Frédéric Pajak, Manifeste incertain 3, Les éditions Noir sur blanc, 221 pages, 23 € |
Pajak a peaufiné sa méthode au fil des publications. Le Manifeste incertain qu'il vient de publier est le troisième de ce nom et le digne successeur de L'Immense solitude qui attira l'attention sur lui dès 1999.
Les récits qu'il propose s'apparentent souvent à des biographies dans lesquelles Frédéric Pajak implique ses propres réflexions et beaucoup d'empathie. Il met ses pas dans ceux d'Apollinaire, de Nietzsche ou de Cesare Pavese. Dans Manifeste incertain 3, Walter Benjamin fait sa réapparition et, peu connu du public français, Ezra Pound, le poète américain fasciné par Mussolini, pointe son nez.
Le philosophe assassiné et le poète égaré pourrait être le sous-titre du livre.
La série de dessins, que Frédéric Pajak consacre à la fin de la vie de Benjamin (qui se suicidera, craignant d'être livré à la Gestapo) est somptueuse : chemins et paysages au-dessus de Banyuls sont d'une présence dramatique impressionnante.
Manifeste incertain 3 a obtenu le prix Médicis essai 2014.