samedi 3 juin 2017

Petite pause ne saurait nuire

Le libraire, de sortie jusqu'au 21 juin, vous propose
un seul et unique livre.
Son auteur se nomme Thierry Paquot.
Il s'intitule L'Art de la sieste.

Thirerry Paquot, L'Art de la sieste,
Zulma, 96 pages, 8,70 €
 
En attendant, la librairie reste ouverte comme toujours.

vendredi 2 juin 2017

Dernières nouvelles de Larbaud

Cahiers Valery Larbaud N° 53,
222 pages, 35 €
Le numéro 53 des Cahiers Valery Larbaud qui vient de paraître a pour sous-titre : " Valery Larbaud citoyen du monde ". Et la phrase va comme un gant à l'auteur des Poésies de A.O. Barnabooth. En ce temps de littérature de voyage un peu voyante, et de mondialisation beaucoup plus voyante encore, ses poèmes n'ont pas pris une ride.
Ce Cahier leur consacre, directement ou indirectement, plusieurs études érudites où se trouve approfondi le fameux " cosmopolitisme " de Larbaud. Que des hommes de lettres comme lui, traducteur, découvreur, voyageur, se lancent en politique, ou parlent de politique, la chose n'est pas complètement rare. Mais qu'ils le fassent d'un point de vue poétique, à l'échelle de l'Europe et de la société universelle, voilà qui l'est bien davantage. " Je suis tout plein de rêveries politiques, mais elles n'ont rien à voir avec ce qui se pense et ce qui se passe à l'intérieur des pays ", écrit Larbaud à Edouard Dujardin  en octobre 1830.
L'activité de traducteur de Valery Larbaud, est bien évidemment évoquée dans ce numéro. Le Larbaud Saint-Jérôme, l'un des premiers théoriciens de la traduction, comme le souligne Elisabeth Gerling.
On retrouvera l'activité de traduction dans un essai-poème très sensible de Silvia Baron Supervielle intitulé Chant d'amour et de séparation. Placé sous l'invocation, cette fois, de Jacqueline Risset, grande traductrice de Dante, cette médiation nous conduit sur différentes rives du temps, de l'espace et des langues. C'est un livre calme, intense et superbe.
Silvia Baron Supervielle,
Chant d'amour et de séparation,
Gallimard, 150 pages, 16,50 €

jeudi 1 juin 2017

L'Opéra de Vichy en ses décors

Les décors de scène de l'Opéra de Vichy, catalogue raisonné,
deux volumes sous coffret, 55 €
La ville de Vichy possède un musée remarquable en son genre(unique en France et peut-être au monde, précise Alain Duault) : le musée de l'Opéra.
C'est que s'y trouvent conservés, non seulement dessins, projets ou affiches, mais aussi châssis et décors  de scène qui furent préparés et réalisés dans les ateliers du Grand Casino de Vichy. Cette collection, oui, est unique.
C'est elle qui fait aujourd'hui l'objet de ce belle publication en deux volumes sous coffret, préfacés, donc par Alain Duault.
Antoine Paillet et Sacha Mesniankine en retracent une histoire plus détaillée, qui est notamment celle des décorateurs eux-mêmes et des méthodes de fabrication de ces usines à rêves.
Le catalogue raisonné reproduit ensuite l'ensemble des décors et les archives photographiques du musée. Le libraire a évidemment marqué un temps d'arrêt devant les décors de la Belle de Cadix, opéra de 1945 créé à Vichy en 1957 : il s'y trouve quelques arcs surbaissés qui lui rappellent les arcs de la librairie A la Page. De même que les décors du " conte lyrique oriental " Le Hulla, créée en 1924.
Mais, parmi les 1300 illustrations reproduites, il est bien d'autres styles, bien d'autres esthétiques, bien d'autres paysages à retrouver, de la grotte à la forêt, en passant par Venise et les roulottes gitanes.

La salle de l'Opéra

mercredi 31 mai 2017

Prix des Lecteurs A la Page : il en reste quatre

A l'issue du premier tour de discussion et de vote,
moment grave s'il en est
qui s'est déroulé entre 18 et 20 heures ce soir,
 le jury du Prix des Lecteurs A la Page 2017
vient de décider que le lauréat cette année se trouverait parmi
les auteurs des quatre romans suivants
(par ordre alphabétique d'auteur) :
 
Christian Chavassieux,
 La Vie volée de Martin Sourire, Phébus

Eric Chevillard, Ronce-Rose,
Editions de Minuit

Bérengère Cournut, Née contente à Oraibi,
Le Tripode

Catherine Grucher, Transcolorado,
Gaïa
Le vote final aura lieu le 20 juin prochain.


mardi 30 mai 2017

Marie-Hélène Lafon : nos vies, sa voix

Marie-Hélène Lafon, Nos vies,
Buchet-Chastel, 188 pages, 15 €
Le prochain roman de Marie-Hélène Lafon s'intitulera Nos vies.  Il sera publié le 17 août prochain par Buchet-Chastel. Outre Gordana, caissière de son état, l'un de ses principaux personnages sera Paris et ses rues, loin, un peu de Joseph. Quoique Moulins, ni Riom-ès-Montagnes (ce toponyme merveilleux) ni tel journal auvergnat n'y soient oubliés. Sa couverture est déjà connue. Pourquoi le cacherait-on ? Pourquoi tairont-on que chaque phrase du nouveau roman de Marie-Hélène Lafon va, précise, impérieuse, droit au but ? Qu'une suite de phrases courtes tombées droites comme des hallebardes se voit interrompue par une longue de quatorze lignes, et par une belle économie quelle que soit sa longueur apparente ? De sorte que la langue vit, trouve un rythme, un déploiement, sans mot perdu, inutile. Et que l'on se réjouit d'entendre à chaque page, à chaque pas, la voix, déjà si reconnaissable, de Marie Hélène-Lafon ?
Marie-Hélène Lafon, A la Page, 9 février 2017

lundi 29 mai 2017

Paris noir

Ange bastiani, Les Mauvais lieux de Paris,
L'Eveilleur, 360 pages, 22 €
Paris n'en finit pas d'inspirer promeneurs, auteurs et éditeurs. Le prouvent trois livres parus (ou reparus) qui exaltent la capitale. Moins dans ses aspects touristiques et ensoleillés que dans ses aspects peu recommandables, nocturnes et fantastiques : ceux-là peuvent aussi attirer les touristes. Et même beaucoup, parfois.
Ange Bastiani, auteur prolifique de romans policiers, en connaissait un rayon ; personnage probablement peu recommandable lui-même, voici que l'on republie Les Mauvais lieux de Paris, tels qu'ils étaient selon lui dans les années 1970.
Big John, Big John de Paname, Anne Carrière,
222 pages, 17 €
Big John  est, nous explique le bandeau qui entoure son livre, " un gardien du temple des nuits parisiennes ". Ce personnage, qui a exercé comme portier (et donc comme... videur) dans différents établissements, en a vu des vertes et des pas mûres. Cela garantit-il une langue littéraire à la hauteur ? Rien de sûr.
Rodolphe Trouilleux s'est appliqué, quant à lui, à ce que d'autres ont appelé la ville seconde, la ville derrière la ville. Claude Seignolle, Jacques Yonnet et, d'une certaine façon André Hardellet, s'y étaient collés et il en est ressorti des classiques du genre. Trouilleux leur emboîte le pas. Le libraire eût aimé voir leurs noms hanter les rues dans lesquelles se sont déroulées les faits, souvent divers, qui remplissent son livre.

Rodolphe Trouilleux, Paris fantastique,
Points, 328 pages, 7,40 €