vendredi 11 mai 2018

L'ode à Schubert

Ian Bostridge, Le Voyage d'hiver de Schubert.
Anatomie d'une obsession, essai traduit de l'anglais
et de l'allemand par Denis-Armand Canal,
Actes Sud, 444 pages, 29 €
Le lecteur s'en aperçoit immédiatement : le livre de Ian Bostritge est un livre de passionné. Il est consacré à un ensemble, un cycle, de vingt-quatre lieder pour voix et piano de Franz Schubert : Le Voyage d'hiver.
L'auteur est lui-même un ténor, interprète du cycle, qu'il peut approcher de l'intérieur et sous toutes les facettes possibles. Cette œuvre du compositeur autrichien semble l'avoir ensorcelé très tôt. Dès l'âge de douze ou treize ans, raconte-t-il, grâce à la fougue d'un professeur de musique. Elle l'a accompagné tout au long de sa carrière.
Les vingt quatre lieder -- et les  poèmes de Wilhelm Müller mis en musique -- font l'objet de vingt quatre chapitres (plus un postlude) dans lesquels Bostridge livre ses impressions entremêlées à de sérieuses connaissances historiques, musicales et littéraires. Leur texte n'a rien de pesant, il n'est pas d'un cuistre.

Il est, de plus, servi, par des reproductions et des documents choisis par l'auteur ,et qui font de ce livre l'un des plus beaux parus dans le domaine musical ces derniers mois.

jeudi 10 mai 2018

Le style familier

William Hazlitt, Sur l'amour de la vie et autres essais,
textes traduits, annotés et présentés par
Denis Bonnecase, du Sandre, 492 pages, 35 €
" Il n'est pas facile d'écrire dans un style familier. Bien des gens confondent style familier et style vulgaire, er croient qu'écrire sans affectation , c'est écrire sans réfléchir. Mais, bien au contraire, rien n'exige plus de précision et, si je peux le dire ainsi, de pureté d'expression que le style dont je parle. Il exclut absolument toute emphase inintelligible, mais aussi toutes les tournure triviales et stéréotypées, et toutes les allusions vagues, sans lien et peu soignées. Cela ne consiste pas à prendre le premier mot qui se présente, mais le meilleur qui soit d'usage courant ; cela ne consiste pas à jeter des mots ensemble en les associant à son gré, mais à se conformer avec profit à l'authenticité idiomatique de la langue. Ecrire dans un style familier de bon aloi, ou véritablement anglais, c'est écrire comme parlerait dans la conversation ordinaire quiconque disposant d'un assortiment complet de mots et les maîtrisant parfaitement, ou pouvant discourir avec aisance, vigueur et clarté en écartant toutes les fioritures ampoulées et pédantes. "
 
William Hazlitt (1778-1830), Sur le style familier.
 

mercredi 9 mai 2018

Corot et la lecture

Des différents modèles ayant inspiré Jean-Baptiste Corot (1796-1875) exposés au musée Marmottan Monet à Paris, on ne sera pas surpris que le libraire choisisse ceux-ci.

Ces portraits sont tous liés à un objet de faible taille, de forme rectangulaire associant, au moyen d'une reliure ou d'un brochage, des feuilles de papier noircies de signes typographiques variés.
L'enchantement provoqué par ces signes couchés sur les pages est généralement tel que le sujet qui en prend connaissance est transporté dans un monde autre.
C'est indiscutablement ce qui arrive à ces jeunes liseuses dont l'une au moins (la Liseuse couronnée de fleurs ou La muse de Virgile) annonce les préraphaélites.
Le libraire, qui fait commerce de cet objet rectangulaire de faible taille ne peut garantir son efficacité magique à tout coup. Mais il a toujours bonne confiance dans ses
pouvoirs, même s'ils rendent parfois un peu mélancoliques.
Le catalogue de l'exposition Corot est disponible aux éditions Hazan, tandis que le magazine Connaissance des Arts publie un numéro hors série sur le même thème.
L'un et l'autre contiennent plein de signes et de reproductions de tableaux efficaces.
Foi de libraire.


Sébastien Allard, Corot. Le peintre et ses modèles,
Hazan, 192 pages, 29 €

lundi 7 mai 2018

Littérature et climat

Après cela, qui dira que la reine météo n'affecte pas la production littéraire ?
 
Brigitte Kernel, Jours brulants à Key West,
Flammarion, 270 pages, 19 €

Jim Lynch, Face au vent, traduit de l'américain
par Jean Esch, Gallmeister,
333 pages, 23,20 €


Elisa Ruotolo, J'ai volé la pluie, traduit de l'italien
par Nathalie Bauer,
Cambourakis, 138 pages, 18 €

Philippe Delerm, Et vous avez eu beau temps ?
Seuil, 164 pages, 15 €
 

dimanche 6 mai 2018

Le prix Larbaud 2018 a été décerné

Le 52e prix Valery Larbaud sera remis
le vendredi 1er juin à 20 h à Maud Simonnot
et son roman-récit  La Nuit pour adresse, paru chez Gallimard.
La remise du prix (décerné " à un écrivain ayant publié une œuvre
que Larbaud aurait aimée, ou dont m'esprit et la pensée
rejoignent celle de Valery Larbaud ")
donnera lieu, à la médiathèque de Vichy,
à des activités larbaldiennes les 1er et 2 juin prochains.
Le programme complet est disponible à la librairie
et dans tous les lieux de culture.
 
 
Les libraires vichyssois s'associent à la manifestation
par vente de livres et dédicaces du prix 2018
sur place, à la médiathèque.

 Le libraire avait rendu compte de La Nuit pour adresse
http://alapagevichy.blogspot.fr/2017/04/americains-paris.html