samedi 23 janvier 2016

Le sport au cinéma

Desports, n°8, Sports et cinéma.
Silence, on court, 224 pages, 19 €
La huitième livraison du magazine Desports (celui qui est relié et qu'il faut lire avec un marque-page : le plus chic, en somme), est consacré aux relations du sport, du cinéma et de la littérature. Avec pour sous-titre rigolo : " Silence, on court ".
A son générique figurent des noms brillants : Martin Scorcèse, Robert de Niro, Bugs Bunny, Jacques Tati, Patrick Dewaere, Buster Keaton, John Huston pour ne citer que quelques étoiles.

Et quelques noms de séries B. Comme le film de karaté détourné en 1973 par René Viénet, La Dialectique peut-elle casser des briques ?, dans lequel on constate que la dialectique sportive et la dialectique prolétarienne peuvent faire bon ménage.
" Accessoirement, conclut l'éditorial, ce numéro 8 correspond au 50e anniversaire des championnats du monde de ski à Portillo, de la publication du K de Dino Buzzati et aussi de la mort de Walt Disney ".



Coup d'boule !

vendredi 22 janvier 2016

Effroi quotidien

Visages de l'effroi. Violence et fantastique
de David à Delacroix.
Paris Musées, 288 pages, 27 €
Les peintres romantiques ont, les premiers, donné un visage à l'effroi ressenti par l'être humain, ou par des populations entières, jetées dans les tragédies de l'histoire. C'est le thème de l'exposition qui se tient à Paris jusqu'au mois de février au musée de la Vie romantique.  
Puis, la photographie est venue et les photographes ont abondamment représenté l'horreur et la terreur au moyen de leurs appareils.
Mais les mots de Bernard Wallet  dans Paysages avec palmiers, que viennent de rééditer les éditions Tristram au format de poche, donnent à l'effroi une autre forme encore.
Le futur créateur des éditions Verticales vivait à Beyrouth dans les années 1970.
Ce livre, initialement paru en 1992, est un recueil de choses vues dans la guerre. Glaçantes, elles  témoignent de la bestialité grandiloquente et définitive de l'homme.
Extrait, choisi très doux : " Entendu le très jeune fils d'Antranik dire : Aujourd'hui y'a pas école, y'a bombardements. "

Bernard Wallet, Paysage avec palmiers,
Tristram, 114 pages, 7,95 €

jeudi 21 janvier 2016

Samedi BD (11)

C'est reparti pour Samedi BD !
Voici quelle était la sélection de Géraldine
pour la onzième réunion apéritive,
ce samedi 9 janvier :
 
Yoshihiro Tatsumi,
Cette ville te tuera,  Cornelius,
31,50 €
Christian Perrissin, Matthieu Blanchin,
Martha Jane Cannary.  La vie aventureuse
de celle que l'on nommait Calamity Jane,
Futuropolis, 368 pages, 35 €
Jeff Smith, Bone, Intégrale,  Delcourt,
1354 pages, 55 €
Götting, Watertown, Casterman,
92 pages, 18 €
Vince/Zep, Esmera, Glénat,
78 pages, 24 €

 

