samedi 31 octobre 2015

Les expresssions qui font plaisir

Alain Rey, 200 drôles d'expressions, Le Robert,
416 pages, 19 €
Les éditeurs raffollent  en ce moment de ce genre de petits traités. Il faut dire que les locutions sont un des domaines les plus vivants et les plus étranges d'une langue.
Leur familiarité ne les rend pas toujours plus claires, ni leur origine mieux connue.
Le sens courant de l'expression
" avoir quartier libre " est connu de tous ;
mais sait-on qu'elle signifia d'abord sortir
de la caserne, du cantonnement ?
" Il y a belle lurette ", jolie expression (le libraire pense d'abord au mot alouette et ensuite au récit d'Henri Calet), pose sans doute une énigme à bien des locuteurs étrangers... et français.
" Au grand dam de quelqu'un " (qui ne doit pas se prononcer comme " dame ", mais comme " dent ", contrairement à ce que font quotidiennement tous les journalistes de la radio et de la télévision), est de la famille de
" dommage " et signifie "préjudice ".
Sont réunies dans ce livre deux cents de ces locutions pleines de pièges, de malice et de poésie. Avec lui à vos côtés, vous ne serez jamais dans la panade, vous vous porterez comme un charme et vous aurez toujours droit au chapitre.
Le profit n'est pas mince.
Henri Calet, La Belle lurette,
L'Imaginaire, 182 pages, 8,15 €





vendredi 30 octobre 2015

King Kong revient

Antoine Guilloppé, King Kong,
Gautier-Languereau, 20,90 €
" C'est depuis la réalisation de l'album Loup noir
en 2004 qu'Antoine Guilloppé se met à dessiner
les arbres à l'encre de Chine avec des
 effets de découpes. Il nourrit déjà le rêve qu'un jour, peut-être, il sera possible de les évider
matériellement, alors qu'à l'époque rien de tel
ne se fait dans le monde de l'édition.
Il continue donc à dessiner avec cette technique
 en la peaufinant et en gardant l'espoir
 que cela prenne forme un jour.
C'est de la rencontre avec la directrice
éditoriale des Éditions Gautier-Languereau
et de celle d'un imprimeur spécialisé en découpe laser que le rêve devient réalité. " *
Une découpe laser et Antoine Guilloppé en personne
Depuis, ont paru, entre autres albums,
 Pleine lune, Plein soleil, Ma jungle.
Et, aujourd'hui un splendide King Kong,
qui revisite le mythe du singe géant, et nous offre,
lui aussi, de renversantes découpes au laser.
Le librairie avait déjà signalé L'Ours blanc et la lune,
 un album co-signé Antoine Guilloppé et
Cécile Alix, dans un billet du 31 décembre dernier.
Comme quoi il a de la suite dans les idées.
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
* L'imagier vagabond, Agence Rhône-Alpes pour la promotion de l'illustration.

jeudi 29 octobre 2015

Poésie en vue

Florence Pazzottu
 Jean-Marc de Samie D.R.
La Semaine de la poésie 2016 se prépare... dès maintenant.
Au mois de mars prochain, Florence Pazzottu nous rejoindra donc à Vichy,
grâce à l'équipe de la Semaine de la poésie de Clermont.
Nous en reparlerons mais, pour faire connaissance
avec Florence Pazzottu, voici sans attendre
un poème-vidéo qu'elle a écrit, filmé et monté elle-même.
 

Texte, image, montage Florence Pazzottu. Mixage Florent Fournier-Sicre, studio Flopibo.
Le texte a été lu la première fois à Ivry
lors d'une rencontre européenne de la Biennale des Poètes-en-Val-de-Marne
où la Grèce était à l'honneur en automne 2012.




 

mercredi 28 octobre 2015

Le cadeau de Quarto


Littérature, histoire, sciences humaines ou philosophie, on croise dans la belle collection Quarto de chez Gallimard aussi bien Virginia Woolf que Saül Bellow, Patrick Modiano que Raymond Chandler, Simone Weil ou Annie Ernaux.
Chaque volume, sous sa couverture blanche, est imprimé sur papier fin et prend dans la main la souplesse d'un Bouquin de chez Laffont.
La collection compte 106
titres pour 25 auteurs.
" La comparaison avec la « Pléiade » vient légitimement à l'esprit ", affirme-ton chez l'éditeur. " En quoi les deux collections se complètent-elles, au-delà de leur distinction de prix et de forme ? Première remarque : « Quarto » ne donne pas d'appareils critiques équivalents à ceux de la « Pléiade » ; ce n'est pas sa vocation. Elle s'accorde volontiers la publication d'illustrations et de documents autour de l'œuvre et de l'auteur (..) "

Selon l'éditeur, Les cinq meilleures ventes du fonds sont :
Marcel Proust. À la recherche du temps perdu*
Nicolas Bouvier. Œuvres
Cioran. Œuvres
Georges Duby. Féodalité
Ernest Hemingway. Nouvelles complètes.

