jeudi 30 novembre 2017

Où aller, où vivre : Nerval dromomane et noctambule


Christian Wasselin, Le Paris de Nerval,
Editions Alexandrines, 119 pages, 9,90 €
Le libraire a été fortement ému par l'essai de Christian Wasselin sur Gérard de Nerval (1808-1855) à Paris. Moins par ce qui s'y trouve dit de la ville elle-même qu'à cause du portrait d'un homme qui en ressort.
Un homme qui ne semble à sa place nulle part. Un geai rare (le jeu de mot est de lui) sans cesse en déplacement dans la ville, puis à Londres, en Allemagne, en
" Orient ", dans son Valois. Un écorché vif lancé à la recherche de sa mère, de Jenny Colon, du merveilleux, de l'Infini. Un être poignant. " Il n'y a pas plus dromomane que lui ", affirme Christian Wasselin. Dromomane, c'est-à-dire poussé par un
" instinct mobile et nomade ", disait Paul de Saint-Victor, qui ajoutait : "On le cherchait, on le demandait, on s'inquiétait de son absence ; quelque temps après on le voyait revenir souriant, effaré, ravi, comme s'il revenait du pays des fées. "
Poignant, vous dit le libraire. Poignant.
Christian Wasselin est pour sa part un spécialiste de Berlioz et de Beaumarchais à qui il a consacré des biographies. Il est également l'auteur de la Chouette effraie, un roman noir parodique (Soleils bleus éditions)

mercredi 29 novembre 2017

Une soirée sur le tapis avec les éditions Bleu Autour

Pierre-Antoine Gallice, co-auteur de Symbolique des kilims,
 sera l'invité d'A la Page et des éditions Bleu autour
 MERCREDI 6 DECEMBRE A 18 H
 Cet ouvrage, fruit de tente ans de recherches,
éclaire d'un jour nouveau le langage symbolique des kilims.
 " On y entend, selon Jacques Lacarrière (1925-2005), qui signa en son temps la préface,
des appels silencieux à la fertilité du sol,
à la protection des esprits et du ciel, à la complicité
des végétaux, des animaux..."
Et ce n'est certainement pas le libraire qui ira contre la parole
d'un homme tel que Jacques Lacarrière.
 
 
On peut noter que la soirée se déroulera autour d'un verre de raki.
 

 

mardi 28 novembre 2017

Le musée Anne de Beaujeu en librairie

Maud Leyoudec,
conservatrice du patrimoine, chargée des collections
Beaux-Arts et arts décoratifs du musée Anne de Beaujeu à Moulins,
sera l'invitée d'À la Page et des éditions Tomacom
SAMEDI 9 décembre 2017, à 15 h30.
Pour présenter et dédicacer De couleurs et d'or,
un des beaux livres de cette fin d'année,
et pour répondre à toutes vos questions
sur la vie, le fonctionnement, la mission,
les collections du magnifique musée de Moulins.
Une occasion unique : le musée en librairie !

dimanche 26 novembre 2017

Bienvenue en pays imaginaires

William Morris, La Plaine étincelante, traduit de
l'anglais (Royaume-Uni) par Francis Guèvremont,
Aux forges de Vulcain, 222 pages, 19 €
Quelle excellente initiative ont eu les éditions Aux forges de Vulcain  de relancer l'attention vers William Morris (1834-1896) en publiant cette romance !
De Morris, en admettant qu'on le connaisse, on se fait des idées toutes faites. On se souvient des motifs de papier peint art and craft ; vaguement de ses convictions socialistes ; parfois on se souvient de son roman utopique : Nouvelles de nulle part (1890).
La Plaine étincelante (fort joliment traduit pas Francis Guèvremont) est un roman chevaleresque où la délicatesse des sentiments et de l'éducation se mêle à l'héroïsme et aux fières attitudes. Il nous entraîne dans un moment incertain de l'Histoire (un Moyen-Âge  imaginaire, auquel William Morris se réfère constamment dans ses conférences) et dans des contrées inconnues, que les personnages traversent et hantent en guerriers aussi bien qu'en danseurs, en troubadours. C'est un monde, où la force et la ruse existent, mais où il y a encore des gens biens -- et non plus seulement des dictateurs, de fieffés coquins et des pervers à chaque coin de rue. C'est un monde empli de rêves. Les noms des personnages, comme les noms de lieux dans ces pays sont savoureux (et finement rendus par le traducteur) : qu'il s'agisse de Gîtallègre, de Renard-Chétif ou de Rapace des Aigles pêcheurs.
Il est dit que Tolkien s'inspira de William Morris et, à sa suite, les auteurs de Fantasy. Seulement, Morris était habité par des espoirs absents des productions ordinaires de la littérature d'imagination pure.
L'on pourrait aussi penser un instant aux Terres du couchant, de Julien Gracq, bien que l'amour et les femmes tiennent un rôle autrement plus réjouissant dans La Plaine étincelante.
Morris fit d'abord paraître sa romance en revue ; puis l'imprima sous forme de livre sur sa propre presse, d'où sortirent des chefs-d'œuvre typographiques.
De William Morris, Aux forges de Vulcain a également publié, dans la même veine, Le Lac aux îles enchantées, Le Pays creux et La Source au bout du monde.