samedi 19 mai 2018

L'effet girafe

Eric Poindron, L'ombre de la girafe,
Bleu autour, 112 pages, 13 €
Eric Poindron est un mordu de la girafe.
Un mordu, oui, un fêlé de la girafe.
C'est chez lui de famille. Déjà le père de son père, ainsi que son grand-père, étaient des fondus de l'animal au long cou sorti de l'imagination de tous les enfants du monde et qui rêvent. Ils vivent girafe, ils pensent girafe, ils cherchent girafe et Eric Poindron de citer, carrément, Marc Alyn le poète :
" Quand je serai grand, je serai girafe
Pour être bien vu par les géographes. "
La girafe présente sur d'autres animaux une réserve d'onirisme peu discutable : ce cou, ces tâches, cette dégaine sont propres à enflammer tous ceux qui, comme Rousseau vont rêvant toujours et ne pensant point. Il y aurait, bien sûr, le lion, l'âne, le rhino pour allumer les âmes enfantines -- tous les animaux de la création pourraient être cités à l'appui. Il y aurait, non moins, la licorne (une autre amie du libraire), pour lui tenir tête et corne. Il y aurait le sphinx  et de nombreuses chimères localisées dans la zoologie fantastique. Mais la girafe, il y a de quoi s'en toquer.
Elle a de nombreux atouts pour devenir la reine de l'imagination naturelle, créature entre mythe et réalité. Il faut protéger, que dis-je, il faut développer la girafe imaginaire, développer la faune et la flore inventées ! C'est un merveilleux moyen de voyager, sur place s'il le faut, et de protéger la girafe dite vraie, la girafe des savanes, celle dont nous n'aimons pas moins l'existence, celle qui dépend de nos fantasmes -- d'amour ou de criminels safaris.
Le voyage dans la caravane des rêves d'Eric Poindron est un excellent plaidoyer pour les sciences naturelles, c'est-à-dire pour la nature, pour son observation et sa perpétuation. Oui, messieurs dames.
Malicieuse, énergique, pas geignarde ni quémandeuse pour un sou, sa prose  est, en outre, beaucoup plus drôle que celle des savants, sauf par inadvertance, et sauf votre respect.
C'est l'esprit d'enfance, tant facétieux qu'ébahi, qui se manifeste dans le livre généreux et véloce d'Eric Poindron. De plus, un homme qui se souvient de Jean Le Mauve, typographe, poète, picard, ne saurait être un mauvais écrivain. La preuve :
" Qu'est ce que tu attends ?
Des girafes et des songes. Des enchantements qui s'étirent à l'infini. Des iguanodons. "

jeudi 17 mai 2018

Les Rencontres Albert Londres, c'est ici

Salle des Fêtes de Vichy et rue Besse se dérouleront les 9e Rencontres Albert Londres,
du 25 au 27 mai prochains.
 


mercredi 16 mai 2018

L'A.I.R. de Lyon

C'est à Lyon, à la Villa Gilet, du 21 au 27 mai 2018.
Philippe Besson, Jonathan Coe, Baptiste Morizot, Ian Mc Ewan,
 Jean-Christophe Rufin, Leïla Slimani, Alice Zeniter
Le programme complet se trouve près du divan rouge.
 
 
 

lundi 14 mai 2018

Soleil levant

Erin Niimi Longhurst, L'Art de vivre à la japonaise,
traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Sylvie Lecoq,
HarperCollins, 288 pages, 15,90 €
" Trouvez le chemin d'une vie épanouie grâce à la culture et à la philosophie japonaises ", intime la quatrième de couverture de L'Art de vivre à la japonaise. L'ouvrage est diversement illustré et parsemé de sentences proverbiales (vous n'échapperez pas à la citation du citoyen japonais le plus à la mode en France, à savoir Henry David Thoreau). Il y est question de sagesse, de cuisine, de calligraphie, d'architecture en bois et papier, de composition florale et de cérémonie du thé. On y trouve des renseignements.  Pourtant, traduite de l'anglais, cette somme paraît un peu trop composée à l'usage des Occidentaux.
Le libraire conserve en permanence sur son étal un petit trésor d'une quarantaine de pages, traduit du japonais, qui lui semble propre à renseigner fidèlement sur la qualité d'une vie à la japonaise. Notes de ma cabane de moine fut rédigé au XIIe siècle. Hier, pour ainsi dire. Comment et où vivre est le thème central de ce grand classique en peu de feuillets.
" Tantôt je cueille des pousses de roseaux, ou des fruits de laurier sauvage, je ramasse des ignames, ou du cresson. Tantôt je vais dans les rizières au pied de la montagne, je glane des épis abandonnés pour en tresser des offrandes sacrées aux dieux. Quand il fait très beau, je grimpe au sommet de la montagne, et contemple de loin le ciel de ma patrie, la montagne de Kohata, le village de Fushimi, Topba, Hatsukashi. Les beaux paysages n'ayant pas de propriétaires, chacun peut sans contrainte se consoler en les contemplant. "
Le libraire retire son ironie : Thoreau a dû fréquenter Kamo No Chômei, l'auteur de ces Notes de ma cabane de moine. D'une façon ou d'une autre.
Kamo No Chômei, Notes de ma cabane
de moine, traduit du japonais par le Révérend
Père Sauveur Candau, Le Bruit du Temps,
80 pages, 11 €
 



dimanche 13 mai 2018

Samedi BD (30)

C'était la 30e de SAMEDI BD !
Nous dévoilons  une partie de la sélection d'Esilda :
 
Trondheim-Chevillard, Je vais rester,
Rue de Sèvres, 120 pages, 18 €

 

Zep, The End, Rue de Sèvres,
92 pages, 19 €

 
Victor Marco, Nous sommes Sportacus,
Sarbacane, 104 pages, 21,50 €
 
Timothée de Fombelle, Christian Cailleaux,
Gramercy Park, Gallimard, 104 pages, 20 €
 
Elizabeth Holleville, ,L'Eté fantôme,
Glénat, 254 pages, 25,00 €