samedi 14 mars 2015

Apéro-poésie


ET SI VOUS VENIEZ PRENDRE UN APERITIF EN POESIE AVEC
PATRICIA CASTEX-MENIER ?
samedi prochain, 21 mars, à 11h30
rencontre-dédicace et lecture de poèmes assurées
l'entrée est libre et gratuite

Les mots qui fâchent

Jean-Loup Chiflet,
99 mots et expressions à
foutre à la poubelle, Points,
136 pages, 5,90 €
Dans la collection le " Goût des mots ", Jean-Louis Chifflet a réuni des mots de mauvais goût.
De ces vocables et expressions qui, on ne sait exactement pourquoi, se mettent à envahir la langue, comme des tics sur le visage.
99 d'entre eux ont été recensés et désignés comme " flous et vagues, creux et inutiles ". De booster à clivage et que du bonheur ! en passant par signal fort et tout à fait ou y'a pas de souci ! ils se sont incrustés dans la langue politique et médiatique ou dans celle que nous utilisons entre nous.
Parlons-en : c'est la meilleure façon de nous en défaire...

jeudi 12 mars 2015

Le fado et son destin

Agnès Pellerin, Le fado,
Michel Chandeigne, 192 pages, 25 €
Les excellentes éditions Chandeigne ont été créées en 1992. Elles se consacrent à la défense et à l'illustration du monde et de la culture lusophones. Leurs livres sont, en outre, toujours amoureusement réalisés.
Elles viennent de publier la deuxième édition, largement augmentée, d'une somme sur le fado, que l'on dit être le blues ou le rebetiko portugais. Comme eux il est né chez les vagabonds et les voyous, dans les bas-quartiers et les maisons closes ; comme eux, il s'accompagne d'un instrument à cordes. Mais, s'il a une portée universelle, le fado, né au XIXe siècle, a également des traits particuliers.

" Ce n'est pas la tristesse, juste
Une certaine façon d'être ",
 
voilà ce qu'est le fado, fado du marin ou fado de la religieuse, fado de Lisbonne ou fado de Coimbra (chanté par les hommes).
Le livre comporte in fine une anthologie bilingue de 47 fados et un CD-audio, réalisé en coédition avec les Carnets Nomades de Colette Fellous (France-Culture), de 50 minutes.
Agnès Pellerin  qui signe cette histoire du fado, est l'auteur, également chez Michel Chandeigne, de Les Portugais à Paris, au fil des siècles et des arrondissements. 
 
L'ambassadrice du fado, Amalia Rodrigues
 

 
 
 
 


mercredi 11 mars 2015

Le Prix des Lecteurs à la Page 2015

... est lancé.
Pour la huitième année consécutive, le jury de douze membres devra départager huit romanciers français.
Cette année, la librairie a sélectionné les romans suivants :

Le Voyage d'Octavio, de Miguel Bonnefoy
(Rivages).
Un été, de Vincent Almendros
(Minuit).
La Montagne de la dernière chance, André Bucher
(Le Mot et le reste).
L'Idiot du palais, de Bruno Deniel-Laurent
(La Table Ronde).
Evariste, de François-Henri Désérable
(Gallimard).
J'ai entraîné mon peuple dans cette aventure,
d'Aymeric Patricot
(Anne Carrière).
L'Odeur du Minotaure, de Marion Richez,
(Sabine Wespieser).
La Maison-guerre, de Marie Sizun
(Arléa).

Le premier tour de vote aura lieu le 30 mai.

Une partie du jury du Prix des Lecteurs A la Page en 2014, année où La Fin du monde a du retard,
 de Jean-Marcel Erre a été élu Prix des Lecteurs A la Page.

mardi 10 mars 2015

Vous avez dit :" âge obscur " ?

