vendredi 2 décembre 2016

Fantastique Western

Christophe Champclaux, Linda Tahir-Meriau, Le Film fantastique,
Le Courrier du livre, 176 pages, 24,90 € DVD inclus
 
Méprisé par les intellectuels bon teint, au bord du kitch en permanence et, parfois, les bords sont larges, le cinéma fantastique est réputé faire appel à l'horreur, aux monstres, au satanisme, à l'irrationnel.
Plus d'une fois, il nous a fait sourire. Quoique... Dites La Nuit des morts vivants (le DVD du film est joint au livre) et qui ne frisonne ? Dites Freaks, la monstrueuse parade et qui n'est pris de cauchemars ?   Dites Elephant Man et qui ne s'émeut ? Sa production est pléthorique ; ses déclinaisons, à partir de quelques thèmes récurrents, semblent sans limites ; les effets spéciaux semblent le servir toujours
mieux, encore que les premiers bricolages aient leur efficacité.
C'est cette mythologie parallèle dont l'histoire nous est ici contée.
Le Film fantastique rejoint dans la collection " Vintage " Le Western (déjà signalé par le libraire), Le Film noir et Le Péplum, eux-aussi classés dans le genre mineur -- on dit aujourd'hui mauvais genre.
Abondamment illustré, on s'en doute, sans quoi le charme n'opèrerait point, il reproduit les scènes de nombreuses réalisations, avec leur distribution, ainsi que de savoureuses affiches où le rouge, le jaune et le noir règnent sans conteste.
L'Encyclopédie du Western de Patrick Brion se présente comme une somme sans égale sur un autre genre cinématographique de série B. Ou dit tel. Depuis son origine, en 1903, l'ouvrage présente plus de 1000 films et au moins autant d'illustrations. Cette édition revue et augmentée (la première édition date de 2015) est l'œuvre d'un passionné, spécialiste du cinéma américain et, notamment, de l'increvable Tex Avery.
Patrick Brion, Encyclopédie du Western,
Télémaque, 800 pages, 58 €

jeudi 1 décembre 2016

Connaissez-vous Henri Rivière, le Japon et la Bretagne ?

Hokusai, Hiroshige, Rivière, l'amour de la nature,
Locus Solus, 144 pages, 22 €
Des trois auteurs d'estampes amoureux de la nature que réunit ce volume, Henri Rivière (1864-1951) n'est pas le plus célébré. Hokusai (1760-1840) et Hiroshige (1797-1858) ont une tout autre renommée internationale.
Mais force est de reconnaître qu'il tire bien son épingle du jeu celui qui a un nom géographique (s'appeler Rivière quand on aime le paysage, sans jeu de mots exagéré, c'est plutôt plaisant !) C'est dans les années 1880 qu'Henri Rivière se passionna pour l'art du Japon après avoir fréquenté la bohème montmartroise en compagnie de son ami le peintre Paul Signac (1863-1935). C'est également avec Signac
qu'il découvrit les paysages de la Bretagne. Elle devint sa seconde patrie. Les grandes planches qui composent Les Aspects de la Nature (1897-1899) et les lithographies de La Féérie des heures (1901-1902) traduisent la double influence sur Henri Rivière des estampes japonaises et des sites bretons.
" La Bretagne ce beau pays si Japonais ", écrivit-il un jour sur une carte postale adressée à l'un de ses amis.
Hokusai, Hiroshige, Rivière, l'amour de la nature place Rivière aux côtés de ses chers mentors japonais tout en nous permettant de nous délecter une nouvelles fois des vues qui ont façonné tout un pan de l'art à travers le monde.

Quant aux enfants (à partir de dix ans) que l'on voudra familiariser avec des paysages et des ambiances d'Asie, ils pourraient se voir offrir l'album de Qu Lan et Isabelle Genlis. Le livre se déplie, formant une grande fresque, comparable aux rouleaux des peintres-poètes chinois. Ce conte, rempli de symboles, de princes, d'oiseaux et de dragons, rend hommage à la nature et à sa fécondité.

Qu Lan, Isabelle Genlis, Corbeau noir, cygne blanc,
Philippe Picquier, 21,50 €

mercredi 30 novembre 2016

Un message de François Busnel

Voici le texte du message publicitaire
lu par François Busnel sur les ondes de France Inter :
 
 
François Busnel a raison : prenez racine !
rejoignez-nous samedi prochain, 3 décembre, 16 heures,
la rencontre aura le visage (plaisant, non ?)
de la séduction.
Avec Patrice Rötig et les éditions Bleu autour
à l'occasion de la sortie de leur beau livre.
 
