lundi 12 mars 2018

Quand Alexandrie ressemble à la jeunesse

José Carlos Llop, Rois d'Alexandrie, traduit de
l'espagnol par Edmond Raillard,
Jacqueline Chambon, 206 pages, 20,80 €
" La musique était une forme de poésie et la poésie une des demeures de la musique. Je regardais la vie nouvelle de cette ville nouvelle comme quelqu'un qui entend et écrit à la fois une symphonie dont les notes étaient les immeubles, les policiers municipaux, quelques voitures, les femmes, les boutiques, les bars, les types bizarres, les passages, qui n'existaient pas dans ma ville et qui me plaisaient tant... Et de temps en temps un fragment de cette vision, devenait poésie comme les pétales obscurs dont Pound avait parlé et qui n'étaient autres que les visages sortant de la bouche du métro un jour de pluie. "
De quoi ces Rois d'Alexandrie sont-ils déchus ?
De leur ville sans doute (Barcelone, Paris), vécue à fond de train dans les années 1970.
Plus encore de leur jeunesse en ce temps.  Et des rêves qu'elle fit naître en eux. Accomplissement, liberté, musique, amour, amitié. Le lecteur sent à quelle vitesse passèrent les années, il la mesure à la propre vitesse à laquelle il dévore le livre, refait avec l'auteur la descente du temps de ses personnages. Le Temps qui est leur fossoyeur.
José Carlos Llop insiste trop pour qu'on lise son roman comme un... roman pour qu'on le prenne entièrement au pied de la lettre. Pour qu'on ne pense pas qu'il s'agit d'autre chose. Ou d'une fiction, oui, mais d'une imagination très intense. Suffisamment pour qu'elle confine au réel.Un réel fortement rêvé.
Les amoureux de Barcelone pourront s'instruire d'une autre période de l'histoire de la ville en lisant l'essai que Chris Ealham a consacré à la restructuration de la capitale catalane entre 1830 et les années de la guerre civile, du barrio chino à la ville autogérée.
Chris Ealham, Barcelone contre ses habitants,
traduit de l'anglais (Angleterre) par
Elsa  Quéré, CMDE, 98 pages, 11 €

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