mardi 24 février 2015

Juan José Saer et les Indiens

Dès la première page de ce roman oublié*, le lecteur est emporté, émerveillé. Saer, écrivain argentin (1937-2005), se fonde sur un fait réel, la captivité pendant quinze ans d'un jeune marin espagnol du XVIe siècle (on pense alors à ce qui arriva à Cabeza de Vaca et à la relation qu'il fit de son voyage) dans une tribu d'Indiens anthropophages.
A son retour, le marin de Saer, devenu un vieil homme, entreprend de raconter ce qu'il a vécu chez eux. Sans voyeurisme, ni mépris, ni pitié. Et il comprend alors que ces Indiens connaissent la vraie vie, ensorcelante, et que ces quinze années ont été les plus riches de sa propre existence.
La langue de Juan José Saer est d'une richesse  et d'une précision magnifiques. Sa traductrice, Laure Bataillon (1928-1990), qui œuvra beaucoup en faveur de la littérature latino-américaine, a été primée pour L'Ancêtre

Juan José Saer, L'Ancêtre, traduit de l'espagnol (argentin) par Laure Bataillon et suivi d'une préface d'Alberto Manguel, Tripode, 185 pages, 17 €.

* L'Ancêtre est paru la première fois en français en 1987, chez Flammarion.
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Juan José Saer

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