lundi 26 février 2018

Ma bonne étoile est A la Page

SAMEDI 10 MARS, 15 h 30,
au rayon jeunesse de la librairie,
Clara Richter
 
 
dédicacera son premier roman pour la jeunesse
 
 
 

samedi 24 février 2018

L'art de la première page

Christiane Veschambre, Ecrire. Un caractère,
Isabelle Sauvage, 80 pages, 14 €
" Ecrire refuse d'aller au travail, de se mettre au travail. Il ne veut pas s'asseoir à son bureau, remplir ses heures, et boire un whisky sa journée faite. Ecrire voudrait ne rien foutre, que ce qu'il a envie de faire, quand il exige de le faire. On voit bien par là que c'est un enfant. Un petit anarchiste qui ne veut d'aucune contrainte -- que les siennes. Et c'est sa première contrainte : ne rien faire. Tant qu'il le peut,  celui qui abrite Ecrire (enfin, c'est plutôt qu'Ecrire s'est installé chez lui) contourne cette exigence première : il répond à d'urgentes tâches, se met à ranger, à nettoyer, ou il prépare de la nourriture, ou encore il répare.
Il ne sait pas qu'il obéit ainsi à Ecrire. Qui aime bien les gestes pratiques qui visent à ne pas lui ouvrir la porte, le repousser, le tenir à bonne distance et ce faisant préparent son accueil, dégagent l'espace de son attente.
Ecrire aime bien qu'on s'occupe. A certaines occupations. Ecrire invente son travail. "
Ainsi commence, et ne finit jamais, l'histoire d'Ecrire, personnage qui habite chez Christiane Veschambre depuis un certain temps et a tendance à y faire sa loi (ou sa non-loi, si l'on préfère) depuis pas mal d'années déjà. Mais le libraire est-il si bien informé ?
" Ecrire ne fréquente pas les biographes, qui croient parler de lui en racontant ce qu'ils appellent la vie d'un écrivain. On peut même dire qu'il déteste leur sottise méticuleuse, leurs pugnaces tentatives pour réduire en sujet de conversation celui, celle qui vécut l'irréductible avec lui, Ecrire. "
Christiane Veschambre, invitée d'À la Page, en compagnie du personnage Lire. Février 2016.

vendredi 23 février 2018

Le Grand débat des 9 et 10 mars prochains


Pour sa huitième édition,
Le Grand débat, qui se tiendra au Palais des congrès de Vichy,
réunira :
:
le 9 mars à 19h
le 9 mars à 21h
 le 10 mars à 14h30
le 10 mars à 16h
le 10 mars à 17h30

Le programme détaillé se trouve à la librairie,
sur le célèbre divan rouge.
 
 
L'entrée est gratuite et ouverte à tous.

jeudi 22 février 2018

Isaac Bashevis Singer voit rouge

Isaac Bashevis Singer, Keila la Rouge, traduit
de l'anglais (Etats-Unis) par Marie-Pierre Bay
et Nicolas Castelnau-Bay, Stock, 426 pages, 23 €
" Je n'attendrai pas cinq minutes de plus", se dit-il.
Il consulta sa montre et décida que, si Keila n'était pas là quand la grande aiguille serait sur le 3, il rentrerait chez lui. Il leva les yeux et la vit. Elle portait un panier et un gros paquet, comme si elle déménageait. Blême, le visage en sueur, elle vint jusqu'à lui et demanda :

Vous attendez depuis longtemps ? "
Bunem, Yarmi et Keila, les principaux personnages de ce roman inédit d'Isaac Bashevis Singer, ne sont ni des anges ni des saints. Mais ils ont une présence qui n'est pas celle des héros en papier des romans banals : il sont bourrés de vie. Habitués des prisons et des maisons de passe, ils font face comme ils peuvent à des conditions de vie pour le moins précaires. Les plans de nouvelle vie qui s'élaborent entre eux ont un caractère nettement aventureux. Nous sommes dans la Varsovie du début du XXe siècle. "On baignait dans la fange jusqu'au menton ". On voulait voir des " preuves que l'amour régnait malgré tout sur le monde." Les preuves, on le sait, tardèrent à se manifester.
" Il avait neigé pendant deux jours. Après quoi le gel s'était installé -- sur la chaussée, les bouches d'égout, les tas d'ordures. Il recouvrait les balcons d'une épaisse couverture, blanchissait les toitures rouillées et bouchait les trous des trottoirs. Dans l'appartement de Reb Menahem Mendel, le givre dessinait sur les vitres  des arbres gelés. Le rabbin faisait toujours le même commentaire : " ce sont des reproductions des figuiers et des dattiers qui poussent en terre d'Israël. "
Isaac Bashevis Singer

