samedi 21 octobre 2017

Nouvelles chroniques

Fabrice Hadjadj, Dernières nouvelles de l'homme
et de la femme aussi), Tallandier, 346 pages,
18,90 €
 
Par leur titre, ces chroniques de Fabrice Hadjadj font immédiatement penser à Alexandre Vialatte -- et leur auteur ne s'en cache nullement, qui a su contourner la petite difficulté en le féminisant.
Par le ton (qui évite le pathos, s'efforce de rester léger, ce qui n'est pas une ligne facile -- ni forcément souhaitable -- à tenir), elles ont une certaine parenté avec celles d'Umberto Eco dont le libraire parlait il y a peu. Par le contenu aussi.
Le monde moderne, l'homme moderne, les outils modernes, les joujoux modernes,  en forment le sujet, un et multiple : le présent est parfois un peu trop présent.. Frédéric Hadjadj s'en extrait par sa culture, son humour, le maintien d'une perspective spirituelle.
S'il existait un " Prix de la page 145 " comme il existe un " Prix de la page 111 " (et maintenant un " Prix de la page 112 "), le libraire l'attribuerait à Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) pour la citation qu'elle contient d'Adolf Portmann, l'auteur de La Forme animale. Ce livre superbe (et épuisé !) est tout entier consacré à démontrer que " la vie excède toute conception utilitariste ".
Ouf ! murmure le libraire.
 


vendredi 20 octobre 2017

Ce que lisent les Français

Dans Livres Hebdo ce matin :

" Une étude comparative menée par le magazine J’aime lire à vingt ans d’intervalle (1997 et 2017), et dévoilé ce jeudi 19 octobre, montre que la pratique de la lecture est restée stable en 20 ans.
 En 2017, comme en 1997, 52 % des Français déclarent avoir lu (souvent ou de temps en temps) lorsqu’ils étaient jeunes. De même, la disparité entre les sexes reste la même. En 1997, 41% des femmes déclaraient lire souvent quand elles étaient jeunes contre seulement 19% des hommes. Vingt ans plus tard, 40% des femmes pour 18% des hommes disent avoir lu souvent dans leur jeunesse.

L’étude de J’aime lire dévoile deux nouveautés. En 2017, 63 % des parents ayant au moins un enfant entre 7 et 12 ans déclarent proposer des livres qu’ils ont aimé à leurs enfants, contre 48 % en 1997. Les types de lectures ont également évolué, avec une percée de la bande-dessinée : pas du tout citée en 1997, elle l'est pour 5% des français en 2017, et monte à 9% chez
les 25-30 ans.
 Jules Verne, la Comtesse de Ségur, Le Club des Cinq avaient marqué les esprits en 1997. Vingt ans plus tard, la Bibliothèque rose (et notamment le Club des Cinq) et la Bibliothèque verte dominent le palmarès. "

dimanche 15 octobre 2017

Viva Eco !

Umberto Eco, Chroniques d'une société liquide,
traduites de l'italien par Myriem Bouzaher,
Grasset, 510 pages, 23 €
" Il est possible que, dans quelques siècles, le seul moyen d'avoir des nouvelles du passé, tous les supports électroniques s'étant démagnétisés, soit un bel incunable. Et, parmi les livres modernes, survivront ceux qui ont été fabriqués avec du papier précieux, ou ceux proposés aujourd'hui par beaucoup d'éditeurs en papier non acide.
Je ne suis pas un passéiste? Sur un disque dur portable de deux cent cinquante gigas, j'ai enregistré les plus grands chefs-d'œuvre de la littérature universelle et de l'histoire de la philosophie : c'est bien plus commode d'y récupérer en quelques secondes une citation de Dante ou de la Somme théologique de Thomas d'Aquin plutôt que de se lever et d'aller chercher un volume lourd sur des étagères trop hautes. Mais je suis heureux que ces livres restent sur me étagères, garantie de mémoire pour le jour où les instruments électroniques auront trépassé. "

Umberto Eco, Chroniques d'une société liquide, qui vient de faire son apparition sur l'étal du libraire.