samedi 17 janvier 2015

Cécile Coulon existe-t-elle ?

Cécile Coulon,
Les Grandes villes n'existent pas
 

Passer avec succès à la rédaction d'un essai, c'est-à-dire d'une œuvre qui n'est pas une fiction, est souvent une épreuve pour un romancier, une romancière.
Cécile Coulon  s'en tire plutôt bien dans cet éloge de la vie au village (" à l'ombre des volcans ", on s'en doute dans son cas).
Elle a passé son enfance et son adolescence dans une de ces communes de 1000 habitants, ou moins, dont personne ne s'avise de parler, que tout le monde aime visiter mais que nul ne songe à habiter, à part les natifs et les résidents secondaires, à la belle saison.
Le manque de magasins... de cinémas... la télévision du matin au soir... le bar-tabac... Cécile Coulon affirme ici qu'elle leur a survécu, qu'elle a aimé ces micro-territoires, les jeux qu'elle y menait, sans imaginer que puisse exister, loin, très loin, des réalités telles que les grandes villes.
Son témoignage (à peine un plaidoyer) prend à contre-pied quelques idées reçues sur l'ennui, le désert culturel et la laideur des salles polyvalentes des campagnes françaises.
Cécile Coulon, Les Grandes villes n'existent pas, Collection  Raconter la vie, Seuil, 100 pages, 7,90 €.
Cécile Coulon publie parallèlement un roman, Le Cœur du Pélican, éditions Viviane Hamy, 240 pages, 18 €.


vendredi 16 janvier 2015

Une autre Série Noire

L'équipe de La Série Noire, en 1953.
DR
Fondée en 1945 par Marcel Duhamel, La Série Noire fête cette année ses 70 ans d'existence.
Jean-Bernard Pouy, Dominque Manotti ou Patrick Pécherot, piliers de la collection sont programmés. Tandis que Thomas Bronnec ou Brigitte Gauthier y font leur apparition du côté des auteurs français.
De l'étranger, les rejoindront de mois en mois : Jo Nesbo, Markus Sakey et Elisabeth L. Silver.
Une plaquette présentant ce programme est disponible à la librairie, sur la table près du canapé rouge.

jeudi 15 janvier 2015

Voir le paysage

Claude Eveno,
L'Humeur paysagère

Le paysage est à la mode. Tant pis. Ou tant mieux, car le paysage est inévitable. Sortez de votre immeuble, il est là, urbain. Ouvrez les volets sur la campagne : gagné ! Il est encore là. Paysage de plaine ou de montagne, de littoral ou de steppe, les spécialistes se battent pour le définir plus finement.. Si finement parfois, que l'on perd l'essentiel de vue, à savoir que le paysage est l'invention de chacun pourvu qu'il prenne le temps de regarder, de flâner, de méditer.
Dans son dernier livre, Claude Eveno se propose d'ajouter sa touche de promeneur à tous ceux qui se sont succédé, depuis Rousseau jusqu'à  Baudelaire, en passant par Walter Benjamin ou Julien Gracq pour ne citer que ces grands classiques.
Après un chapitre consacré à des périples lointains dans le temps et dans l'espace,
il consacre l'essentiel de son livre à des promenades parisiennes et péri-parisiennes. C'est Versailles, c'est Vincennes, c'est Chantilly. Puis, à l'intérieur de la ville,
un grand nombre de parcs et jardins, dont Claude Eveno tente de restituer la sensation paysagère qu'ils créent sur lui.
Une liste des lieux visités permet au lecteur de mettre ses pas dans les siens.
Claude Eveno, L'Humeur paysagère, Christian Bourgois, 299 pages, 17 €