samedi 31 janvier 2015

Avoir un animal sur la langue

Fanny Fage, Les animaux dans la langue française,
Expressions animales
La Poule qui pond, 34 pages, 13,50 €
 
"Avoir un bœuf sur la langue" ; " ne pas casser trois pattes à un canard " ; " frais comme un gardon " et tant d'autres... la langue française est remplie d'expressions où apparaissent des animaux.
Ce sont des expressions du même tonneau (ou de même farine) qu'explore cet album destiné aux enfants à partir de 7 ans.  L'expression figure sur la page de gauche et elle est suivie d'une brève explication de son sens et de son origine.
Par exemple : " Etre un dinosaure (paraître âgé aux yeux des enfants) : Les dinosaures ont disparu de la Terre il y a 65 milliards d'années (...) Lorsqu'on paraît très vieux par rapport à ses enfants ou petits-enfants, on semble être aussi vieux que les dinosaures. "
Pardi...
Chaque page de droite comporte une illustration gentiment loufoque de " quand les poules auront des dents ", " rire comme une baleine " ou " avoir une mémoire de poisson rouge " et ainsi de suite.
Texte et illustration sont de Fanny Fage. Pour rester dans la note animale, la maison d'édition se nomme La Poule qui pond. Le libraire, curieux comme une belette, trouve cela charmant et bien adapté.

vendredi 30 janvier 2015

Henry David Thoreau collégien


Sous le titre Vivre comme un prince, les éditions Climats présentent un ensemble de vingt-sept courts essais inédits d'Henry David Thoreau, l'auteur de Walden, de De la désobéissance civile et d'un imposant Journal tenu toute sa vie et en cours de publication en français chez Finitude.
Thoreau a dix-huit ans lorsqu'il rédige ces dissertations au collège, sous l'impulsion de ses professeurs de Harvard.
Une partie des thèmes qu'il développera par la suite est d'ores et déjà présente dans ces premiers écrits, qui pourraient être ceux d'un moraliste : le goût de la retraite méditative (ce que Thoreau appelle "  vivre comme un prince "), le non-conformisme des idées et du mode de vie. Et leur auteur va déjà droit au but -
un peu raide, quelquefois. 
Entre libres écrits à la Montaigne et papiers d'étudiants, ces pages témoignent de la précocité de Thoreau.
Le libraire formule un petit regret : pourquoi l'éditeur n'a-t-il pas indiqué la provenance de ces textes, leur date de rédaction, celle de leur compilation (par F.B. Sanborn, bien connu des transcendantalistes de Concord, la ville de Thoreau ?) qui ne fut pas le fait de Thoreau lui-même ?
Les lecteurs ont besoin et méritent ce genre d'informations.
Henry David Thoreau, Vivre comme un prince. Ecrits de jeunesse. Préface de Michel Onfray. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Thierry Gillyboeuf, Climats, 174 pages, 18 €

mercredi 28 janvier 2015

Bison en poche

George Catlin " La chasse au bison aux Etats-Unis " (1844)

Peindre les Indiens d'Amérique était la vocation profonde de George Catlin (1796-1872).
Il effectua dans les années 1830 plusieurs voyages dans les territoires indiens.
Il en ramena des tableaux de chasse et des portraits qui renseignent sur la vie des premiers américains et en fixent la vision romantique qui est parvenue jusqu'à nous. En France, Baudelaire admirait vivement Catlin.
Le roman de Patrick Grainville, Bison, retrace ces campagnes et le pressentiment qui hantait Catlin : l'avancée de la civilisation blanche menace les bisons et, inséparablement, les Indiens.
Grainville utilise une langue riche et chaleureuse. Orageuse et pleine de la fougue nécessaire à traiter ce sujet.
Bison vient de paraître en collection de poche.
On attend de même, au format de poche et sur un terrain américain, la parution de La Dernière fugitive, de Tracy Chevalier dont le libraire se fera une joie de rendre compte.

Patrick Grainville, Bison
Collection Points Seuil, 299 pages, 7,20 €

mardi 27 janvier 2015

Blandine Le Callet sur ses terres

Blandine Le Callet sera à la médiathèque Valery Larbaud de Vichy
dans le cadre du 2ème Prix des Incorrigibles
ce jeudi 29 janvier 2015 à 18 h.
L'association des Libraires de Vichy
tiendra un stand de vente des ouvrages de Blandine
qui se fera un plaisir de les dédicacer.
L'entrée est libre et gratuite
Renseignements au 04 70 58 42 50
Blandine Le Callet lors de la rencontre à la librairie A la Page
pour la parution de La Balade de Lila K
 

lundi 26 janvier 2015

Evariste Gallois à toute vapeur

François-Henri Désérable, Evariste,
Gallimard, 171 pages, 16,90 €
François-Henri Désérable est à tu et à toi avec Evariste Gallois. C'est du moins ce que suggèrent les premiers mots du premier chapitre de son premier roman : " On  sait qu'Evariste - d'emblée appelons-le Evariste - eut pour père Gabriel Gallois... "
C'est sur ce ton allègre, pour ne pas dire désinvolte, sinon insolent, qu'il mène sa biographie du génie des mathématiques (1811-1832) et évoque les épisodes historiques auxquels il fut mêlé.
De mathématiques, en vérité, il ne sera guère question dans le roman - d'ailleurs, la vocation d'Evariste lui-même connut des hauts et des bas.
Ce qui a fasciné François-Henri dans Evariste, outre le frisson de côtoyer un génie, est son passage dans la vie à la vitesse d'un météore : d'où le parallèle avec Arthur (Rimbaud), le météore de la poésie.
On ne s'ennuie certes pas dans ce roman virevoltant où le calcul se mêle à la cape et à l'épée ; où Gérard (de Nerval) apparaît à côté d'Alexandre (Dumas), tandis que Victor (Hugo) croise Friedrich (Hegel).
Beaucoup de génies et vingt chapitres. Comme le nombre d'années que Gallois passa sur terre, nous dit François-Henri. Pas un de plus. A la hussarde.

De François-Henri Désérable, a précédemment paru chez Folio : Tu montreras ma tête au peuple.
 

dimanche 25 janvier 2015

Les citations du jour

La première est de Charles Juliet :

" Il est mal vu d'introduire des préoccupations morales dans le champ de la littérature, mais je n'en ai cure. Ces préoccupations, elles sont ancrées en moi, et je ne peux ni ne veux les éluder. Il importe, me semble-t-il, qu'un écrivain se sente lié par ce qu'il écrit, qu'il inscrive dans son existence ce qu'il exprime dans ses livres.
Il me paraît donc nécessaire que vie et œuvre concordent, que la première authentifie la seconde, qu'elles soient unies l'une à l'autre comme les pierres d'un même édifice. "

Charles Juliet, Journal V

La deuxième citation du jour est la suivante :