vendredi 1 avril 2016

Henri Rousseau, créateur complet

Les Ecrits du douanier Rousseau,
présentés par Yann le Pichon,
CNRS éditions, 292 pages, 22 €
Henri Rousseau, dit le douanier, dont le libraire s'est plu à parler il y a peu, est évidemment connu dans le monde entier pour sa peinture. Plus spécialement, d'ailleurs, pour ses jungles imaginaires.
Ses portraits et ses paysages, quoique dignes de la plus grande attention, et qui sont les plus abondants dans son œuvre, passent au second plan.
Sait-on qu'Henri Rousseau pratiquait aussi la musique et le chant, lorsqu'il recevait dans son atelier ses voisins et ses amis les peintres et les poètes ?
Parfois, il faut le dire, certains riaient de lui sous cape en l'écoutant chanter des compositions aussi " naïves " que ses toiles. Comme cette valse pour violon ou mandoline, intitulée Clémence qu'il jouait souvent sur son violon (et dont le compositeur Daniel Foley a repris le thème en hommage au douanier).  
Homme complet, Rousseau ? Tellement qu'il composa même des pièces de théâtre. En voici un très court échantillon, saturé de son tendre humour lunaire :

                               Rigolette.
De la blague, comment oses-tu me dire cela à moi ta Rigolette, ce n'est pas parce que je ne te fais de chichis, que je ne te cajole pas, au contraire.
 
La Lune.
Pour sûr, alors !
 
A ce moment, entrent Titine et Mominette, fumant une cigarette.
 
La Lune.
Bonjour Mominette.
 
Mominette.
Bonjour, La Lune.
 
Georges.
Salut, Titine, comment qu'ça va ?
 
Titine
Ah ! Le turbin ne va pas bien fort, qu'c'est donc triste, la galette ne tombe pas,
j'crois bien qu'ils l'ont tous gelée.
Georges.
Veux-tu prendre quelque chose ?
 
Titine.
Oui, tout de même, mais quelque chose de doux, hein !
 
 

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