mercredi 24 février 2016

Thoreau es-tu là ?

Georges Picard, Le Sage des bois,
Corti, 234 pages, 19 €
On se souvient de titre du film de Rémy Waterhouse : Je règle mon pas sur le pas de mon père.
Le protagoniste du dernier roman de Georges Picard
a réglé le sien sur celui de Henry David Thoreau
(1817-1862).
 En 2015 ou 16, il fait même tout comme lui. Il règle ses pensées sur lui. Il règle ses longues marches sur lui. Surtout, il règle son rêve sur un étang : exactement comme l'avait fait l'Américain, qui passa en solitaire deux années de son existence au bord de l'étang de Walden. Thoreau donna ce titre à l'un de ses livres les plus importants.
Seulement voilà. Le XXIe siècle n'est pas le XIXe, ni la France le Massachusetts. Ses pérégrinations conduiront le personnage de Georges Picard dans les zigzags de nos montagnes, à deux jets de salive de Vichy. Enfin... au Puy-en-Velay. De là, il n'aura plus qu'à s'exclamer : " Thoreau où es-tu ? " Et... à regagner Paris,  faisant profil bas.
La morale de ce livre tient dans son exergue, extrait d'une lettre de Thoreau : " Qu'il faut être stupide pour penser trouver son Eldorado n'importe où, hormis là où on vit " (le libraire ajouterait, si on lui permet : pourvu que ce lieu ne soit pas trop rébarbatif ni trop bruyant).
Georges Picard n'entend certainement pas ridiculiser Thoreau. Mais, peut-être, mettre à distance certaines douces (et nécessaires) naïvetés qui furent les siennes. Il y a quelque temps. Pas si longtemps.
La première édition de Walden (1854)





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