Michel Zink, Bienvenue au Moyen Âge,
France Inter/Les Equateurs,
182  pages, 14 €
 
Le premier mérite de cet ouvrage de Michel Fink, né des émissions diffusées sur les ondes de France Inter, est de nous rendre le Moyen Âge incroyablement proche. C'était hier, c'est aujourd'hui.
Le deuxième de ses mérites, c'est qu'il est à la fois un livre d'histoire et de littérature.
D'où découle directement son troisième mérite qui est de donner à lire de savoureux textes de poèmes, de chansons et de contes.
A quoi s'ajoute le mérite insigne d'un ton simple, enjoué, contagieux, donné seulement à ceux qui dominent si bien leur sujet  qu'ils n'ont pas à se cacher derrière des mots tarabiscotés, prononcés pour être compris entre soi.
En voulez-vous un exemple, le libraire vous donne celui-ci , tiré du chapitre intitulé
" La nature et l'amour " :
" Pour nous, la nature est d'abord un spectacle. Pour le  Moyen Âge, un contact. Nous la voyons comme un paysage avec ses dégradés, ses lointains, sa perspective. Le Moyen Âge, dont l'art ignore longtemps
la perspective, en a une perception rapprochée. Il la voit tout près, en gros plan.
La nature est ce qu'on touche, ce qu'on sent, ce qu'on entend, ce qui borne le regard et baigne le corps entier : une branche fleurie, une source et son déversoir,
la tiédeur de l'air sur la peau, le parfum de la brise, l'odeur du froid. La nature, c'est le monde sensible et sa sensualité. "
Le Moyen Âge, c'est maintenant, non ? Ou jamais.
Michel Zink est professeur au Collège de France et l'auteur de nombreux livres et travaux de référence sur le Moyen Âge.

lundi 9 mars 2015

Que vive la baleine !

François Garde, La baleine dans tous ses états,
Gallimard, 205 pages,
17,50 €
A la page avait déjà défendu Ce qu'il advint du sauvage blanc, le premier roman de François Garde paru dans la collection blanche  comme la baleine de la même couleur. Voici, de cet auteur, une nouvelle histoire qui concerne la mer ou, plus exactement, le plus imposant de ses habitants : la baleine, la reine des mers : ne dit-on pas le roi lion ? 
Une histoire fragmentée en quarante trois tableaux fantaisistes et érudits regroupant l'animal lui-même et ses représentations chez les écrivains et chez les pêcheurs ; dans la publicité (d'une célèbre marque de sel de table) et sur la chapiteaux des églises romanes (allez voir à Saint-Pierre de Mozac).
Cette promenade maritime est allègre (" A tout prendre, affirme François Garde, mieux vaut rire comme une baleine que comme une hyène ") et l'on y apprend plein de choses. A aimer les vraies baleines, comme fait Isabelle Autissier ; et à aimer les baleines d'encre et de papier comme Moby Dick, la plus célèbre d'entre elles.
Comment le libraire n'approuverait-il pas la comparaison que fait François Garde entre le capitaine Achab et le plus grand des héros de roman de toute la littérature occidentale : Don Quichotte.
Oui, comment ?

Jonas et la baleine sur le chapiteau de Saint-Pierre de Mozac

 

dimanche 8 mars 2015

L'Ouest extrême autrement dit : le Far West

Ralph Meyer, Xavier Dorison,
Undertaker I, Le Mangeur d'or
Dargaud, 64 pages, 13,99 €
Le croque-mort (the undertaker) est un personnage qui appartient à la mythologie du western en bande dessinée.  On ne citera pour mémoire que le croquignolet croque-mort qui sévit dans Lucky Luke.
Ici, c'est  Jonas Crow (autrement dit Jonas La Corneille) qui prend du service, pour la première fois mais sans doute pas la dernière : Xavier Dorison et Ralph Meyer ne cachent pas, en effet, leur souhait de prêter longue vie à leur croque-mort.
Dans ce premier volume, Le Mangeur d'or, même le moins averti des lecteurs de bandes dessinées ne peut pas ne pas penser à la série culte de Charlier et Giraud, Blueberry (" Myrtille ", pour les intimes).  C'est à peine si les chapeaux sont moins enfoncés et l'ombre moins marquée sur les visages des soldats grimaçants.
Bref, voici un album de la meilleure eau de l'Ouest, qui joue de tous les codes et de tous les colts. Le croque-mort à les pommettes hautes, les lèvres charnues et il abat beaucoup de travail.
Le portfolio se termine par un magnifique portrait de sheriff,  dans lequel le libraire a cru voir passer un faux air de l'excellent Lee Van Cleef, l'acteur au regard glacial et à la parole rare des westerns italiens et, entre autres, Du train sifflera trois fois.  Le même qui fit son apparition dans une aventure de Lucky Luke  : Le Chasseur de primes. Il a peut-être pris un peu de joues, mais c'est du bon travail.

Lee Van Cleef