vendredi 14 août 2015

Chic, des revues

Chic Fille N° 2, 120 pages, 12 €
La revue Chic fille en est à sa deuxième livraison. Dans un agréable format carré, une chic maquette  fortement illustrée ce numéro est résolument tourné, on s'en doute, vers le féminin. Mais pas que : au milieu, une rencontre avec le romancier Emmanuel Carrère équilibre celle de Claire Bretécher, quelques pages plus loin.
Les autres sujets flirtent avec le féminisme, la presse féminine, le passé et le présent féminin. Pourquoi la presse féminine n'a-t-elle pas eu de Playboy pour femmes est la question métaphysique centrale.
Très chic, sous sa reliure et dans son graphisme de grande classe, le magazine Desports atteint, lui son numéro 6.
Il n'a pas d'équivalent dans la presse sportive. Fort de ses 264 pages, il ratisse large : du hockey sur glace au football américain, en passant par le cyclisme et la carrière de l'ange vert, alias Dominique Rocheteau.
Outre leur dégaine chic, et le reflet jaune qui passe sur leur couverture cette fois,  quoi de commun entre Desports et Chic fille ?
Un certain regard nostalgique sur leur champ respectif, un certain goût de l'étoile passée.


Desports N° 6, 264 pages, 19 €

jeudi 13 août 2015

Les gros tirages de l'intestin

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On connaissait l'expression " se regarder le nombril ".
Les dictionnaires feront peut-être bientôt place à celle de " se regarder l'intestin ".
C'est du moins ce que suggère le grand nombre de livres ayant trait à ce noble organe.
Le plus célèbre est celui de Giulia Enders : Le Charme discret de l'intestin, dont la traduction est publiée en France par un éditeur qu'on avait connu plus littéraire, Actes Sud.
Le plus célèbre, mais pas le premier : le Pr Joly Gomez, l'an passé, avait mélangé déjà cerveau et intestin dans un livre intitulé L'intestin notre deuxième cerveau (Marabout). Idem pour Intestin libre, de Bernard Jensen paru en 2014.
Et que dire de Tout se joue dans l'intestin (La Maisnie-Tredaniel) par Hiromi Shinya, paru en 2011, sinon qu'il eut peut-être raison trop tôt ? 
Giulia Enders est incollable sur le sujet. Sa bibliographie est longue et sérieuse.
Dommage qu'on n'y trouve pas l'un des ancêtres de son livre, l'oublié (et oubliable ?) ouvrage de Jean Macé, Histoire d'une bouchée de pain, recommandé dans les écoles  françaises à la fin du XIXe siècle et que suivit Les Serviteurs de l'estomac, du même auteur. On y pouvait suivre, par le menu pour ainsi dire, le trajet d'une bouchée de pain dans le corps d'une petite fille.




mercredi 12 août 2015

Poésie, quand tu nous tiens

La poésie est de toutes les saisons (c'est un printemps toute l'année)
et de tous les lieux : sous l'arbre, comme le montre la photo de la vitrine, ou sur le divan rouge de la librairie. Elle est de Jacob et d'Artaud ; de Maïakowski et d'André Breton ; de Rítsos et de Jaccottet, dommage de n'en point citer d'autres, multiples.
Et puis, la poésie est dans la vie.
" Cela ne se fait pas, mais puis-je vous demander votre âge, dit le libraire à une dame qui vient de lui acheter  Grey, le dernier succès du sado-maso ? "
" Quatre-vingt treize ans, répondit la belle dans un sourire."
Le libraire ne ment pas.

mardi 11 août 2015

Le blues du Delta en bande dessinée

Mezzo, Jean-Michel Dupont, Love in vain, Robert
Johnson 1911-1938, Glénat, 73 pages, 19,50 €
En feuilletant le dernier "catalogue musique" des éditions du Castor Astral (la maison fête son quarantième anniversaire cette année), le libraire redécouvre la biographie de
Robert Johnson par Peter Guralnik.
Robert Johnson (1911-1938) était l'un des  meilleurs guitaristes de blues, de blues du Delta, celui que l'on jouait en faisant glisser un goulot de bouteille sur les cordes. L'effet est magique. Eric Clapton, Jimmy Hendrix, Led Zeppelin, Bob Dylan suivront ses pas.
C'est aussi la vie de Robert Johnson que reconstitue Love in vain, la bande dessinée du dessinateur Mezzo et du scénariste Jean-Michel Dupont, d'après le titre d'un morceau du guitariste.
 
" Je l'ai suivie à la gare, sa valise à la main
je l'ai suivie à la gare, sa valise à la main
ça me crève le cœur d'avouer que je l'aime en vain
je l'aime en vain... "

" Viens t'abriter dans ma cuisine, chérie, la pluie va bientôt tomber
La femme que j'aime, c'est à un pote que je l'avais piquée
Avant qu'un petit malin ne vienne me la voler..."

Les planches de Mezzo sont magnifiques.








La voix de Robert Johnson simplement inoubliable. Ecoutez Crossroad ; puis, passez à Love in vain. L'homme est mort à vingt-sept ans.
Le libraire chiale,
sa BD à la main,
le libraire chiale...


lundi 10 août 2015

Recettes de vacances

La pipée permet d'imiter le chant des oiseaux
Voici quelles sont les joies simples du libraire en ces jours d'été :

Le violon de maïs

Lever deux cordes en faisant quatre incisions superficielles entre deux nœuds d'une tige de maïs.
La tige creuse sert de résonateur. Glisser des petits morceaux de bois sous les cordes pour les tendre.
Un autre instrument, identique mais enduit de résine, fera vibrer les cordes du premier.

La banane qui parle

Tailler la bouche* d'un coup de couteau, puis détacher une lamelle de peau sur le dessus de la banane.
En tirant sur la lamelle, on fait ouvrir et fermer la bouche de l'animal.

Ces deux recettes de fabrication de jouets naturels ne sont-elles pas pure poésie ?
Elles sont extraites de Jouets de plantes, par Christine Armengaud (éditions Plume de carotte) que le libraire a eu plaisir à chroniquer le 26 juin dernier.


* La bouche de la banane, bien sûr [Note du libraire]