samedi 11 juillet 2015

De quatre à douze ans, sur mesure

Géraldine est d'avis que, lorsqu'on a quatre-cinq ans, l'on peut demander à ses parents d'emporter dans leurs bagages un album comme Au fond des bois, d'Alessandro Lumare


Alessandro Lumare, Au fond des bois,
Atelier du Poisson soluble, 15 €

... et un autre album, comme Poussés par le vent de Raphaële Frier et Audrey Pannuti.


Raphaële Frier & Audrey Pannuti, Poussés par le vent,
Naïve, 14 €

Géraldine est d'avis que, lorsque l'on a neuf ans, l'on peut emporter dans son balluchon un roman tel que Lucile Finemouche et le Balafré, signé Juliette Vallery, Annabelle Fati et Yomgui Dumont.

Juliette Vallery, Annabelle Fati,
Yomgui Dumont, Lucile Finemouche
et le Balafré, Tome 1, Actes Sud junior,
144 pages, 12 €

 Géraldine est d'avis que, lorsque l'on a douze ans, l'on peut emporter dans sa grosse valise Un monde sauvage, que publie Xavier-Laurent Petit.

Xavier-Laurent Petit, Un monde
sauvage, 255 pages, 15,80 €

Et Géraldine sait de quoi elle parle.

vendredi 10 juillet 2015

Encore la Chine ancienne

Jacques Dars, Les Carnets secrets de Li Yu.
Au gré d'humeurs oisives,
Picquier, 432 pages, 9,50.
Après avoir rencontré Maître Tchouang 
avant-hier*, pourquoi ne ferions-nous pas 
maintenant une petite halte
en compagnie de Li Yu
Ce vieux copain du libraire vécut en Chine au XVIIe siècle, de 1611 à 1679 précisément.
Il n'a pas développé de philosophie au sens abstrait du terme, et son influence n'est en rien comparable à celle du grand taoïste.
Mais quel agréable et intelligent compagnon !
Cet homme était l'adepte " du beau partout ".
Depuis l'art du maquillage jusqu'à la préparation des crevettes et des langoustines, rien de ce qui est beau dans la vie ne lui était étranger. Ni les plaisirs contrastés des quatre saisons, ni l'art de composer son jardin.
Ni celui de créer une "fenêtre-paysage "
lorsque l'on fait de la barque. Ses conseils pour aménager son intérieur sont également d'une exquise délicatesse esthétique.
La finesse du travail de Jacques Dars,
traducteur et commentateur, est par ailleurs remarquable.
 Elle présente un argument supplémentaire
en faveur de Li Yu. Qu'attendez-vous ?
 

* Sur la Chine, voyez aussi le billet du 3 avril 2015

jeudi 9 juillet 2015

Les Indiens des tranchées

Jacques Rouzet, Sur les sentiers de
la Grande guerre. Les Indiens des
tranchées (1914-1918),
Nuage rouge, 224 pages, 19,50 €
Le thème de ce livre d'histoire est aussi original que surprenant : saviez-vous que les Indiens d'Amérique avaient combattu aux côtés du reste des troupes américaines lors de la Première Guerre mondiale ? Le libraire l'ignorait et remercie Jacques Rouzet de le lui avoir appris dans son passionnant ouvrage intitulé Sur les sentiers de la Grande guerre 1914-1918, paru dans la collection " Nuage rouge ".
" Après avoir, durant cinq cents ans, subi les revers et la violence d’une conquête qui, dans l’Histoire, ne ressemble à aucune autre, celle de l’Ouest, les Indiens d’Amérique du Nord, sioux, cheyennes, apaches, crows, choctaws, blackfeet, aleuts, navajos, pour ne citer que ces tribus, sont venus sur le sol français combattre les troupes allemandes. C’est la Première Guerre mondiale. Dès 1914 ce sont environ 4000 Indiens qui débarquent au sein du Corps Expéditionnaire canadien et, en 1917, c’est un peu plus de 15000 « guerriers-soldats » qui, en novembre, posent le pied en Bretagne parmi les troupes américaines du général Pershing. Avec force documentation, l’auteur relate cet aspect demeuré, somme toute, assez méconnu de l’Histoire. En s’enrôlant, volontaires ou non, bon gré mal gré, souvent pour échapper à l’ennui mortel des réserves, à toutes les formes de maladies qu’elles génèrent, physiques comme psychiques, et, pour beaucoup, retrouver leur « statut » de guerrier perdu en 1890 lors du massacre de Wounded Knee, les Indiens empruntaient le chemin qui allait les mener, bien tardivement d’ailleurs, en 1924, à la citoyenneté américaine ".


