Les végétariens et les végétaliens, plus encore, vont détester ce livre et en vouloir à Jim Harrison pour l'éternité (vers laquelle il s'est dirigé il y a deux ans). C'est que le gueuleton auquel il est fait allusion tout au long de ses 374 pages ne répond qu'à un " seul mot d'ordre : être modéré à l'excès." Et ce serment n'est trahi à aucun moment, sans épargner perdrix et antilopes, poissons d'eau douce aussi bien que canards sauvages et loups de mer. Pauvres animaux !
La verve de l'écrivain Jim Harrison se montre aussi dangereuse que ses coups de carabine ou les lancers de sa canne à pêche. Les bons mots, les formules assassines, sont décochés en rafale.
La francophilie et l'hispanophilie gargantuesques qu'il affiche ne sont pas seulement culinaires ou vineuses, pour reprendre l'une de ses expressions. Elle sont aussi littéraires -- par quoi elles atteignent le libraire au fond de son échoppe. Un homme qui place Antonio Machado au sommet des poètes ne saurait, d'ailleurs, être entièrement mauvais.
Mille anecdotes, mille réflexions bienvenues ponctuent son livre, gourmand et bavard : " Je ne veux pas mourir comme tous ces écrivains grincheux et épuisés. Il est vraiment temps de plonger bille en tête vers l'avenir, cœur et menton tendus vers l'avant, les pieds lestés du vin nécessaire ", peut résumer sa morale joyeuse.
>> Jim Harrison, Un sacré gueuleton. Manger, boire et vivre, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Brice Matthieussent, Flammarion, 374 pages, 21,50 €
lundi 26 novembre 2018
vendredi 23 novembre 2018
Autour de Bleu autour
Le libraire et les éditions Bleu autour
sont heureux de vous annoncer
qu'une manifestation exceptionnelle aura lieu
à la librairie A LA PAGE
SAMEDI 8 DECEMBRE
DE 10 HEURES À 18 HEURES :
UNE JOURNÉE ENTIÈRE
AUTOUR DE BLEU AUTOUR
destinée à vous faire découvrir
UNE JOURNÉE ENTIÈRE
AUTOUR DE BLEU AUTOUR
destinée à vous faire découvrir
4 CONTINENTS • 6 COLLECTIONS
20 ANS • 150 LIVRES • 300 AUTEURS
20 ANS • 150 LIVRES • 300 AUTEURS
lundi 19 novembre 2018
Anamosa, un éditeur nommé " Tu marches avec moi "
Et si nous évoquions aujourd'hui un éditeur ?
Les éditions Anamosa, sises à Paris, partent d'une conviction très forte et qui pourrait à l'avenir se faire entendre : " soigner le fond et la forme parce que la non-fiction peut être lue par tous… comme un roman. "
Le libraire opine. Essais sur l'art, biographies, livres de nature, au lieu d'être d'indigestes traités scolaires, sans goût ni style, peuvent aussi satisfaire le lecteur.
Nous en reparlerons, aussi vrai que les éditions Anamosa seront au mois d'avril prochain les hôtes de la librairie sur un sujet hors piste : les courses de chevaux.
Anamosa, chez les Indiens Sauks, signifie : " tu marches avec moi ". D'accord. On y va.
Les éditions Anamosa, sises à Paris, partent d'une conviction très forte et qui pourrait à l'avenir se faire entendre : " soigner le fond et la forme parce que la non-fiction peut être lue par tous… comme un roman. "
Le libraire opine. Essais sur l'art, biographies, livres de nature, au lieu d'être d'indigestes traités scolaires, sans goût ni style, peuvent aussi satisfaire le lecteur.
Nous en reparlerons, aussi vrai que les éditions Anamosa seront au mois d'avril prochain les hôtes de la librairie sur un sujet hors piste : les courses de chevaux.
Anamosa, chez les Indiens Sauks, signifie : " tu marches avec moi ". D'accord. On y va.
vendredi 16 novembre 2018
Georges-Emmanuel Clancier inédit
Georges-Emmanuel Clancier s'est éteint le 4 juillet dernier, âgé de cent-quatre ans. Les éditions Gallimard publient un ensemble de poèmes retrouvés, datant, pour l'essentiel, des années 1960-1970.
Retenons celui-ci, qui ouvre le recueil et intitulé ' Le temps des possibles ", pour sa souple expressivité :
C'était le temps des possibles sur toutes les crêtes des mers
Et la mort, danseuse des carrefours,
Mes yeux dans ses yeux
Comme azur dans le lac
Balançait les espaces
Par-dessus les rivières assoiffées de mes nerfs
Et celui-là, sans titre, en ces jours où l'on commémore le centième anniversaire de la mort d'Apollinaire :
Soleil cou coupé d'Apollinaire
Sous le pont Mirabeau coule avec la Seine.
L'hivers a des lumières de primevère
Et mon amour est couleur de la peine.
(...)
>> Georges-Emmanuel Clancier, Au secret de la source et de la foudre, poèmes, Gallimard, 60 pages, 12 €
lundi 12 novembre 2018
C'est pourquoi Poe a de la chance
Après celles de Dante, dans le domaine italien ; Dostoievski, dans le domaine russe, Mark Twain et Stevenson, pour la langue anglaise aussi, voici qu'un autre grand classique fait l'objet d'une nouvelle traduction : Edgar Allan Poe.