Pour fêter son vingtième anniversaire, Quarto a choisi d'offrir un livret intitulé A la rencontre de Cioran, composé de citations puisées dans l'œuvre de l'auteur de
De l'inconvénient d'être né.
Renseignez-vous auprès de votre libraire bien-aimé.


* C'est la moins chère sur le marché

mardi 27 octobre 2015

De la musique avant toute chose (2)

Les Musiques du Massif Central. Héritage
et création. Comment furent réinventées
les musiques traditionnelles.
Créer, 512 pages, 79 €
Si le mot de " somme " appliqué à un livre a un sens, Les Musiques du Massif Central mérite assurément d'être appelé une somme.
S'il n'était que par son iconographie, d'une richesse ethnographique immense, l'ouvrage se signalerait déjà
au libraire et à sa clientèle.
Plus de 500 pages d'un grand format sont consacrées
aux musiques " d'un  peuple montagnard dont les pas
sont allés au-delà de l'horizon, qui a diffusé partout sa musique rugueuse et puissante, et a su intégrer les modernités successives de son temps. "
Même Marcelle Delpastre (la Marcelle, comme disaient ses amis), qui collecta contes et mélodies en français et en occitan, et composa dans sa ferme limousine des poèmes d'une force à en faire pâlir plus d'un et plus d'une sur le boulevard Saint-Germain,
y est présente.
Et tant d'autres, inconnus du libraire, joueurs d'accordéon, de vielles de fortune ou de cabrette.
Il n'est jusqu'à la géographie problématique du Massif central qui ne fasse l'objet d'une mise en relation avec les musiques traditionnelles qui forment le sujet du livre.
Que vous soyez Lapon (Lapone), Maori (Maorie), Catalan (Catalane) ou Persan (Persane), ce livre vous concerne.
Et puisque le mot " Catalan " vient d'être prononcé, intéressez-vous au roman de Lluís Llach, l'ancien chanteur symbole de la Catalogne, qui vient d'être traduit chez Actes Sud.

Lluis Llach, Les yeux fardés,
traduit du catalan par Serge
Mestre, 320 pages, 22,80 €


lundi 26 octobre 2015

Imitez, il en restera toujours quelque chose

Stefan Koldehoff et Tobias Timm, L'Affaire
Beltracchi. Enquête sur l'un des plus grands
scandales de faux tableaux du siècle et sur ceux
qui en ont profité. Traduit de l'allemand par
Stéphanie Lux, Babel essai, 336 pages, 8,70 €
Ceci est l'histoire de l'un des plus grands faussaires
en matière d'art, Wolfgang Beltracchi.
Né en Allemagne en 1951, il apprit la peinture
avec son père, restaurateur de tableaux, qui
l'entraîna à imiter les maîtres.
Muni de vieux tubes de peintures et de vieilles toiles, Beltracchi inventa sa propre méthode
qui consista à peindre " à la manière de... ", plutôt qu'à copier des toiles connues qui eussent vite
été repérées comme des faux par les experts.
Des collectionneurs réputés, et quelques
personnalités du marché de l'art, galeristes
ou experts eux-mêmes, tombèrent dans le piège,
 pour la plus grande fortune du faussaire
et de son épouse, Helene.
Deux livres permettent de suivre cette
invraisemblable carrière, qui se solda par
un procès en 2011 et une condamnation à
six années de prison pour celui peignit
à la place de Max Ernst, Van Dongen ou
Derain, parmi de nombreux autres.
Le premier est le fruit d'une longue enquête
 de deux journalistes allemands. Le second, une autobiographie du couple de faussaires.
Comme quoi l'on est jamais mieux servi
que par soi-même.
 
Helene et Wolfgang Beltracchi. Faussaires de
génie. Autoportrait, traduit de l'allemand par
Céline Maurice, L'Arche, 574 pages, 32 €

dimanche 25 octobre 2015

Vive le Prix Goupil 2015 !


 
Jean-Christophe Tixier était ponctuel à son rendez-vous 
(malgré le retard de la SNCF),
 ce samedi pour rencontrer les jeunes membres
du jury du prix Goupil.
Tous n'avaient pu venir pour cause de vacances, 
mais les présents l'écoutèrent, scotchés à leur chaise.
 
... Tous buvaient ses paroles en écoutant Jean-Christophe livrer
ses secrets d'auteur qu'il nous est interdit de divulguer ici...

... La bonne humeur régnait,
les questions malicieuses fusaient, l'auteur de
Dix minutes à perdre ne se dérobait pas.
Il racontait généreusement
son passé de professeur, ses moments d'inspiration,
ses éditeurs, ses projets...




Encore une photo. Encore une dédicace.
Allait-il manquer le train qui le ramenait à Paris, puis, fatalement, l'avion qui le conduirait à Pau ?
Jean-Christophe est reparti, accompagné des remerciements du jury.
A lui et aux éditions Syros qui ont permis sa venue.