 


mardi 29 novembre 2016

Garcia Lorca, poésies in extenso

Federico Garcìa Lorca, Polisseur d'étoiles,
œuvre poétique complète, traduite de
l'espagnol par Danièle Faugeras,
Erès, 1142 pages, 25 €

Dans l'atmosphère de surproduction qui entoure (non : enserre, non : étouffe) les librairies, des besoins éditoriaux subsistent. Combien d'entre vous auraient mis à leur main à couper que les poèmes de Federico Garcìa Lorca  (1898-1936) étaient disponibles en leur totalité en langue française ? Oui, combien ?
Tous ceux-là se seraient trompés.
La première édition complète des poèmes de Lorca vient de paraître il y a  quelques mois. Elle est l'œuvre de Danièle Faugeras qui a mené à bien seule ce projet de plus de onze cent pages.
Il en résulte un petit format carré, très plaisant à posséder dans sa main, très dense, et dont le libraire n'aura pas l'outrecuidante légèreté de juger en deux mots la qualité foncière : il faut, pour peser une traduction, posséder la langue de départ aussi bien que celle d'arrivée. Ce n'est pas dans la ville de Valery Larbaud que l'on oserait prétendre le contraire devant un travail qui présente, en outre, toutes les garanties de sérieux et d'engagement sincère.
Demeure avérée la grâce de lire en français :

La lune est ronde.
Alentour, une noria

de miroirs.
Alentour, une roue
d'eau.
La lune s'est fait des tranches
ainsi qu'un pain d'or blanc.

Et la lune, derechef, mais plus durement vécue au-dessus de New York, en 1929-1930 :

Moi j'avais tué la cinquième lune.
Eventails et bravos buvaient l'eau aux fontaines.

Le tiède lait ancien des nouvelles accouchées
agitait les roses d'une longue douleur blanche.

Le lecteur aura l'occasion de lire une des versions canoniques de ces vers extraits du Poète à New York dans la version de Guy Lévis Mano que republient les éditions Fata Morgana. Le volume est illustré des formidables dessins d'Alecos Fassianos. Ils en décuplent le charme.


Federico Garcìa Lorca, Le Poète à New York,
traduit par Guy Lévis Mano, Fata Morgana,
112 pages, 23 €
 



lundi 28 novembre 2016

Le catalogue de la fin d'année

Enfin, le voilà,
le catalogue beaux livres 2016 !
On n'en finirait point d'énumérer ses richesses
qui concernent tous les rayons : les beaux-arts, la mode, la nature,
l'histoire, la littérature, la jeunesse. Notamment.
Il est gratuit, à réclamer à la caisse

ou à prendre sur le canapé rouge.
Karine Tuil en a rédigé la préface
 


dimanche 27 novembre 2016

Le Mexique et ses artistes s'exposent

Mexique1900-1950. Diego Riviera, Frida Kahlo, José
Clemente Orozco et les avant-gardes,
RMN, 344 pages, 45 €
Le Grand Palais, à Paris, abrite jusqu'au 23 janvier prochain une exposition consacrée aux artistes mexicains de la première moitié du XXe siècle et intitulée " Mexique des Renaissances ".
Pour André Breton, " le Mexique était le lieu surréaliste par excellence " et l'on connaît ses liens avec les deux principaux animateurs de la peinture et des idées dans le Mexique des années 1940 : Frida Kahlo (1907-1954) et Diego Riviera (1886-1957).
Ce sont naturellement eux que l'on retrouve au centre de cette exposition et du livre qui l'accompagne. Ce sont aussi des artistes moins connus en Europe, mais qui attestent d'un grand bouillonnement créatif, plastique et idéologique.
Après que nombre des artistes mexicains exilés furent rentrés dans leur pays (beaucoup s'étaient fixés à Paris), ils cherchèrent à y développer leur propre avant-garde en s'appuyant certes, sur la tradition nationale, mais en tournant également leurs regards vers l'avenir en produisant, par exemple, un
" muralisme " aujourd'hui réputé dans le monde entier.
C'est ce double mouvement, de l'Europe vers l'intérieur du Mexique, de l'école de Paris à l'école mexicaine et du passé vers le futur, que permet de saisir le " Mexique des Renaissances ".
Une chronologie, une bibliographie des artistes exposés et une bibliographie concluent ce plantureux catalogue.
Le libraire signale que les jeunes lecteurs pourront se familiariser avec Frida Kahlo grâce à l'intelligent album de Sébastien Pérez (pour le texte) et Benjamin Lacombe (pour l'illustration) : Frida. Il a été fait appel à la correspondance de l'artiste pour enrichir ce texte et la rendre aussi vivante que proche.
Sébastien Pérez et Benjamin Lacombe, Frida,
Albin Michel, 72 pages, 25 €