mercredi 20 janvier 2016

Câlins et vacheries littéraires

Bernard Morlino, Parce que c'était lui.
Les amitiés littéraires de Montaigne et
La Boétie à Boudard et Nucéra, Ecriture,
382 pages, 24,95
Montaigne et La Boétie (qui inspirent le titre de ce livre), Georges Sand et Gustave Flaubert, René Char et Albert Camus : l'amitié est omniprésente dans la littérature et entre écrivains, nous dit Bernard Morlino.
Le prouvent des amitiés moins célèbres que celles-ci : par exemple, entre Valery Larbaud et  Léon-Paul Fargue, l'inestimable piéton de Paris ; entre Pierre Mac Orlan et Francis Carco, dont les lecteurs ont été clairsemé ; entre André Breton et Philippe Soupault, non sans orages (que ne connut pas l'amitié indéfectible de Breton avec Benjamin Péret).
Bernard Morlino a ainsi composé trente-cinq portraits en miroir, qui lui permettent de raconter une autre histoire de la littérature
Ces portraits sont précédés d'une préface où il montre que, bien souvent, les mots amour et amitié ne suffisent pas à décrire les liens qui unissent deux êtres : c'est pourquoi il propose que l'on parle d'amourtié.
Là-dessus, comme le libraire a mauvais esprit, mais un certain sens de l'équilibre, il signale l'existence de l'essai naguère publié par Anne Boquel et Etienne Kern intitulé : Une histoire des haines d'écrivains. De Chateaubriand à Proust, où l'on voit que  la littérature est fertile en rancoeurs, jalousies et autres mauvais sentiments (longtemps encore après Proust, d'ailleurs).
Qui a dit que " Le Rouge et le Noir est écrit en patois ", sinon Victor Hugo ? Qui ne prononçait jamais le nom de Sainte-Beuve autrement qu'en l'appelant Sainte Bave ? Proust, pardi.  Qui a traité Chateaubriand de " matamore de tragédie " ? A part Lamartine, nous ne voyons pas. Et qui est l'auteur de cette gentillesse : " Mallarmé est intraduisible, même en français " ? Jules Renard, vous l'aviez deviné.
Ce que le libraire ignore, c'est si Boquel et Kern se sont envoyé des fleurs ou s'ils se sont invectivé en rédigeant leur livre. Ou après.
Anne Boquel, Etienne Kern,
Une histoire des haines d'écrivains.
De Chateaubriand à Proust.
GF, 325 pages, 8,20 €

mardi 19 janvier 2016

Glozel, le diable et son tombeau

Eric Bony,
Le Tombeau du diable,
City, 448 pages, 19,50 €
" – Admettons que sous Glozel vous ayez un sanctuaire perdu... Pourquoi a-t-on retrouvé dans les tombes des éléments qui ont été datés au carbone 14 du Moyen-Âge ou du dix-huitième siècle ?
– C'est une question que je me suis longtemps posée. Et je crois avoir trouvé la réponse. "
Et revoici Glozel au centre des débats !
Du moins dans le roman policier que publie Eric Bony sous le titre Le Tombeau du diable, dans la veine des thrillers ésotériques
mis à la mode par Ravenne et Giacometti
Glozel, lieu-dit de la montagne bourbonnaise, à un jet de pierre
de Vichy, où furent retrouvés  tablettes gravées et objets, au sujet desquels préhistoriens et archéologues se déchirèrent pendant
de nombreuses années. Avions-nous affaire à une formidable découverte, bouleversant les connaissances, ou à un ensemble
de faux ?
Contrairement à ce qui se produit dans Le Tombeau du diable, il n'y eut pas de mort à déplorer.
Vous pouvez aller visiter le petit musée de Glozel, tout bruissant encore des querelles d'experts, et terminer la promenade paisiblement, comme le fit Eric Bony, par la vallée du Sichon.

lundi 18 janvier 2016

Chine, tradition et amour

Jacques Pimpaneau,
Chine. Culture et traditions,
Picquier, 535 pages, 11 €.
Avec Jean LeviSimon Leys, Jean-François Billeter, Jacques Pimpaneau (lisez sa savoureuse Lettre à une jeune fille qui voudrait partir en Chine, chez Picquier) est un sinologue qui sait de quoi il parle et qui travaille depuis longtemps à établir une passerelle solide et vraie entre Orient et Occident.
Le prouve cette édition de poche de son ouvrage général sur la Chine traditionnelle : Chine. Culture et tradition. Organisé comme une encyclopédie, il se lit avec un plaisir jamais démenti, qu'il s'agisse de la mythologie ; des fêtes ; de la religion populaire ;
de la maison ; de la musique  ou de la nourriture en pays chinois.
Le guide le plus sûr dans ce genre d'investigation reste l'amour. C'est un sentiment qui manque a beaucoup de livres documentaires. Pas à celui-ci.
C'est aussi l'amour, mais érotique cette fois, qui est le sujet de l'autre livre publié ces temps-ci par Jacques Pimpaneau.
" En Occident, l'érotisme est le péché par excellence (...) Ce lien entre péché et érotisme n'existe pas en Chine ", commence Pimpaneau. L'essentiel est " de le replacer dans son contexte culturel et (d)'essayer de faire abstraction du nôtre. " C'est le cap maintenu tout au long de cet essai destiné à présenter la collection d'œuvres d'art érotiques chinois de Ferdinand Bertholet, la plus belle au monde.

Ferdinand Bertholet,
Jacques Pimpaneau,
Les Jardins du plaisir. Erotisme et art
dans la Chine ancienne, Philippe Rey,
138 pages, 9,80 €