mercredi 21 février 2018

César, le sculpteur

César. La rétrospective, sous la direction de
Bernard Blistène et Bénédicte Ajac, Centre
Pompidou, 256 pages, 39,90 €
Le sculpteur César (1921-1998), l'expert en cabossage de voitures, l'artiste soudeur, le compresseur et l'expanseur tous azimuts, revient au premier plan : le Centre Pompidou organise une rétrospective de ses compressions, de ses expansions et de ses enveloppages jusqu'à la fin  du mois de mars 2018.
On s'interrogera conséquemment : le broyeur de Mercédès et de Dauphines était-il un classique ou un avant-gardiste ? Un rigoriste ou un instinctif ? Faut-il voir en celui qui ne faisait pas dans la dentelle, sauf en tôle et en mousse de polyuréthane, un figuratif ou un abstrait ?
Lui-même confessait que dans son œuvre on trouverait " l'Académie, le besoin de renouvellement, le quotidien, le témoignage
face à la civilisation industrielle, l'abstraction,
la fascination des matières nouvelles, mon désir de remettre de l'ordre, mon besoin de détruire, de reconstruire. "

lundi 19 février 2018

Kupka au sommet

La dernière exposition consacrée à František Kupka en France eut lieu en 2002, au musée d'Orsay. Elle fut alors présentée par les organisateurs dans les termes suivants :
" Vers des temps nouveaux : Kupka, oeuvres graphiques, 1894-1912, est la première exposition en France consacrée à l'œuvre graphique figuratif de l'artiste tchèque František Kupka (1871-1957), dont elle propose une réévaluation.
La période très féconde qui suit l'installation de Kupka à Paris demeure sous-estimée, éclipsée par l'importance historique et esthétique de sa contribution à l'art abstrait, dont il fut l'un des grands pionniers à l'aube des années 1910, aux côtés de Kandinsky, Delaunay, Picabia, Léger et Mondrian. "

C'est en tant que " pionnier de l'abstraction " que Kupka sera fêté au Grand Palais, du 21 mars au 30 juillet 2018. Gageons que l'abstraction d'aujourd'hui ne gommera pas les temps nouveaux d'hier et que l'on retrouvera, notamment, les dessins (deux cents exactement) que l'artiste réalisa pour le dernier ouvrage d'Elisée Reclus, L'Homme et la Terre.
Le catalogue de la prochaine exposition, ainsi que plusieurs monographies, de Kupka vont bientôt paraître : le libraire ronge son frein.

dimanche 18 février 2018

Et nous lierons nos pages !

Oui, lions nos pages : le groupe de lecteurs ainsi nommé va de nouveau se réunir à la librairie tous les derniers samedis de chaque mois. Voici un message qui donne les renseignements indispensables :
" Chers amis (e),
C'était bien agréable de nous retrouver une fois par mois pour échanger sur les livres que nous venions de lire ou ceux qui, au cours des années, nous avaient enthousiasmés.
Nous reprendrons donc les réunions de " LIONS NOS PAGES " à la Librairie A la Page de Vichy samedi 24 février de 14 Heures à 16 Heures. L'idée est de présenter, chacun à notre tour, un ou plusieurs livres avec lecture d'un ou deux extraits, le temps de parole étant réparti entre toutes et tous...
Les réunions auront lieu tous les derniers samedis du mois.
Un courriel vous sera adressé chaque mois pour rappel.
Vous êtes cordialement invités, venez nombreux !
Bien cordialement,
Marie Dubos et Milie Moratille "

samedi 17 février 2018

Cinq romans pour les ados

Esilda a sorti de ses rayons les cinq romans suivants
(pour adolescents à partir de 10 ans) :
 
