samedi 5 septembre 2015

Repos du blog

Pour cause de congés du libraire,
le blog rouvrira ses pages
le 14 septembre
 
 
La librairie, elle, continue de vous accueillir
A tout de suite !

vendredi 4 septembre 2015

De Pologne, du nouveau

De même qu'il était de tradition pour les jeunes aristocrates anglais de se livrer à un tour sur le
 continent (d'où naquit le mot tourisme), les jeunes artistes ou intellectuels polonais venaient au XIXe siècle traditionnellement visiter l'Europe de l'Ouest, ses villes, leurs monuments, leurs musées.

Zbigniew Herbert, Un barbare dans le
jardin, traduction du polonais par Jean
Lajarrive revue par Laurence Dyèvre,
Le Bruit du temps, 336 pages, 24 €

 
Seulement, la guerre, d'une part, et le régime totalitaire, de l'autre, empêche l'exécution de ce projet pour la génération de Zbigniew Herbert (1924-1998).
Il faudra qu'il attende la fin des années 1950 pour pouvoir réaliser son rêve et venir visiter France et Italie. C'est de ce voyage qu'il ramènera dans sa Pologne natale, entre 1960 et 1962, les dix essais du " barbare " dans le jardin culturel de ces deux pays.
Rédigé par un amateur éclairé, ce livre correspond au vœu de son auteur : il est " destiné à être lu, non pas à être étudié scientifiquement. " De sorte que ses impressions de Lascaux, d'Arles, des troubadours et des Albigeois ; ou bien ses souvenirs d'Orvieto et de Sienne et ses notes sur Piero della Francesca sont vivants, pétris d'une culture assimilée en profondeur et cosmopolite.
Un barbare dans le jardin complète Nature morte avec bride et mors, recueil d’essais illustrés sur les peintres hollandais du XVIIIe siècle, et Le Labyrinthe au bord de la mer, recueil d’essais concernant la Crète, la Grèce et la Rome antiques.
Les éditions Le Bruit du temps accordent toujours un grand soin à la conception et à l'impression de leurs livres. Un barbare dans le jardin est conforme à cette réputation.
De belles illustrations la soutiennent.
Dans sa profession de foi, cet éditeur déclare :
" (...)  il est essentiel que nos livres, par leur aspect matériel, par leur facture même, demeurent, sans être luxueux, des objets que l’on ait plaisir à voir et à tenir en main. Leur aspect visuel est confié à un graphiste réputé ; les papiers sont choisis avec soin : vergé pour la couverture, papier ivoire à l’intérieur, doux au toucher, ne s’altérant pas avec le temps ; la mise en page, élégante et aérée, a pour principal souci la lisibilité. "
Le libraire est heureux.

jeudi 3 septembre 2015

Ne pleurez pas

 Non, pas pleurer : le roman de Lydie Salvayre, prix Goncourt l'an dernier, est désormais en format de poche.

Lydie Salvayre, Pas pleurer,
Points Seuil, 221 pages, 7,30 €
 
" Elle pensait à lui la nuit comme le jour. Elle pensait à cet homme adoré qu'elle n'avait pas eu le temps de connaître tant les circonstances les avaient pris de court et dont elle ne possédait même pas une photo. Elle pensait à cet homme dont elle ignorait l'enfance, les goûts, les faiblesses, les rencontres qui avaient fait de lui ce qu'il était, cet homme dont elle ignorait presque tout, dont elle ignorait jusqu'au nom de famille, et dont il lui était impossible, par conséquent, de retrouver la trace quand bien même elle y mettrait l'acharnement d'un détective, mais un homme dont elle savait qu'il lui était destiné et qu'elle aimait d'un amour égal au chagrin qui la dévastait. "

Lydie Salvayre, Pas pleurer



mercredi 2 septembre 2015

Eloge du traducteur (2)