Publiée par Phébus dans un format confortable et une reliure toilée, elle comportera deux volumes réunissant, par ordre chronologique de leur publication, toutes les nouvelles écrites par Poe.
Il n'est pas exagéré de dire que Poe doit en France une fière chandelle à Baudelaire.
Sans nier cette évidence, en rendant même un bel hommage au poète des Fleurs du Mal,
les traducteurs se sont attelés à une version contemporaine intelligente.
Edgar n'en sort que justifié et grandi.
Mais ce qui fait dire au libraire qu'il a du pot Edgar, c'est que Pierre Bondil et Johanne Le Ray se sont donnés la même mission pour le compte des éditons Gallmeister, en leur collection Totem.
La Chute de la maison Usher donne son titre au premier volume de la trilogie qui abritera les nouvelles d'Edgar.
>> Edgar Allan Poe, Nouvelles intégrales, tome I, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christian Garcin et Thierry Gillyboeuf, Phébus, 432 pages, 27 €
>> Edgar Allan Poe, La Chute de la maison Usher, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Bondil et Johanne Le Ray, Gallmeister, 358 pages, 11 €
Publiée par Phébus dans un format confortable et une reliure toilée, elle comportera deux volumes réunissant, par ordre chronologique de leur publication, toutes les nouvelles écrites par Poe.
Il n'est pas exagéré de dire que Poe doit en France une fière chandelle à Baudelaire.
Sans nier cette évidence, en rendant même un bel hommage au poète des Fleurs du Mal,
les traducteurs se sont attelés à une version contemporaine intelligente.
Edgar n'en sort que justifié et grandi.
Mais ce qui fait dire au libraire qu'il a du pot Edgar, c'est que Pierre Bondil et Johanne Le Ray se sont donnés la même mission pour le compte des éditons Gallmeister, en leur collection Totem.
La Chute de la maison Usher donne son titre au premier volume de la trilogie qui abritera les nouvelles d'Edgar.
>> Edgar Allan Poe, Nouvelles intégrales, tome I, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christian Garcin et Thierry Gillyboeuf, Phébus, 432 pages, 27 €
>> Edgar Allan Poe, La Chute de la maison Usher, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Bondil et Johanne Le Ray, Gallmeister, 358 pages, 11 €
mercredi 7 novembre 2018
La dévotion de Patti Smith
Chaque livre de Patti Smith est une œuvre d'art. Celui-ci, Dévotion, n'échappe pas à cette plaisante règle.
Dévotion est une rêverie à travers Saint-Germain-des-Prés et le Paris de Modiano ; sur les pas de Camus à Lourmarin ; sur ceux de Simone Weil, la philosophe, enterrée à Ashford. Un pèlerinage très francophile.
La photographie en noir et blanc (de la meilleure facture) est, comme toujours, présente dans l'univers de Patti Smith. Ensuite, poèmes, une nouvelle, des réflexions littéraires s'entremêlent, sans hiérarchie, sans souci excessif de séparer les genres d'expression. On y côtoie furtivement le fantôme discret de René Daumal (il connut Simone Weil). Rimbaud croise dans les parages.
Le classicisme impeccable de la couverture et de la composition de Dévotion tranche avec l'effervescence de son contenu. Une effervescence tempérée par une certaine mélancolie automnale.
Revenue à New York, Patti Smith expérimente le petit hiver des sentiments qu'éprouve le voyageur retrouvant la terre quotidienne.
>> Patti Smith, Dévotion, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard, Gallimard, 156 pages, 14,50 €
Dévotion est une rêverie à travers Saint-Germain-des-Prés et le Paris de Modiano ; sur les pas de Camus à Lourmarin ; sur ceux de Simone Weil, la philosophe, enterrée à Ashford. Un pèlerinage très francophile.
La photographie en noir et blanc (de la meilleure facture) est, comme toujours, présente dans l'univers de Patti Smith. Ensuite, poèmes, une nouvelle, des réflexions littéraires s'entremêlent, sans hiérarchie, sans souci excessif de séparer les genres d'expression. On y côtoie furtivement le fantôme discret de René Daumal (il connut Simone Weil). Rimbaud croise dans les parages.
Le classicisme impeccable de la couverture et de la composition de Dévotion tranche avec l'effervescence de son contenu. Une effervescence tempérée par une certaine mélancolie automnale.
Revenue à New York, Patti Smith expérimente le petit hiver des sentiments qu'éprouve le voyageur retrouvant la terre quotidienne.
>> Patti Smith, Dévotion, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard, Gallimard, 156 pages, 14,50 €
dimanche 4 novembre 2018
Les 3e Rencontres de Vichy
Les 23 et 24 novembre prochains, auront lieu
les 3e rencontres organisées par le
Centre International d'Etudes et de Recherches de Vichy
sur le thème : " Les acteurs de la Résistance
vus par les historiens d'aujourd'hui ".
En voici le programme complet :
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