vendredi 4 septembre 2015

De Pologne, du nouveau

De même qu'il était de tradition pour les jeunes aristocrates anglais de se livrer à un tour sur le
 continent (d'où naquit le mot tourisme), les jeunes artistes ou intellectuels polonais venaient au XIXe siècle traditionnellement visiter l'Europe de l'Ouest, ses villes, leurs monuments, leurs musées.

Zbigniew Herbert, Un barbare dans le
jardin, traduction du polonais par Jean
Lajarrive revue par Laurence Dyèvre,
Le Bruit du temps, 336 pages, 24 €

 
Seulement, la guerre, d'une part, et le régime totalitaire, de l'autre, empêche l'exécution de ce projet pour la génération de Zbigniew Herbert (1924-1998).
Il faudra qu'il attende la fin des années 1950 pour pouvoir réaliser son rêve et venir visiter France et Italie. C'est de ce voyage qu'il ramènera dans sa Pologne natale, entre 1960 et 1962, les dix essais du " barbare " dans le jardin culturel de ces deux pays.
Rédigé par un amateur éclairé, ce livre correspond au vœu de son auteur : il est " destiné à être lu, non pas à être étudié scientifiquement. " De sorte que ses impressions de Lascaux, d'Arles, des troubadours et des Albigeois ; ou bien ses souvenirs d'Orvieto et de Sienne et ses notes sur Piero della Francesca sont vivants, pétris d'une culture assimilée en profondeur et cosmopolite.
Un barbare dans le jardin complète Nature morte avec bride et mors, recueil d’essais illustrés sur les peintres hollandais du XVIIIe siècle, et Le Labyrinthe au bord de la mer, recueil d’essais concernant la Crète, la Grèce et la Rome antiques.
Les éditions Le Bruit du temps accordent toujours un grand soin à la conception et à l'impression de leurs livres. Un barbare dans le jardin est conforme à cette réputation.
De belles illustrations la soutiennent.
Dans sa profession de foi, cet éditeur déclare :
" (...)  il est essentiel que nos livres, par leur aspect matériel, par leur facture même, demeurent, sans être luxueux, des objets que l’on ait plaisir à voir et à tenir en main. Leur aspect visuel est confié à un graphiste réputé ; les papiers sont choisis avec soin : vergé pour la couverture, papier ivoire à l’intérieur, doux au toucher, ne s’altérant pas avec le temps ; la mise en page, élégante et aérée, a pour principal souci la lisibilité. "
Le libraire est heureux.

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