samedi 23 juillet 2016

Eloge de la vache et de la poule

Christian Laborde, La Cause des vaches,
Editions du Rocher, 144 pages, 15 €
Le libraire va, dès qu'il le peut, cheminer dans les proches montagnes.  Et ses promenades sont l'occasion de fraterniser avec elles, les vaches, de toutes races qui, par chance, paissent dans les prés alentour. (Arthur Rimbaud : " Le soir ? Nous reprendrons la route / Blanche qui court / Flânant comme un troupeau qui broute, / Tout à l'entour ")
Comment dès lors ne fraterniserait-il pas, le libraire, avec la cause que défend aujourd'hui Christian Laborde contre l'élevage intensif :
" 1000 vaches, 750 génisses arrachées aux prairies, privées de la compagnie des piafs, menottées, entravées, incarcérées sous l'infernale tôle d'un hangar sans fin, la tête coincée entre des barreaux d'acier, les sabots pourrissant sur le ciment souillé, le ciel jamais : pauvres bêtes !  Horrible la vie qu'on leur impose. Atroce la mort qu'on leur réserve. "
Dès qu'il le peut le libraire va aussi cheminer le long des fermes où habitent des poules de toutes races.
Comment, dès lors, ne fraterniserait-il pas avec ces ravissantes compagnes des campagnes ? Dans Tout pour ma poule, Elise Rousseau a réuni  à l'attention des " amateurs de poules, éleveurs de poussins, ramasseurs d'œufs, gourmets du coquetier " une somme de connaissances pratiques, éthologiques et esthétiques propres à donner la dignité qu'elles méritent à ces (souvent) mal-aimées. " Leur joie de vivre, affirme Elise Rousseau, rend la gaieté aux déprimés, leur optimisme fait fuir les idées noires des plus défaitistes, leur vivacité réveille les plus engourdis. ", La poésie en marche, quoi.

Elise Rousseau, Tout pour ma poule,
Delachaux Niestlé, 176 pages, 17,50 €

vendredi 22 juillet 2016

Les beaux étés

Zidrou et Jordi Lafebre, Les Beaux étés 2
La Calanque, Dargaud, 56 pages, 13,99 €
Le deuxième volume de Les Beaux étés nous reporte à l'année 1969.
C'est la formule inventée par Zidrou et Jordi Lafebre que de raconter les étés favoris de la famille Faldérault. La vie
non de célébrités, d'acteurs dont le nom occupe le haut de l'affiche ou de personnages opulents avec des grosses montres de marque au poignet.
Non, la vie, la vie jolie, de ceux que

George Orwell appelait les gens ordinaires.
La 4 L, les enfants qui trouvent la route longue, les pauses pipi, le couple qui se chamaille et les vacances au sud un jour d'été 1969, tandis que résonne " Je t'aime moi non plus" de Serge Gainsbourg et Obladi-oblada des quatre garçons dans le vent.
Le dessin de Jordi est aussi enlevé que le scénario de Zidrou est plein de tendresse.
" Cette fois, je peux mourir ", dit à un moment de ravissement le papa.
" Tu peux pas mourir, t'es pas assez vieux ", lui répond l'une de ses filles sur un ton d'évidence et dans un large sourire.

 

jeudi 21 juillet 2016

Monet (Claude) et Bazille (Frédéric)

Michel Bernard, Deux remords de Claude Monet,
La Table ronde, 211 pages, 20 €
"

" Au printemps 1862, Renoir, Bazille et lui (Claude Monet) étaient très liés. Tous les trois étaient partis travailler en plein air dans la forêt
de Fontainebleau, à Pâques. Monet revoyait leurs soirées à l'auberge du Lion d'or où ils avaient pris pension. Après le dîner -- la soupe, des œufs frais, du pain blanc et du brie --, devant la cheminée, Bazille écrivait à ses parents, lui, l'ancien de l'armée d'Afrique, songeait en tirant sur sa pipe,
et la servante plaisantait avec Renoir (...) Il faisait beau, et le grand soleil, l'air de la province et la bonne nourriture avaient ravivé l'accent du grand Méridional et sa bonne humeur. Renoir rigolait en voyant le gars du Havre et celui de Montpellier marcher côte à côte. "
Plus qu'à raconter une histoire d'amitié entre peintres (le lecteur croise encore Pissarro, Sisley et Manet dans le roman), Deux remords de Claude Monet s'attache à enter dans la sensibilité que l'on pourrait dire ultime de l'un d'entre eux : Claude Monet. Pourquoi celui-ci fit-il don à l'Etat des Nymphéas contre l'exigence d'acheter son tableau Femmes au jardin et de l'exposer au musée du Louvre ?
Le libraire s'abstiendra d'en révéler la raison. Mais le nom de Frédéric Bazille (1841-1870), peintre pré-impressionniste dont on redécouvre actuellement toute l'importance, n'y est pas étranger.
Le roman de Michel Bernard paraîtra le 18 août et l'on peut d'ores et déjà retrouver Bazille dans un beau livre accompagnant l'exposition de la soixantaine de ses tableaux au musée Fabre de Montpellier.

