samedi 21 mai 2016

Un ami de Valery Larbaud

Pierre Girard, Les Sentiments du
voyageur, suivi de Anges américains,
Fario, 254 pages, 18,50 €
 
Pierre Girard est né à Genève en 1892 et mort dans cette même ville en 1956. Introduit auprès du lecteur par Thierry Laget (lui-même membre du jury du prix Larbaud), il apparaît comme aspiré et inspiré par Valery Larbaud et par Barnabooth, son personnage cosmopolite.
Ce cousinage, nullement dissimulé par Girard
lui-même, est spécialement visible dans le volume, joliment imprimé et soigneusement édité, 
qui paraît aujourd'hui sous le titre Les Sentiments du voyageur. Il s'agit d'un ensemble de chroniques publiées sous ce titre dans Le Journal de Genève et La Gazette de Lausanne.
" Menus propos ", selon leur autre titre, ces billets sont  pleins de fantaisie et de variété dans les sujets et l'écriture. Le fantôme de Léon-Paul Fargue tient incessamment la main de Larbaud dans cette littérature piétonnière, où la promenade de chien (c'est-à-dire : comme quand on fait un tour en sortant son chien, le libraire ignore si Pierre Girard en avait un) remplace avantageusement le voyage au long cours.
Le piéton de Genève s'en va admirer les locomotives
qui stationnent à la "gare des fées " (au vrai, c'est la plus belle des gares que l'on connaisse) et sa méditation tous azimuts se met en branle. Heureux homme, qui fut agent de change dans le civil et eut besoin de pas mal écrire pour noyer cet état dans ses imaginations d'Amérique, de chemins de fer et de poésie.
De Pierre Girard, les éditions L'Arbre vengeur avaient publié Othon et les sirènesMonsieur Starck et Charles dégoûté des beefsteaks.

Pierre Girard, Charles dégoûté des beesteaks,
L'Arbre vengeur, 160 pages, 10 €


vendredi 20 mai 2016

L'art de traduire

Dante, La Divine comédie,
traduction et présentation par
Jacqueline Brisset, GF, 10,20 €
Le librairie aimait bien la traduction de La Divine comédie par Jacqueline Brisset.
Elle allait comme ceci pour le chant I de L'Enfer, avec son fameux premiers vers :

" Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure
car la voie droite était perdue.
Ah dire ce qu'elle était est chose dure
cette forêt féroce et âpre et forte
qui ranime la peur dans la pensée ! "

Ce qui donne sous la plume de Danièle Robert, nouvelle traductrice  :

" Etant  à mi-chemin de notre vie,
je me trouvai dans une forêt obscure;
la route droite ayant été gauchie.

Ah ! combien en parler est chose dure,
de cette forêt rude et âpre et drue
qui à nouveau un effroi me procure ! "

Le libraire, n'étant pas friand de chicanes ce soir, indique prudemment que la première est publiée par GF Flammarion ; et que la seconde vient de paraître chez Actes Sud, dument précédée, elle aussi, d'une préface et suivie de notes expliquant les partis-pris de la traductrice.

Dante Alighieri, Enfer, traduit de l'italien, préfacé
et annoté par Danièle Robert, édition bilingue,
Actes Sud, 25 €




jeudi 19 mai 2016

Samedi BD (15)

Pour le Samedi BD sur la thématique de l'Antiquité,
Géraldine avait réuni les albums suivants :

J. Martin, V. Mangin, Th. Demarez,
Alix Senator. Les aigles de sang,
Casterman, 48 pages, 18,95 €


Eric Shanower, L'Âge de Bronze T. I,
Akileos,
200 pages, 21 €
 
Grégoire Carlé, Philoctète et les femmes,
L'Association,
165 pages, 29 €

Edouard Cour, Heraklès, T. I,
Akileos,
160 pages, 18,00 €
 

Jean Harambat, Ulysse. Les Chants du retour,
Actes Sud,
240 pages, 26 €

mercredi 18 mai 2016

Le prix Valery Larbaud

Hédi Kaddour, Les Prépondérants,
Gallimard, 464 pages, 21 €
Le 50e prix Valery Larbaud a été décerné à Hédi Kaddour pour son roman Les Prépondérants, paru chez Gallimard.
La remise officielle du prix aura lieu à la médiathèque de Vichy, le vendredi 27 mai à 20 h, après une table ronde consacrée à la création littéraire contemporaine.

