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Vanessa Barbara, Les Nuits de laitue,
romand traduit du portugais (Brésil)
par Dominique Nédellec, Zulma,
223 pages, 17,50 € |
Les Nuits de laitue, premier roman de Vanessa Barbara,
est la chronique passablement frappadingue
d'une petite ville brésilienne. Dans le quartier
tout le monde semble un peu fêlé.
Otto, le personnage principal, passe le plus clair
de ses journées à lire des romans noirs et à épier ses voisins.
Il y a Nico, le bien nommé : il est pharmacien
et gagne une misère. Il ne rêve que d'une chose :
devenir nageur professionnel.
Il y a le facteur, Anibal, qui distribue le courrier
à tort à travers (comme quoi la fiction rejoint
parfois la réalité).
Voici Monsieur Taniguchi, celui qui consacre son temps
" carré dans son fauteuil à regarder la télé ", avec en tête
ses souvenirs de la Seconde Guerre : il a tué une
" palanquée de Yankees ", Monsieur Taniguchi.
Dans le coin, même les chiens sont déjantés.
Ce n'est pas tant qu'ils aboient. Non, mais leurs occupations favorites consistent à " flanquer les pots
de fleurs par terre, détruire les arbustes,
chercher la bagarre, chasser le piaf, manigancer des fuites
spectaculaires et provoquer des incendies. "
Cette galerie de portraits, dont le libraire donne là de pâles exemples,
est cousue par une intrigue policière. Ou plus exactement
par un jeu avec les conventions du roman policier.
Ah ! vraiment, les nuits de laitue ne manquent pas d'air !
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Vanessa Barbara, née à Sao Paulo en 1982, est journaliste et traductrice. |