Frédéric Bazille. La jeunesse de l'impressionnisme,
Musée d'Orsay/Flammarion, 304 pages, 45 €

mercredi 20 juillet 2016

Grande boucle et littérature

Albert Londres, Les Forçats
de la route, Arlée, 64 pages, 6 €
 
Ce sont deux classiques de la littérature sportive. Albert Londres (1884-1932) 
et Antoine Blondin (1922-1991). Tous deux journalistes, tous deux fascinés par la petite reine :
Londres : " On s'habitue à tout. Il suffit de suivre le Tour de France pour que la folie vous semble un état de nature. Le 19 juin dernier, si quelqu'un m'avait dit : vous allez voir sept ou huit millions de Français danser la gigue sur les toits, sur les terrasses, sur les balcons, sur les chemins, sur les places et au sommet des arbres, j'aurais dirigé aussitôt mon informateur vers une maison d'aliénés. "
Blondin : " Trois quarts de siècle d'existence ont suffi au Tour de France pour  créer et exalter une géographie privilégiée qui lui est propre. A travers les modifications qui, d'une année sur l'autre, peuvent affecter l'itinéraire, on retrouve la permanence de quelques hauts lieux. (...)
Une nouvelle carte de France se dessine à l'intérieur de l'autre, dont les provinces sont aux couleurs des champions qui s'y sont illustrés, qui les ont illustrées. "
La mythologie suit son cours. Relativement inchangée.
A la question " Quelle est votre occupation préférée ? " du fameux Questionnaire Proust, Blondin avait répondu : " Suivre le Tour de France. "
Plus terre à terre peut-être, Londres note ce conseil lancé à un coureur du Tour 1924 : " Mange pas de pain ! lui crie un initié, ça gonfle, mange du riz ! "


Antoine Blondin, Sur le Tour
de France, La Table ronde,
158 pages, 7,10 €
 

mardi 19 juillet 2016

Jeunes vacances

Comment impressionner vos enfants,
L'Imprévu, 112 pages, 11,95 €
 
Il n'y a jamais trop d'idées pour divertir les jeunes enfants en cette période phare de l'année : leurs vacances, sinon les vôtres. Un petit livre vous propose même de les impressionner.
En faisant chanter les verres ; en faisant pleuvoir (déjà !) d'un coup de baguette magique ; en leur apprenant à jongler ou en confectionnant des masques légers. Les recettes sont très simples et présentées avec l'humour nécessaire pour vous aider à surmonter l'épreuve.
Une  possibilité supplémentaire s'offre à vous : la visite de l'exposition " Père castor. Raconte-nous ton histoire " qui se tient au musée de l'Illustration jeunesse à Moulins, dans le bel Hôtel Mora. Vous y retrouverez la collection créée en 1930 par Paul Foucher et qui, outre Poule Rousse, Michka, Bourru l'Ours ou La vache orange, compte désormais 2000 titres.
L'exposition est conçue pour mobiliser l'attention des enfants, leurs sens de l'observation des images, leur adresse au jeu. 
C'est ce qui s'appelle tomber à pic.

lundi 18 juillet 2016

Gaëlle Josse à Vichy

Gaëlle Josse,
Prix des Lecteurs A la page 2016
décerné par un jury de lecteurs vichyssois
et Prix France Bleu/Page des libraires 2016,
sera l'hôte de la librairie le
VENDREDI 18 NOVEMBRE PROCHAIN
 
 
Quant à Astrid Eliard,
auteur de Danser (Mercure de France)
qui faisait partie de la sélection du Prix des Lecteurs,
elle vient d'obtenir le Prix Marcel Pagnol 2016.