jeudi 8 mars 2018

Un samedi féminin

Le samedi 10 mars sera un samedi très féminin à la librairie A la Page,
A 11 heures aura lieu un apérif en poésie avec
Patricia Castex-Menier


A partir de 15 heures , au rayon jeunesse,
Clara Richter


dédicacera son roman
Ma bonne étoile

Sans oublier le rendez-vous BD mensuel
à 11 heures, au rayon BD, où Esilda
prodiguera ses coups de cœur.

mercredi 7 mars 2018

Jacques Lacarrière ambassadeur des merveilles

Jacques Lacarrière, Le Géographe des brindilles,
Hozhoni, 286 pages, 15 €
 "J'habite un village de Bourgogne. Ce village, je ne l'ai pas vraiment élu puisqu'il était celui de mon grand-père paternel mais tout au moins, je l'ai choisi. Je veux dire que l'ayant revu, revisité, humé goûté, j'ai décidé de m'y installer. Or, voici qu'il se trouve, ce village, par quelque caprice du hasard ou maligne intention du sort, à mi-chemin de deux villes qui symbolisent exactement mes goûts, mes attirances, voir ma nature : Chablis au nord, Vézelay au sud. Une ligne oeno-mystique, en somme : Vézelay, lieu des croyances et Chablis, lieu des crus. Voyez déjà l'ironie des mots. C'est un vigneron poète qui me le dit d'ailleurs un jour : à Vézelay, on croit. A Chablis, on a cru. "
C'est ce mélange de géographie, d'érudition et de malice (un bon pesant de malice, à dire vrai) que l'on retrouve dans ce recueil de textes variés de Jacques Lacarrière (1925-2005).
Les " jardineurs ", l' "hêtre et le néant ", " l'amour du vin, l'amour divin ", sont ses thèmes de prédilection.  Sans oublier, naturellement, " le pays sous l'écorce ", le monde des merveilles des insectes,  dont Lacarrière fut l'ambassadeur.
" Inutile de vous préciser que je préfère au cours de la Bourse le cours des sources, que je me sens dans la nature plus géopoète que géomètre et que je m'intéresse beaucoup moins au remembrement des parcelles qu'au recensement des parfums. "
Le librairie ne tarirait pas de ce genre de citations.

lundi 5 mars 2018

Henri, le douanier, et Séraphine, la femme de ménage

De Picasso à Séraphine. Wilhelm Uhde et les
Primitifs modenres, LaM, 168 pages, 35 €
Le nom de Wilhelm Uhde est encore inconnu du grand public. Il est celui d'un grand collectionneur d'art allemand, critique et marchand d'art, né à Friedeberg en 1874 et mort en 1947, à Paris.
Le libraire lui est reconnaissant de son action en faveur de ceux que l'on appelle les artistes
" naïfs " (Séraphine de Senlis et Henri Rousseau en tête) et d'avoir su apprécier l'art 
" par le cœur davantage que par la tête ", comme le dit très justement  Yves Guignard.
Une exposition à Lille (au musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut qui existe dans cette ville) et un catalogue lui rendent hommage. Ils éclairent la magnanimité et le caractère désintéressé d'un écrivain, fils de magistrats prussiens, que rien ne semblait destiner à rencontrer les œuvres de " primaires ", retournant aux sources mêmes de la création tels que Picasso, Kandinsky, Klee ou... sa femme de ménage,
à savoir Séraphine, déjà nommée. Ceux qu'il appelle " les primitifs modernes ".
Souvenez-vous de ce nom : Wilhelm Uhde, dont les éditions du Linteau ont publié il y a quelques années un délicieux petit livre, consacré à ses deux principales " inventions " : le douanier et la femme de ménage.
Wilhelm Uhde, Henri Rousseau, Séraphine de
Senlis, éditions du Linteau, 86 pages, 12,50 €


dimanche 4 mars 2018

Un prélude poétique

Le goût de la poésie amoureuse,
Mercure de France, 126 pages, 8 €
En prélude à l'apéritif-lecture en poésie de samedi prochain, 10 mars, en compagnie de Patricia Castex-Menier, le libraire suggère deux entraînements.
Le premier vous emportera dans la poésie amoureuse
à travers le temps et l'espace. Des anciens vers les contemporains, en passant par les modernes.
Petits extraits, de Catherine Pozzi (1882-1934), d'abord :  

Très haut amour, s'il se peut que je meure
Sans avoir su d'où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais (...)

De René Depestre (né en 1926), ensuite :

Mon avenir sur ton visage est dessiné comme des nervures sur une feuille
ta bouche quand tu ris est ciselée dans l'épaisseur d'une flamme
la douceur luit dans tes yeux comme une goutte d'eau dans la fourrure d'une vivante zibeline (...)

Hors de cette petite anthologie, une autre amoureuse vous attend, la Russe Anna Akhmatova (1889-1966) :

Mon fidèle ami, nous allons nous promener,
Nous embrasser, vieillir peut-être...
Et tels des étoiles neigeuses, les mois légers

Voleront au-dessus de nos têtes.
Anna Akhmatova, Les Poésies d'amour,
Choisies, traduites et présentées par
Henri Abril, Circé, 144 pages, 12 €