samedi 21 mars 2015

Son dernier journal

Henri Bauchau, Dernier journal, Actes Sud,
 681 pages, 27,50 €
Henri Bauchau (1913-2012) est décédé a presque cent ans. Et à presque cent ans, il tenait son journal.
Ce sont ses six dernières années qui se trouvent consignées dans ce volume. Le rugby, Victor Hugo, de nombreux collègues d'écriture (Nancy Huston, Gérard Haddad, Pierre Michon...) ses rêves (on sait qu'il fut psychanalyste), ses lectures font la matière de ces carnets. Les souvenirs aussi. Mais l'ensemble reste, jusqu'au bout, tourné vers le présent et l'avenir.  Aucune geignardise, pas d'amertume.
Le 4 novembre 2008, Henri Bauchau note : " L'épopée du hêtre rouge se termine par un feuillage brun-rose au soleil levant, qui vire dans la journée vers un brun chaud si la journée est belle. Le tulipier de Virginie a presque perdu ses feuilles, il ne reste que ses grands mats. Les tilleuls, par contre sont encore verts.  Que j'aimerais  pouvoir encore me promener en forêt par une belle journée d'automne ! Mon corps me dit " non " avec douceur et autorité. "
Sa dernière note date du 28 août 2012 : "Impression superficielle en revoyant mon Journal du 23 :  impression que c'est irréductiblement le passé et que maintenant, c'est vers d'autres choses que je peux me tourner."
Presque aveugle, il avait toutefois la chance, qui n'échoit pas à toutes les vieilles personnes, de pouvoir dicter ses textes et de lire avec un écran agrandisseur.
Le libraire pense en conclusion qu'un homme qui cite Elisée Reclus en page 480  ne pouvait être entièrement mauvais.

Henri Bauchau

vendredi 20 mars 2015

Le Grand débat

La 5ème édition du Grand débat (manifestation organisée par la Ville de Vichy) aura lieu au Palais des Congrès-Opéra les 10 et 11 avril prochains.
En voici l'affiche :

Comme à chaque édition, les auteurs invités dédicaceront leurs livres à la fin de chaque intervention sur le stand tenu par les libraires de Vichy.
En incontestable vedette cette année le volume de La Pléïade consacré à Jean d'Ormesson, qui sera mise en vente en avant-première nationale.
Vous pourrez obtenir dès la semaine prochaine le programme détaillé des rencontres auprès de la librairie.
En attendant, Patricia Castex-Menier vous offre ce délicieux poème  en avant-première de sa venue samedi prochain pour des lectures poétiques et apéritives à la librairie A la Page :
 
Quelques
chaises, espacées

pour
ceux, à Monceau
 
qui
viennent lire
 
ou
simplement penser,
 
les
pieds posés
sur les arceaux de la pelouse.
 
Il
faut cultiver son philosophe,
dit le jardin.
 
Patricia Castex-Menier, Jardins publics,
éditions Aspect, 74 pages, 11 €
 

jeudi 19 mars 2015

Oiseaux, mes beaux oiseaux

Vincent Gaget, Petites anecdotes
sur les oiseaux extraordinaires
de France, ill. de Bernadette Del Regno,
Editions La vallée heureuse, 136 pages,
11 €
Leurs noms, déjà, font nos délices : le balbuzard pécheur, la huppe fasciée, le jaseur boréal, la sittelle torchepot. C 'est tout un programme !
Il y a ensuite leurs mœurs  pour nous ravir. Le choucas des tours, par exemple, est le seul oiseau qui suit la direction du regard humain, ce qui est réservé aux seuls grands singes parmi les animaux (à l'exception de l'homme).
En plus, il a les yeux bleus., mesdames.
Le vol du faucon crécerelle, que l'on peut facilement voir au-dessus des champs, est dit
" vol en Saint-Esprit "parce qu'il guette ses proies les ailes en croix.
Et savez-vous quelle astuce ont mise au point les pics pour ne pas avoir mal à la tête quand ils frappent les écorces comme des forcenés ? Leur langue " rentrée dans la bouche, s'enroule autour de leur cerveau, servant ainsi d'amortisseur avec la boîte crânienne ". Sans rire !
Dans ce livre de poche, qui fait suite aux Petites anecdotes sur les oiseaux de nos jardins, on trouve nombre d'informations savoureuses concernant nos amis ailés. Il passe quelque chose de frais et de presque enfantin dans les illustrations de Bernadette Del Regno.
L'éditeur, lui, a choisi pour nom " Editions la Vallée heureuse".
Que demande le peuple, dîtes-moi, que demande-t-il ?

Il vole en " Saint-Esprit"

mercredi 18 mars 2015

Coups de cœur BD (3)

Samedi dernier, deuxième du mois, Géraldine proposait un nouveau samedi BD.
Cinq titres et une nouvelle collection (" Les grands peintres ") 
figuraient parmi ses coups de cœur que voici en images.
Naturellement, les heureux présents
eurent droit à une présentation autrement détaillée :
trop tard, trop tard, il fallait venir !
Et il ne reste plus une goutte d'apéritif...
 