André Markowicz, Ombres de Chine,
Inculte/dernière marge, 617 pages, 26,90 €
André Markowicz (traducteur du russe, notamment de Dostoïevski,  en vingt-neuf volumes pour Babel) est un athlète de la traduction.
Il publie aujourd'hui Ombres de Chine, une anthologie personnelle des poètes chinois de la dynasties des Tang (la grande période).
André Markowicz risque de faire encore parler de lui, c'est qu'il ne parle pas un traitre mot de chinois. Et qu'il le proclame sans vergogne.
Comment un tel prodige est-il possible ?
Eh bien, en reprenant une méthode qui fut longtemps adoptée pour les langues dites rares : en comparant les traductions existantes provenant de différentes langues connues par le " traducteur " et en proposant sa propre version. En l'occurrence, affirme Markowicz, à partir du russe, de l'anglais, de l'italien, de l'espagnol et du français.
Le re-traducteur indique ses sources à la fin de chaque poème qu'il a re-traduit., qu'il s'agisse pour la langue française de Claude Roy ( qui s'était appelé Voleur de poèmes, dans un délicieux ouvrage désormais épuisé) de Jacques Pimpaneau, d'Hervé Collet, de Maurice Coyaud, de Paul Demiéville, de Patrick Carré, de Ferdinand Stoces, d'Yves Hervouet, de François Cheng ou d'Armand Robin (le plus secret de tous), sans parler d'Arthur Waley et de Kenneth Rexroth pour l'anglais (américain).
S'il donnait le goût de lire les poètes chinois en français (sans trop s'attarder sur le côté tour de force de l'entreprise), on ne saurait trop remercier le re-traducteur.

Po Chü-I (772-846)



mardi 1 septembre 2015

Bon pour les bébés

Thierry Dedieu, Un roc pic un cap péninsule,
Seuil jeunesse, 14,50 €
C'est le nom d'une collection des éditions du Seuil jeunesse destinée aux lecteurs de 0 à 3 ans.
Collection-manifeste basée sur le crédo suivant :
" Bébé ne distingue pas les couleurs, seulement les forts contrastes. Il voit mieux le monde en noir et blanc.
Bébé aime les livres grands comme lui. Bébé est sensible  à la musique des mots. Comptine, poésie ou encore grande littérature, il a besoin d'entendre des textes variés et d'être mis en contact avec le langage du récit pour s'épanouir. "
Fort de ces constatations " faites par les spécialistes de la petit enfance ", Thierry Dedieu a construit des images très charpentées, en noir et blanc donc, autour de quelques tirades de Cyrano de Bergerac.
Le texte d'Edmond Rostand n'avait jamais bercé si jeune public. Il ne prend cartes pas bébé pour un inculte !
Trois autres titres ont déjà paru dans la collection.

Thierry Dedieu par lui-même et en noir et blanc.

lundi 31 août 2015

Le prix Françoise Sagan 2015

Vincent Almendros, Un été,
Minuit, 96 pages, 11,50 €
Le prix Françoise Sagan 2015 a été attribué é à Un été, de Vincent Almendros, publié aux éditions de Minuit.
Ce roman faisait partie de la liste des huit œuvres sélectionnées pour le Prix des Lecteurs A la page cette année. Il n'était pas allé jusqu'au bout de l'aventure, mais avait eu ses partisans parmi le jury.
" Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi. "
Ainsi commence une intrigue  qui se déroulera à huis clos, si l'on peut dire, sur la mer. Et se terminera de bien immorale façon.
Quelques informations sur le prix Françoise Sagan
" Le Prix Françoise Sagan est un prix littéraire, créé en 2010, qui récompense une œuvre  romanesque chaque année, fin mai début juin.

Il distingue une fiction en langue française, un roman ou une nouvelle publiée depuis l'automne précédent la remise du prix. En l'occurrence, ce livre sera qualifié de "plus beau roman du printemps". Ce prix tente, dans la mesure du possible, de s'adresser à un auteur n'ayant pas encore reçu de prix ou de récompense littéraire majeure au cours de l'année. (...) 

Les raisons d'un Prix Françoise Sagan

« J’ai créé le Prix Françoise Sagan pour honorer sa mémoire, mais je l’ai surtout créé pour honorer les livres et, je l’espère, pour inciter les gens à lire. Le Prix Françoise Sagan, bien qu’il récompense le plus beau roman du printemps, doit aussi honorer tous ceux qui aiment les livres : auteurs, éditeurs, libraires, chroniqueurs de la vie littéraire, imprimeurs...