Né en 1945 à Tunis, Hédi Kaddour enseigne la littérature française à la New York University de Paris, après avoir exercé à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. Rédacteur en chef adjoint de la revue Po&Sie, il écrit des chroniques littéraires au Monde des livres, à Libération et au Magazine littéraire. Il est également traducteur et responsable de l’atelier d’écriture de Sciences Po à Paris.
Après avoir publié de la poésie, Hédi Kaddour s’essaie à la fiction avec le très remarqué Waltenberg (Gallimard, 2005). Récompensé par le prix du Premier roman, cet ouvrage reçoit également l’année suivante le prix Goncourt du premier roman
 En 2010, l’auteur mêle fiction et réalité dans Savoir–vivre, un chassé-croisé amoureux dans l’entre-deux-guerres en Angleterre et sort la même année son journal Les Pierres qui montent : Notes et croquis de l’année 2008 nous dévoilant, au jour le jour, ses notes de promeneur solitaire, mais aussi de lecteur. En 2015, Hédi Kaddour publie Les Prépondérants, distingué par le prix Jean-Freustié ainsi que par le Grand Prix du roman de l’Académie française. Et, maintenant, le prix Valery Larbaud.
Le prix Valery Larbaud revêt pour sa cinquantième édition un lustre particulier.
Ainsi, le lendemain de la remise du prix aura lieu une autre table ronde autour de la réédition illustrée et commentée d'Allen par les éditions Bleu autour. Toujours à la médiathèque, mais à 11 heures, cette fois.
Le programme complet, avec les noms des invités de ce cinquantième prix, est disponible à la librairie, près du canapé rouge.







mardi 17 mai 2016

C'est Byzance !

Constantinople 1453. Des Byzantins aux Ottomans,
Anarcharsis, 1408 pages, 45 €
" C'est avec grande douleur au cœur
que nous avons décidé de faire savoir à votre illustre seigneurie ce qui suit : alors que le Grand Turc assiégeait Constantinople
par mer et par terre, il a pris finalement la cité par les armes le 29 mai dernier ; il a tué l'empereur de Constantinople, a tranché
la tête de nombreux nobles, a livré la ville entière au pillage (...) Il menace même, ce qu'Alexandre n'a jamais fait, de pénétrer avec son armée en Italie et dans les régions occidentales (...).
Voilà ce qu'écrivait, depuis Rhodes, Jean de Lastic au prince électeur de Brandebourg Frédéric II, le dernier jour de juin 1453.
Beaucoup de commentateurs considèrent que
la chute de Constantinople en 1453 signe
non seulement la fin de l'empire byzantin millénaire, mais la fin du Moyen-Âge. Et le basculement de notre partie du monde vers la Renaissance.
La portée de l'événement, qui n'a cessé d'alimenter depuis lors les réflexions des historiens, n'avait pas échappé aux contemporains, chroniqueurs, voyageurs ou monarques
de la Terre entière.
Pour la première fois sont réunis dans Constantinople 1453 les réactions qui suivirent ce bouleversement politique et culturel, aussi bien du côté grec qu'ottoman et occidental.
On revit ainsi, par les textes, les péripéties de la bataille, ses retombées immédiates et ses plus lointaines conséquences, y compris mythiques.
Dans la collection Folio histoire, Michel Kaplan publie pour sa part un Pourquoi Byzance où il  cherche à évaluer le legs de la Grèce antique qui nous fut transmis par les Byzantins.
Michel Kaplan, Pourquoi Byzance ?,
Folio histoire, 491 pages, 8,70 €


lundi 16 mai 2016

Rencontres Albert Londres

La 7e édition des Rencontres Albert Londres
se déroulera à l'hôtel Aletti de Vichy les 20-21 et 22 mai prochains.
L'historien Benjamin Stora ouvrira officiellement les débats
le samedi 21 mai à 14h30.
 


Albert Londres, à l'âge de vingt ans.

dimanche 15 mai 2016

Etonnant voyageur de Paris

Eric Hazan, Une traversée de Paris,
Seuil, 195 pages, 18 €
Tandis que se tient à Saint Malo  le festival " Etonnants voyageurs ", avec son après-midi " Amérique ", ses films
du bout du monde et ses " effrois et les merveilles du Wilderness ", Eric Hazan traverse Paris. Dans l'esprit  des grands voyageurs de la capitale que furent, ou sont, Jules Romains, Léon-Paul Fargue, André Breton, Louis Aragon, Mac Orlan, Jacques Réda, Marc Augé, Thomas Clerc.
Le piéton Eric Hazan invente ses propres trajets. Il part d'Ivry, au sud, pour rejoindre Saint-Denis, au Nord, et note toutes les associations d'idées que font naître en lui les rues,
les squares, les places, les immeubles. La topographie, l'histoire, la littérature, l'architecture sont convoquées.
Ainsi que les souvenirs personnels. Paris, ville remémorée, interrogée à hauteur de promenade et non à hauteur de consommation et d'achats " d'impulsion ".
La ville centrale, monumentale, ni ses richesses ne sont boudées. Mais les coins populaires les moins cotés (Strasbourg Saint-Denis, la gare du Nord, La Chapelle), où l'on travailla, où l'on habita, dévoilent leurs surprises au libre rêveur évoluant sans guide, au gré du vent.
La Traversée de Paris vient compléter, à quatorze ans de distance, L'Invention de Paris, indispensable flânerie historique à travers les vingt arrondissements parisiens.
Eric Hazan, L'Invention
de Paris, Points Seuil,
8,10 €