Indiens Choctaws de la 36e division




mercredi 8 juillet 2015

Un roman sage

Patrick Rambaud, Le Maître,
Grasset, 235 pages, 19,00 €
En été les parutions se font (plus) rares.
Un peu de temps nous est enfin donné pour
flâner librement. Dans les derniers mois.
Ou dans les derniers siècles : sortir du temps, c'est l'une des merveilles que permettent les livres.
Patrick Rambaud, prix Goncourt de l'année 1997
 pour La Bataille (Grasset), s'était plus récemment fait connaître pour ses quatre volumes satiriques intitulés Chroniques du règne de Nicolas 1er.
Le voici dans un emploi tout différent puisque nous proposant une vie romancée du grand maître chinois de la dynastie des Song : Tchouang-Tseu (389-319 av. J.C.).
La transformation est réussie, et bien faite pour donner envie de faire connaissance avec maître Tchouang,
sa philosophie taoïste et son mode de vie
hors de toutes les conventions.
Le bandeau de l'éditeur affirme même qu'il s'agit
d'une " leçon pour nos temps modernes ".
Le libraire abonde dans son sens.
Et préconise d'aller un peu plus loin avec
les oeuvres de maître Tchouang disponibles chez Folio.


Tchouang-tseu, Œuvre complète,
traduit du chinois par Liou Kia-hway,
Folio Essais, 592 pages, 12,40

Et plus loin encore avec François Billeter et ses Leçons sur Tchouang tseu.
Le vieux Maître mérite bien cette exploration. 

Jean-François Billeter,
Leçons sur Tchouang-tseu,
Allia, 160 pages, 6,20

mardi 7 juillet 2015

Programme d'été à l'Orangerie de Vichy

Voici le pétillant bandeau qui annonce les animations de l'été à la médiathèque universitaire
de l'Orangerie, en commençant par la rencontre avec Pia Petersen de ce mardi 7 juillet.

lundi 6 juillet 2015

Leur jeunesse en Algérie

Benjamin Stora, Les Clés retrouvées.
Une enfance juive à Constantine,
Stock, 150 pages, 17 €
L'historien Benjamin Stora vient de publier un livre de souvenirs sur ses années de petit enfant juif en Algérie. Les clés retrouvées, ce sont celles que forment le trousseau de l'appartement de Constantine enfermé par sa mère dans un tiroir.
Leur découverte déclenche le travail de remémoration de ce livre de nostalgie heureuse, pourrait-on dire, si l'Histoire n'avait contenu crimes et sévérités.
Cet exercice personnel n'entre pas en contradiction avec les exigences d'objectivité du chercheur  professionnel : " Tout au long de mon travail commencé dans les années 1970, écrit Stora, j'ai peut-être sans cesse cherché, inconsciemment, ces lambeaux de vie personnelle capables de renouveler aussi bien l'histoire événementielle que celle de la longue durée. "
Le libraire songe en même temps au roman de Valérie Zanetti, prix Inter 2015, Jacob, Jacob : Constantine et l'Algérie y sont des personnages centraux.




Valérie Zanetti, Jacob, Jacob, L'Olivier, 168 pages, 16 €
 

 

 
 
L'Enfance des Français d'Algérie avant 1962,
textes inédits rassemblés par Leïla Sebbar,
Bleu Autour, 288 pages, 24 €
 
 Alain Amato a lui aussi passé son enfance à Constantine., ainsi qu'il le raconte dans le recueil réuni par Leïla Sebbar, L'Enfance des Français d'Algérie, aux éditions Bleu Autour.
On retrouve ici dix-huit voix qui complètent celle de Benjamin Stora et les communautés " à la fois proches et séparées " vivant sur le sol algérien avant l'année 1962.

                                   

dimanche 5 juillet 2015

Un guide du relief du Massif central

Henri Widmer,
Guide du relief. Massif central.
Gap, 224 pages, 23 €
Nous avons déjà un peu parlé géologie*.
Mais ce guide nous propose une découverte régionale
des formations rocheuses qui contribuent aux
plus beaux des spectacles naturels. Abondamment illustré, l'ouvrage s'ouvre sur des notions générales, mais très utiles
 à signaler ou rappeler : le libraire, il l'avoue, 
a tôt fait d'oublier les noms des roches ou leur
morphologie. Ou de les confondre. Ce qui n'est pas joli-joli...
Dans sa seconde partie, la plus consistante,
le guide aborde les propriétés des massifs
eux-mêmes, de la Montagne noire au Forez,
en passant par l'Ardèche à l'est et l'Aubrac à l'ouest,
 jusqu'à la chaîne des puys. Des randonnées riches
en beautés ou curiosités géologiques sont proposées
pour nous apprendre à voir ce que
nous avons déjà sous les yeux.
En outre, tous les poètes le savent, la nature
aime à être regardée : alors, si vous ne le faites pas
pour vous, faites-le pour elle ! 
.
 
* Voir le billet du 8 avril dernier