Roland Fuentes, Vivant,
Syros, 188 pages, 14,95 €


Kari Smeland, La Famille Charivari et la maison
qui éternuait, Bayard jeunesse, traduit du néo-
norvégien par Aude Pasquier, 206 pages, 12,90 €

Martín Blasco, La Noirceur des couleurs, traduit
de l'espagnol (Argentine) par Sophie Hofnung,
Ecole des loisirs, 246 pages, 15,50 €


Sara Pennypacker, Pax et le petit soldat, traduit de
l'anglais (Etats-Unis) par Faustina Fiore,
Gallimard jeunesse, 320 pages, 13,90 €

Clara Richter, Ma bonne étoile,
Dreamland, 320 pages,14,90 €
 

mardi 13 février 2018

Le matricule d'Anne-Marie Beeckman

Le Matricule des anges N° 190, février 2018,
52 pages, 6,50 €
Dans le dernier numéro du Matricule des anges (mensuel de la littérature contemporaine, numéro 190, février 2018), Richard Blin a parfaitement senti et exprimé ce qui était en jeu dans L'Amante érectile, d'Anne-Marie Beeckman, qui était l'invitée d'A la Page, samedi dernier, avec son éditeur Stéphane Mirambeau, des éditions Pierre Mainard.
Inspirés par six dessins de Diane de Bournazel, les poèmes d'Anne-Marie Beeckman " retrouvent l'animalité et les racines charnelles de la poésie primitive ", souligne Richard Blin, qui remarque encore, à juste titre, qu'ici " n'existe aucune séparation entre le naturel et le surnaturel. "
Le libraire ne saurait mieux dire pour qualifier une œuvre qui est l'une des plus fortes et des plus discrètes portées par les poètes (femmes et hommes réunis) de notre temps.
D'autant qu'il fut souligné durant cette heure passée en sa compagnie, combien le dépeçage de texte, d'un œil froid et méthodique, était le grand ennemi de la poésie.

Voilà que tu t'allonges,
voilà que tu consens
et c'est au fond des bois grand trouble chez les bergeronnettes.
(...)
Les pieds dans le limon,
la tête dans la nue,
j'attends ton cygne.
Il tombera des étoiles.
J'ai le doigt prêt pour le sillage.

Anne-Marie Beeckman, L'Amante érectile,
poèmes sur des dessins de Diane de
Bournazel, Pierre Mainard, 53 pages, 22 €
 

lundi 12 février 2018

Les Bouquins du lundi

La riche collection " Bouquins " des éditions Robert  Laffont est très présente ces temps-ci à l'étal du libraire.
Les dernières nouveautés y sont présentes,
du Nouveau dictionnaire de la civilisation indienne sous coffret aux Voyages de Pierre Loti. Sans omettre les volumes respectivement consacrés aux Initiés, d'une part, et à Barcelone, de l'autre.
Actuellement, et dans la limite du stock disponible, est offert Les Découvreurs de Daniel Boorstin.
Ou La Guerre du feu, de J.H. Rosny. Pour l'achat de deux volumes de la collection, il va sans dire.




dimanche 11 février 2018

Samedi BD (28)

Minime extrait des conseils prodigués par Esilda
lors de vingt-huitième édition de SAMEDI BD,
l'apéritif en BD de la librairie A la Page :

