ses romans, ses textes poétiques, sa participation à des revues de création artistique. Un inclassable, en vérité.
Il est aussi un naturaliste de la tradition française dont la prose atteint la qualité des meilleurs écrivains. Chez lui, comme chez Rousseau (Lettres élémentaires sur la botanique), Jean-Henri Fabre (Mémoires d'un entomologiste) ou Maeterlinck (La Vie des abeilles) pas de jargon, de néologismes ou de notices " rédigées ". Mais une langue.
Une langue dont on pourrait dire qu'elle a la somptuosité des plumages d'oiseau qu'il aimait tant : riche et colorée (on n'ose la comparer à celle du paon, qui a cette réputation d'être orgueilleux...).
Ses observations étaient faites directement, à l'œil nu,
sans appareils scientifiques ni machines à calcul
ultra-rapides. On imagine que les savants étho-
logues d'aujourd'hui y trouveraient des erreurs, nombreuses peut-être.
Cela n'ôte rien au charme de cette science poétique de terrain. De buissons et de jardins. Au pays du Merle bleu, non loin de Rome.
Bref, on ne boudera pas Les Paons et autres merveilles qui reparaît ces jours-ci chez Klincksieck.
Merle bleu azuré

 

mardi 10 mai 2016

Au sommaire de Samedi BD



Pour la première fois,
le prochain Samedi BD, qui aura lieu
le 14 juin à 11 h 30,
sera consacré à un thème :
L'ANTIQUITE EN BD.
(L'apéritif se dégustera néanmoins dans des gobelets
et non allongés sur des banquettes.)

 

lundi 9 mai 2016

Cartes et rêves

Aleksandra Mizielińska et Daniel Mizieliński,
Cartes, Rue du monde, 108 pages, 25,80 €
" Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit ",

écrivait Baudelaire. C'est pourquoi le libraire préconise un petit détour par le bel album d'Aleksandra Mizielińska et Daniel Mizieliński. Cartes, c'est son titre, est composé à la manière des anciens atlas géographiques illustrés et couverts d'une myriade de petites vignettes représentant personnages, monuments, animaux et autres objets caractéristiques de la zone concernée.
Il s'en trouve 4000 dans l'album pour exprimer les merveilles du monde et ses curiosités, depuis Napoléon et Marianne pour la France, Elvis Presley et Superman pour les Etats-Unis d'Amérique et le panda géant et la Cité interdite pour la Chine.
Le tout qui, finalement, s'adresse aussi bien aux adultes qu'aux enfants, n'est pas dénué de subjectivité et  renseigne parfois plus sur les auteurs des cartes que sur les pays et les continents eux-mêmes. Mais, avant de prendre le départ, prévoyez des heures et des heures de voyage.
Et si, quelque peu lassés du spectacle des terres et des mers, vous levez la tête pendant les nuits d'été, d'autres images, d'autres géographies apparaissent. Celles des constellations.
Ces lueurs semblent former des figures auxquelles les astronomes ont donné des noms : Petite Ourse et Grande Ourse, bien sûr, Scorpion et Dragon, Cassiopée et Orion, les Gémeaux et la Croix du sud. Susanna Hislop, avec la collaboration de l'illustratrice Hannah Waldron, les a la fois cartographiées et racontées, cette fois à l'intention des lecteurs adultes. " Pour le conteur qui observe les étoiles, voici le summum du bonheur : au-dessus de nous, une page vierge en négatif. Un canevas constellé de petits points blancs et un gros baluchon rempli de mythes, de légendes, de berceuses, de contes de fées qui permettent de les relier et de les expliquer. "
Planant, non ?

Susanna Hislop, Hannah Waldron,
Atlas des constellations, traduction de Cécile Chartres,
Arthaud, 224 pages, 25 €

dimanche 8 mai 2016

D'un aphorisme à l'autre

Dominique Noguez, Pensées bleues.
Aphorismes. Suivi d'un Bref traité
de l'aphorisme, Equateurs, 111 pages,
12 €
Dominique Noguez, en plus d'être un poète, un philosophe de formation et un ancien professeur d'esthétique, est un artiste de l'aphorisme.
" Quelle que soit l'heure où passent les poubelles, elles dérangent. "
" Il faut qu'une porte soit ou verte ou bleue. "
" Pigeon qui roucoule fait rêver de broche. "
" L'Académie : quarante membres. N'est-ce pas un peu se vanter ? "
CQFD.
Pour Dominique Noguez, quelles sont les caractéristiques de l'aphorisme ?
" L'aphorisme a 1° une structure particulière, 2° est comme un tour de magie difficile à réussir, 3° est comme la pièce d'un puzzle, mais 4° supporte mal la compagnie, 5° cherche l'universalité plus que la simplicité, 6° la concision plus que la simplicité, 7° il est souvent amer et 8° il est mal-aimé. "

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En fait, l'aphorisme n'est pas sympa, comme dirait Alain Schiffres qui vient de publier un livre dont la conclusion est, justement, un aphorisme : " Plus les temps sont durs, plus les gens sont mous. "
D'après l'ironique Alain Schiffres, " sont plutôt sympas : les prix bas, les bons plans, la fête des voisins et le rapport qualité-prix.
Sont sympas : le nouveau bébé d'Olivia, le petit libraire, les rondeurs chez une femme (...).
Sont très sympas : les spectacles de rue, les applis, les cafés philosophiques, les salons de l'Agriculture et mes nouvelles sandales. "
Mais, à lire la presse, un autre aphorisme vient à l'esprit : tout n'est pas dur au pays des sympas. Jérôme Garcin, de L'Obs ; Alex Girod de l'Ain, d'Elle ; Frédéric Beigbeder, du Figaro Magazine ; Eric Chevillard, du Monde des livres Michel Crépu de La Nouvelle Revue Française ; Jean-Noël Leblanc, du Journal du Centre ; Jean-Claude Perrier de Livres-Hebdo, ont eu raison de dire en chœur tout le bien qu'ils pensaient du livre d'Alain Schiffres, longtemps journaliste à L'express et à L'Obs, confie son éditeur.

Alain Schiffres, Sympa, Le Dilettante,
175 pages, 17