Marco Troussier, Pourquoi nous aimons gravir les montagnes, Les Editions du Mont-Blanc, 224 pages, 17,90 € |
Or Marco Troussier connaît parfaitement la valeur et la résonance des mots en général, et des mots affectés à la montagne en particulier. "
Le mot Dolomites, évoque raideur, exposition, virtuosité, dit il. Face nord fait souffler un vent glacial qui remonte des parois sombres et des couloirs majestueux qui se terminent parfois en flèches effilées. Granit est indissociablement lié à des lignes fuyantes à des tours incroyables, à des barrières austères que l'on imagine
à peine gravir. "
Et plus loin, sous l'entré du mot " Rêve " et à propos de la vallée magique du Yosemite : " Je me sentais comme un personnage de roman "à la Murakami", qui franchit le mur du réel pour habiter des espaces inconnus et passe ces frontières sans en avoir conscience. "
Il faudrait donc tenir compte de la puissance des mots dans l'histoire de l'alpinisme, ou de certains alpinistes, tout du moins.
Le livre de Marco Troussier est en outre illustré de magnifiques photographies et gravures qui ont leur personnalité propre et n'ont pas été vues un partout. Le noir et blanc de la typographie, des illustrations, de la neige et du roc vont bien ensemble.
Franz Schrader (1844-1924) n'aurait sans doute pas dit autre chose. Son titre, d'une simplicité éloquente, rappelle celui du livre de Troussier. Pyrénéiste, géographe et dessinateur de première, Schrader prononça son discours A quoi tient la beauté de la montagne au club Alpin en 1897. " C'est évidemment à mi-hauteur de la zone neigeuse, entre les plus hautes vallées et les plus hautes cimes, au milieu des grands champs de blancheur que l'on trouve le plus haut degré de beauté ", affirme Franz Schrader, le neveu d'Elisée Reclus.
Voilà qui rassure un peu le libraire sujet au vertige.
Franz Schrader, A quoi tient la beauté des montagnes, Isolato, 50 pages, 12 € |
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