Serge Lehman et Frederik Peeters,
L'Homme gribouillé, Delcourt, 328 pages, 30 €

Philippe Charlot, Winoc, Grand café Tortoni,
Grandangle, 112 pages, 19,90 €

Fabien Grolleau et Clément C. Fabre, Le Chantier,
Marabulles, 120 pages, 17,95 €


Zidrou-Springer, La Petite souriante,
Dupuis, 72 pages,14,50 €

 

vendredi 9 février 2018

Albert Einstein, célèbre et cachotier

Marie Benedict, Madame Einstein, traduit de
l'anglais (Etats-Unis) par Valérie Bourgeois,
Presses de la Cité, 332 pages, 20,50 €
" Eh bien, je ne m'étonne plus de cette réflexion que M. Einstein a eue vous concernant : " Ma femme m'est indispensable pour beaucoup de choses, y compris mon travail. C'est elle la mathématicienne de la famille. "
Elle, c'est-à-dire, Madame Einstein (1875-1948), Mileva Einstein, Mileva Marić de son nom de jeune fille, la première épouse d'Albert (1879-1955). C'est qu'il existe un débat, apparemment difficile à trancher, concernant l'apport de Madame Einstein aux activités scientifiques de son mari, qu'elle rencontra à Zürich, où elle étudiait la physique et les mathématiques. Elle était âgée de vint-et-un ans.
Quel fut son rôle exact dans l'élaboration de la théorie de la relativité, et cette femme aussi attachante que brillante ne fut-elle pas placardisée par son illustre époux, dont elle favorisa la carrière ? Tel est le thème du roman de Marie Benedict.
Sa célébrité valut à Albert, justifiés ou non, de nombreux honneurs. Comme ces lettres que lui adressaient les enfants et dont a paru un florilège. Ici, celle de Michael, de Elins Park, en Pennsylvanie, le 18 mars 1953 :

Cher docteur Einstein,
J'aimerais vous souhaiter un  très joyeux anniversaire. Notre classe travaille sur l'univers et cela m'intéresse beaucoup. Votre théorie sur la courbure de la lumière m'intéresse beaucoup. On a pris une bouteille d'eau, on a mis un bâton dedans et on a vu que la lumière le courbait. Si jamais vous avez un peu de temps (ce qui m'étonnerait), pourriez-vous s'il vous plaît m'envoyer des renseignements ? Quand je serai grand, je voudrais être savant.
Sincères salutations
Michael

Cher professeur Einstein, testes réunis
et présentés par Alice Calaprice,
traduits de l'anglais par Hélène Hinfray,
Payot, 140 pages, 15 €


jeudi 8 février 2018

J'aime mon libraire indépendant

Le libraire a repéré cette affiche et cette déclaration de foi
chez ses collègues de la région Nouvelle-Aquitaine.
Il l'a trouvée très belle et très maligne.


Et si, vous aussi, vous déclariez dès aujourd'hui et jusqu'à plus soif votre flamme à votre libraire indépendant ? Et si vous nous adressiez, au 5 de la rue Sornin à Vichy,
ou par tout moyen à votre convenance, sur une feuille A4, vos mots tendres ?
Finies les grosses factures ! Envolés les relevés de banque !
Rien que du soleil !
Rêve du libraire.

mercredi 7 février 2018

Monsieur le libraire : deux places pour l'Amérique du Sud

Benjamin Péret, Les Arts primitifs
et populaires du Brésil.
Edition de Jérôme Duwa et Leonor Lourenço
de Abreu, éditions du Sandre, 215 pages, 35 €
Le libraire connaît aujourd'hui deux excellentes façons de s'envoler vers l'Amérique du Sud.
En direction du Brésil, d'abord, en compagnie de Benjamin Péret, qui y fit plusieurs voyages en tant que poète-ethnographe. Après Dans la zone torride du Brésil (éditions du Chemin de fer), que le libraire avait signalé en son temps,  Les Arts primitifs et populaires du Brésil vous offre la chance insigne de vous transporter auprès des peuples indiens et des objets en bois, en plumes ou en terre de leur fabrication, photographiés et présentés par Benjamin Péret.
Le deuxième moyen de vous envoler vous est offert par Juan José Saer, l'auteur de L'Ancêtre, dont Le Fleuve sans rives vous conduira pour sa part en Argentine. Trois pages de lectures, et sans doute moins, suffisent à vous assurer que vous êtes bien au royaume de la littérature. Vous n'avez plus ensuite qu'à vous laisser  immerger d'un " immense cercle d'eau ".
Le Fleuve sans rives, que republie Le Tripode, fut traduit par Louis Soler (1937-2003), un doux ami du libraire, à qui l'on doit également et notamment, des traductions de Miguel Torga. Allez, bien le bonjour du libraire qui ne vous a pas oublié,  très cher Louis, où que vous soyez.
Juan José Saer, Le Fleuve sans rives,
traduit de l'espagnol (Argentine) par
Louis Soler, postface de Jean-Didier Wagneur,
Le Tripode, 340 pages, 21 €

