Alejo Carpentier, La Cité des colonnes, Photographies de Paolo Gasparini, traduction de Julian Garavito, Le Temps des cerises, 92 pages, 15 € |
essai et d'une petite promenade sous la lumière violente ; le second a l'épaisseur d'une Bible et la structure complexe d'un labyrinthe.
C'est Alejo Carpentier (1904-1980), écrivain cubain dont le père était architecte, qui nous livre sa perception des rues de La Havane, suffocante de chaleur et, conséquemment, abritée sous des arcades, des patios, des arrière-cours.
La Havane a été progressivement inventée par des artisans ingénieux. Témoins les esquinas de fraile, les coins de rue conçus pour abriter du soleil, ainsi que les medios puntos, impostes en vitraux placées au-dessus des fenêtres et, aussi bien, le badigeonnage des murs destiné à neutraliser la réverbération tropicale. Ces pages contiennent beaucoup de science, mais parfaitement digérée
et poétiquement offerte au lecteur. A noter, les merveilleuses photographies en
noir et blanc de Paolo Gasparini qui jalonnent la promenade havanaise.
Le livre londonien de Peter Ackroyd est étourdissant d'érudition, parfaitement assimilée
elle aussi. Cette biographie de la ville nous conduit à travers le temps et l'espace dans ses moindres recoins. Rien n'est étranger à Peter Ackroyd. Ni les origines géologiques de
LLyn-don (ou Laindon) ; ni ses envahisseurs successifs ; ni l'argot de ses habitants, leurs métiers, leurs violences, leurs pubs, leurs bas-fonds, leurs assassins, leurs recettes de cuisine (mais oui !).
Ni ses écrivains, bien sûr, Charles Dickens en tête.
Le libraire ne connaît pas d'équivalent à ce livre d'un seul volume pour aucune ville.
Peter Ackroyd, Londres La biographie, traduit de l'anglais par Bernard Turle, Philippe Rey, 926 pages, 13,90 € |