Daisuke Igarashi, Saru,
Sarbacane, 450 pages, 17,90 €

Foerster, Le Confesseur sauvage,
Glénat, 104 pages, 22 €

Cosnava/Carbos, Monsieur Lévine,
Sarbacane, 144 pages, 22,00 €

Richard McGuire, Ici,
Gallimard, 304 pages, 29,00 €

Bleys/Benjamin Bozonnet, Goya,
Glénat, Les Grands peintres, 56 pages, 14,50 €

Francis Dermaut, Rosa,
Glénat, 56 pages, 14,50

Une mention spéciale va à Rosa, de François Dermaut.
Cet album nous retient d'autant plus qu'il est basé sur le roman
de Bernard Ollivier, qui avait obtenu
le Prix des Lecteurs A la Page
lors de sa parution chez Phébus en 2013.
Rosa a maintenant un visage  ; le peu ordinaire scénario de Bernard Olliver
est fort bien servi dans un album
(que suivra un deuxième et dernier volume, toujours chez Glénat).

mardi 17 mars 2015

C'est la semaine de la poésie


Depuis 28 ans, l’association La Semaine de la poésie propose au public des
rencontres avec la poésie contemporaine et les poètes qui l’écrivent.
Création de Jean-Pierre Siméon, aujourd’hui Président d’honneur de
l’association et directeur artistique du
Printemps des Poètes, La Semaine de la poésie poursuit son travail de découverte, de promotion et de diffusion de la poésie contemporaine.
La Semaine de la poésie est aujourd’hui reconnue tant sur le plan national que sur le plan
international grâce à des échanges et des partenariats, avec le Brésil en 2013 et 2014.
Depuis ses débuts, plus de 200 poètes ont été invités par La Semaine de la poésie.
Ces rencontres s’intègrent chaque année dans les deux programmations proposées par
l’association : le festival de mars et le cycle de lectures Poésie hors saison.

Samedi 21 mars, vous avez donc rendez-vous au 5, rue Sornin à 11 h 30 avec Patricia Castex-Menier, pour un apéritif en poésie.

Patricia Castex-Menier

lundi 16 mars 2015

Daphné, Tatiana, George et Rebecca

Tatiana de Rosnay, Manderley for ever,
Albin Michel/ Héloïse d'Ormesson, 455 pages, 22 €
Les feux de la rampe littéraire se sont allumés sur la biographie de Daphné du Maurier (1907-1989) par Tatiana de Rosnay.
Et certainement, l'auteur de Rebecca, de L'Auberge de la Jamaïque et de la nouvelle Les Oiseaux, qui fut adaptée au cinéma par Alfred Hitchcock, méritait ce vif éclairage.
Mais c'est l'occasion offerte au librairie de parler d'un autre du Maurier : George de son prénom, qui était le grand-père de Daphné, l'auteur d'un grand classique du rayon romantique, superbement traduit en français en 1946 par Raymond Queneau : Peter Ibbetson.
Peter Ibbetson est doté d'un pouvoir merveilleux : celui de " rêver vrai ", c'est-à-dire de se plonger quand il le veut dans ses rêves et d'y retrouver ceux qu'il aime. Ce pouvoir est bienvenu car Ibbetson a été injustement condamné à une longue peine de prison. Rêver vrai est sa manière d'échapper à sa geôle et à la vie de captif qui lui est faite. Peter Ibbetson, à force d'entraînement, réussit à revivre son enfance, à mener une double vie, à dépasser les contraintes du réel.
Pour George du Maurier, c'est aussi une façon de nous dire qu'il est possible d'échapper à notre humaine condition. Ce qui est, reconnaissons-le, une excellente nouvelle.
Comme Les Oiseaux, la nouvelle de Daphné sa petite fille, le roman de George du Maurier fut  adapté au cinéma (en 1935, par Henry Hathaway). André Breton et les surréalistes en étaient de grands admirateurs.
Le libraire applaudit des deux mains au film et au livre paru chez Gallimard.

George du Maurier, Peter Ibbetson,
traduit de l'anglais par Raymond Queneau,
L'imaginaire, 336 pages, 9,65 €

dimanche 15 mars 2015

En écoutant Bénédicte Renaud-Morand

Bénédicte Renaud-Morand, 28 février 2015, 16 h 45
La conférence de Bénédicte Renaud-Morand, en écho à son livre du même titre, a passionné l'auditoire : qu'elle en soit une nouvelle fois remerciée, ainsi que le Service régional de l'Inventaire qui avait permis sa venue.
L'Auvergne ce sont, naturellement des vallées et des montagnes, des villages et des hameaux. Mais ce sont aussi des villes à part entière, et leurs formes en évolution.
Des villes que Bénédicte Renaud-Morand a vu ni du ciel ni des plans (ou pas seulement), mais à hauteur de regard, tel que le piéton peut les parcourir.
Soit qu'il y travaille et y consomme, soit qu'il s'y promène par plaisir d'observer les œuvres successives des constructeurs publics ou privés. Soit qu'il trouve le décor urbain aimable et beau, soit qu'il le trouve froid, écrasant, sans charme.

A la page, samedi 28 février, 15 h 30




La conférencière a ainsi pu donner des éléments de lecture des villes auvergnates en s'appuyant sur des exemples vichyssois ou proches, non pas seulement pour renseigner le touriste, mais pour permettre à l'habitant de mieux connaître son cadre de vie.
Le catalogue des publications réalisées par le Service régional de l'Inventaire d'Auvergne est à la disposition de tous (notamment sur la table basse devant le canapé bien connu des habitués).