 

mardi 6 février 2018

Forts, forts lointains

Peintures des lointains, Musée du quai Branly Jacques Chirac,
Skira, 270 pages, 45 €
" Partir pour peindre  d'autres  horizons. Le voyage est avant tout une promesse heureuse. Rupture avec le familier, il est synonyme de dépaysement et de découvertes. Les déplacements d'artistes évoqués ne sont pas ceux d'exilés. Ils rendent possible un renouveau de la création, au contact d'une lumière nouvelles, de couleurs inédites, de motifs et sujets d'inspiration inhabituels. Sensations et émotions face à l'inconnu sont recueillies à la surface de la toile et de la feuille. L'œuvre devient plus belle encore que le réel, invitant celui qui la regarde à l'évasion. C'est ainsi que les " ailleurs " suscitent rêves et fantasmes des Occidentaux. Au fil des rencontres de l'Europe avec les autres continents, des terres paradisiaques, peuplées d'habitants incarnant un âge d'or de l'humanité, investissent les imaginaires. Phénomène culturel de goût pour l'étranger, l'exotisme place sous des auspices bienveillants le rapport à l'autre et à l'ailleurs. Mais l'attirance pour d'autres cultures se nourrit d'illusions. Les images exotiques tendent à se ressembler et dissimulent fréquemment une perception superficielle ou déformées d'autres cultures. "
Le sujet est parfaitement posé. Restent ces innombrables images, fluctuant de l'idyllique au cliché, rapportées par les peintres antipodiques. Leur iconographie s'appliqua aux types humains et aux paysages d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques tels qu'on peut les voir aujourd'hui au musée Branly et tels qu'ils sont commentés dans ce beau catalogue.
L'appel du Sud fut ressenti par les écrivains aussi. Témoin Jack London qui, sur son voilier Le Snark, appareilla pour le Pacifique, la Polynésie et la Mélanésie. Son voyage dura un an et demi entre avril 19078 et novembre 1908 et lui inspira articles et romans, ainsi que de nombreuses photographies. C'est ce matériel amassé au cours de ses escales que fait admirer Jack London dans les mers du Sud.
Michel Viotte, Marianne Pourtal Sourrieu,
Jack London dans les mers du Sud,
La Martinière, 192 pages, 25 €

lundi 5 février 2018

Le Japon et ses fantômes

Lafcadio Hearn, Kwaidan, traduction
française et présentation de Jacques Finné,
José Corti, 254 pages, 21 €
Lafacadio Hearn (1850-1904) fut un drôle de citoyen du monde. Né en Grèce, élevé en Irlande totalement japonisé ensuite, après avoir traversé France, Martinique et Etats-Unis, il prit le nom de plume de Nakumo Koizumi.
Du Japon, il se fit l'étudiant et le messager en direction de l'Occident, fort ignorant de sa langue comme de sa culture et de son mode de vie. Un étudiant passionné, pas un tiède spécialiste, vite fasciné par les histoires étranges -- fantastiques ou merveilleuses ? -- que véhiculent les légendes nippones.
C'est une partie de ce trésor qu'il livra en 1904 dans un ouvrage inachevé mais qui lui valut le succès : Kwaidan (" Histoires singulières ").
Les fantômes, les goules, les fées, pas toutes gentilles, y font la ronde, sinon la loi. Avec l'aide du  traducteur Jacques Finné, on peut tirer de ces récits  la conclusion provisoire suivante : en Extrême-Orient, le surnaturel est parfaitement naturel.
Cette conviction suivra le libraire toute la journée et même au-delà.
Hearn/Koizumi

samedi 3 février 2018

Connaissez-vous Jeanne Hébuterne ?