Ma mère nourrissait, depuis le jour où elle a découvert la lecture — et ce fut très tôt — une vraie passion pour la littérature parce qu’elle a compris que le livre était l’un des principaux leviers de l’esprit, de la mémoire et surtout de l’imagination. L’imagination, disait‐elle, « est la première des vertus parce qu’elle est le départ de la compréhension ; l’imagination agit sur tout, la tête, le coeur, l’intelligence. Sans elle, tout est perdu. C’est une vertu qui devient rare. Surtout dans sa forme exacerbée qu’est la gratuité. » 
                                                                    Denis Westhoff

dimanche 30 août 2015

Nouvelles de la poésie

Le libraire a reçu le courriel suivant de la part de l'équipe de la Semaine de la poésie, son partenaire : 
  
" L'équipe de La Semaine de la poésie regagne son bureau avec tout l'enthousiasme nécessaire à la préparation de belles propositions poétiques pour les mois à venir !

Au programme, des Poésies Hors saison et le prochain festival La 29ème Semaine de la poésie, du samedi 12 au samedi 19 mars 2016.

En partenariat avec nos amis du Musée d'Art Roger-Quilliot, de Sauve qui peut le court métrage, de Littérature au Centre (LAC), de la Fédération des Maisons de poésie - réseau international,
des éditeurs, des
librairies du Réseau LIRA (Libraires Indépendants en Régions Auvergne), des bibliothèques de la région et plein d'autres, nous nous employons à vous proposer, à vous, public, une programmation riche, diverse, urbaine et rurale, francophone et étrangère, féminine et masculine !
La poésie contemporaine et ceux qui la défendent mènent un combat de chaque instant pour exister et perdurer, car il faut être vigilent et veiller à ce que la poésie contemporaine garde toute sa place dans l'espace publique, mais aussi médiatique !

Nous apprenons avec stupeur et tristesse la disparition pure et simple de l'émission radiophonique Ça rime à quoi, émission animée depuis 2008 par Sophie Nauleau sur France Culture. Ce sont 30 minutes de poésie chaque semaine, le dimanche de 20h à 20h30, qui s'envolent...
Bien sûr, nous ne pouvons que déplorer cette décision.
Sophie Nauleau rapporte : "Olivier Poivre d'Arvor m'a dit que l'émission ne générait pas assez de podcasts. Et il estime que d'autres sujets méritent d'être davantage mis en avant, comme la photographie."
On apprend également que la grille des programmes de France Culture doit être rabotée de 200.000 €.
Si comme nous, vous souhaitez manifester votre mécontentement et si vous souhaitez militer pour une offre radiophonique exigeante, plurielle et de qualité, nous vous invitons à signer la pétition en ligne adressée à Madame Fleur Pellerin, Monsieur Mathieu Gallet, au successeur de Monsieur Olivier Poivre d'Arvor.
Vous pouvez également lire, via notre site Internet la Lettre ouverte de Jean-Pierre Siméon, directeur du Printemps des poètes adressée à Olivier Poivre d'Arvor, directeur de France Culture.
Parce que la poésie n'attend pas, soutenez-la !
A très bientôt,
L'équipe de La Semaine de la poésie.
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Dis donc ce qui vient de toi.
Dis tout ce qui te soulève
Au-dessus des contingences.
Le monde attend d’être dit,
Et tu ne viens que pour dire.
Ce qui est dit t'est donné :
Le monde et son mot de passe.

François Cheng : A l'orient de tout, Gallimard, 2005



La 29ème Semaine de la poésie se déroulera du samedi 12 au samedi 19 mars 2016
François CHENG
nous fait l'honneur d'être le parrain de cette 29ème édition.
La Semaine de la poésie
à l'ESPE Clermont-Auvergne
36, avenue Jean Jaurès
63400 Chamalières cedex
Tél: 04 73 31 72 87