mardi 12 mars 2019

Que vivent les arbres !

Si les arbres ont toujours eu des amis parmi les poètes et les philosophes, ils ont aussi rencontré des ennemis, des détracteurs ou de tristes indifférents. Là où on ne s'y attendrait pas (ou pas forcément). A preuve, ce que nous en dit Francis Hallé dans son dernier ouvrage :

Avant de vous expliquer pourquoi je les aime tant [les arbres], je voudrais vous rappeler que certaines personnes ne les aiment pas, des personnes illustres qui ont laissé des traces écrites indiscutables de ce manque d'affection pour les arbres, comme Jean-Paul Sartre dans La Nausée. Dans un jardin public, le narrateur réalise tout à coup qu'à côté de son banc se dresse un tronc, que des racines rentrent dans le sol et en sorte et cette vision lui est insupportable. Il faut aussi citer Gilles Deleuze, un autre philosophe. Je ne critique pas ces auteurs, je ne fais que recenser ce qu'ils pensaient des arbres. Dans un petit opuscule de quelques pages intitulé Rhizome, Gilles Deleuze voit dans l'arbre le symboles même du totalitarisme. Je pense également à Ronald Reagan. Quand il était président des Etats-Unis, on l'a emmené voir les séquoias en Californie et il a dit : "Quand vous en avez vu un vous les avez tous vus." Prenez encore Samuel Beckett. Dans En attendant Godot, un personnage qui s'appelle Estragon dit : Un arbre, ça ne sert à rien, ça ne peut servir qu'à se pendre.


Francis Hallé, pour sa part, est grand ami des arbres. Le radeau des cimes, c'est lui. Et bien d'autres accomplissements dans le domaine de l'enseignement, de la recherche et de la popularisation.
Il le prouve une nouvelle fois dans La Vie des arbres, où ses principales idées sont ramassées.

>> Francis Hallé, La Vie des arbres, Bayard, collection Les Petites conférences, 75 pages, 12,90 €