Dominique Marny, L'amour fou à Paris, 1920-1940,
Omnibus, 208 pages, 35 €
" Prétextant le froid, Modigliani, l'homme des randonnées nocturnes, se replia avec Jeanne, loin de ces rues qu'il aimait tant. L'origine de sa mort réside dans cet enfermement volontaire. Pendant qu'il dormait, toussant de plus en plus fort, Jeanne dessinait en veillant sur sa petite fille. Une nuit, elle se représenta en train de se planter un poignard dans le cœur, et le matin, vers midi, Modigliani regarda ce dessin. Il la connaissait trop bien pour en ignorer le sens ", écrivait Alain Jouffroy.
Jeanne, c'est Jeanne Hébuterne (1898-1920), la dernière compagne de Modigliani (1884-1920) dont Dominique Marny retrace l'existence brève, belle et tragique. 
Artiste elle-même, Jeanne Hébuterne, croisa Modigliani à La Rotonde, le lieu de rendez-vous de la bohème parisienne et internationale dans les années 1920. Modi, un peu maudit, boit, se drogue, commet pas mal de bêtises, disparaît, réapparait. Ils ont un enfant, elle est enceinte d'un deuxième. Cette histoire de poignard dans le cœur, elle la vivra le lendemain de la mort de Modigliani. De douleur, elle se défenestrera.
La vie de Jeanne est contée dans L'amour fou à Paris, 1920-1940, à côté de celle de plusieurs couples  (Man Ray et Kiki de Montparnasse ; Marc Chagall et Bella Chagall ; Paul Eluard et Nusch Eluard, notamment). Olivia Elkaim a fait d'elle le centre de son dernier roman : Je suis Jeanne Hébuterne.

Olivia Elkaïm, Je suis Jeanne Hébuterne,
Stock, 242 pages, 19 €

vendredi 2 février 2018

Les premiers artistes


Marylène Patou-Mathis, Neandertal de A à Z,
Allary éditions, 624 pages, 24,90 €
A l'article "Artiste " du dictionnaire Neandertal de A à Z qui vient d'arriver sur l'étal du libraire, on peut lire ceci :
" L'anthropologue américain Franz Boas (1858-1942) avance qu'il y a art quand "la maîtrise d'une technique aboutit  à une forme parfaite". Si on suit cette définition, un biface ou une pointe Levallois taillés par Neandertal sont parfaits. Le terme art, du latin ars, qui signifie habileté, métier, connaissance technique et qui s'apparente au terme grec techné, recouvre deux acceptions : l'une renvoie davantage à la pensée et l'autre à la réalisation. La forme, notamment la symétrie, de certains outils lithiques comme le biface confère à l'objet une qualité esthétique indéniable, d'autant que, dans la plupart des cas, cette symétrie n'est pas indispensable à la fonctionnalité de l'outil. Il arrive que des nervures de couleur, des fossiles ou des cristaux incrustés dans la pierre soient conservés par le tailleur, voire mis en valeur, ce qui vient ajouter  à la beauté de l'objet. Ces pièces personnalisent alors leur artisan, faisant ainsi passer l'objet du strict usage domestique à un contenu social, voire symbolique. "
Le lecteur pourra poursuivre sa rêverie artistique dans les grottes avec Jean Rouaud, qui se soucie, lui, de l'activité de l'homme du paléolithique supérieur dans La Splendeur escamotée de frère Cheval -- comme frère Soleil, sœur lune et les étoiles de saint François d'Assise. A ne pas confondre donc avec la splendeur du facteur Cheval, un frère quand même lui aussi. .

Jean Rouaud, La Splendeur escamotée de
frère Cheval, Grasset, 288 pages, 19 €

jeudi 1 février 2018

L'ardeur des poètes

Le Printemps des poètes
fête ses vingt printemps.
Quelle fraîcheur !
Quelle verdeur !
Quelle ardeur, pour tout dire !


La librairie A la Page, en partenariat avec
la Semaine de la poésie, de Clermont-Ferrand,
recevra Patricia Castex-Menier
pour un apéritif en poésie
SAMEDI 10 MARS 2018 à 11 h.
Nous en reparlerons !