vendredi 31 mars 2017

Le Temps des libraires : à votre poste !



Demain samedi, à 17h54 précises,
le libraire sera au micro
de Christophe Ono-dit-Biot et de son émission
" Le temps des Libraires " sur les ondes France Culture.
Il sera question de l'un des premiers peintres impressionnistes
dont nous ne dévoilerons pas le nom aujourd'hui.
Tous à votre poste
 à l'écoute d'A la Page !
(Souvenir : le dernier passage du libraire sur France Culture
remonte au mois d'octobre 2007, dans l'émission
" Une vie, une œuvre " consacrée à...
Valery Larbaud, bien entendu !)

Prix Valery Larbaud 2017

Jean-Baptiste del Amo, Règne animal,
Gallimard, 432 pages, 21 €
Les prix des Lecteurs A la Page et le prix Goupil ne sont pas les seuls prix littéraires attribués dans la ville de Vichy. Le prix Valery Larbaud, 51e du nom, vient en effet d'être attribué à Jean-Baptiste Del Amo pour Le Règne Animal (Gallimard).
Le livre, qui avait été en lice pour le dernier prix Goncourt (finalement attribué à Leila Slimani pour Chanson douce publié chez Gallimard) avait reçu le prix des libraires de Nancy et des journalistes du Point 2016.
Dans un langage cru, violent, excédé, ce roman met en parallèle la barbarie du traitement réservé par les hommes aux animaux et celui que les hommes se réservent entre eux et exercent sur le monde.
Jean-Baptiste del Amo succède ainsi à Heddi Kadour (Les Prépondérants, Gallimard).
Le prix Valery Larbaud sera remis à son auteur le vendredi 12 mai à la médiathèque de Vichy.

jeudi 30 mars 2017

Qui remportera le Prix Goupil 2017 ?

Le jury des jeunes lecteurs A la Page, réuni tous les ans
par la librairie du même nom,
va bientôt élire le prix Goupil 2017.
Il devra pour cela départager les romans suivants, sélectionnés par Géraldine :

Jean-Baptiste de Panafieu, L'Eveil, stade 1,
Gulf Sream

Eric Pessan, La Plus grande peur de ma vie,
Ecole des loisirs


Alexandre Chardin, Jonas dans le ventre
de la nuit, Thierry Magnier


Marie-Lorna Vaconsin, Le Projet Starpoint,
La Belle Colère


Catherine Grive, La plus grande chance de ma vie,
Le Rouergue



mercredi 29 mars 2017

Et c'est ainsi qu'Ella est grande


Olivier Weber, Je suis de nulle part. Sur les
traces d'Ella Maillart, Payot, 391 pages, 9,20 €
Ses égales se nomment Alexandra David-Néel (1868-1969) et Isabelle Eberhardt (1877-1904). De nationalité suisse, elle naquit en 1903 et mourut en 1997. Elle fut une intrépide voyageuse, une photographe attirée par les contrées de l'Asie lointaine : elle se rendit en Chine, passa cinq années en Inde du sud entre 1940 et 1945 ; elle se rendra plus tard au Népal. Son nom est Ella Maillart. " Excepté quand j'étais en mer ou quand je faisais du ski, je me sentais perdue, je ne vivais qu'a moitié. Tout ce que je voyais, tous ce que je lisais, me déprimait. La 'dernière des guerres'  avait amené à sa suite des compromis, des idéaux artificiels et des palabres qui n'arrivaient pas à établir une paix véritable. Le malaise croissant et l'insécurité semblaient confirmer ce que Spengler avait appelé le déclin de l'Occident ". Voilà le fond de sa pensée. Elle fit de nombreuses rencontres, écrivit plusieurs livres à succès. Connut une période d'oubli. Fut redécouverte il y a quinze-vingt ans. Disparut un peu des radars. Son éditeur veut la relancer avec deux republications au format de poche. L'un consacré à sa vie. L'autre, écrit de sa plume et traduit de l'anglais, qui raconte son périple vers l'Inde durant la seconde guerre mondiale.
Il n'y a pas à dire : c'est ainsi qu'Ella est grande (le libraire est trop content de son jeu de mots, que tout le monde comprendra au pays des volcans et d'Alexandre Vialatte).
Ella Maillart, Croisières et caravanes, traduit
de l'anglais par Gabrielle Rives, Payot,
237 pages, 8,20 €

mardi 28 mars 2017

Peindre l'espace et les notes

Brice Gruet, Peindre les jardins, Artlys, 72 pages, 12 €
Le printemps, n'est-ce pas la idéale pour peindre les jardins ? Ni trop chaud ni trop froid, ni écrasé par la lumière, le climat se fait complice. Les jardins eux-mêmes, leurs plantations, leurs allées, leurs couleurs savamment dosées, qu'ils soient de style anglais, italiens, chinois ou français ne sont-ils pas dessinés dans l'espace par des architectes-jardiniers ? Ici,
à travers les siècles, tout semble faire peinture, comme le raconte Brice Gruet dans un petit livre au format à l'italienne bourré de reproductions édéniques. Evidemment édéniques.
Nous écouterons Gilles Deleuze : " La musique commence là où finit la peinture ", bien que ce ne soient pas vraiment les sons eux-mêmes que les peintres se soient attachés à figurer. Peindre la musique, revient bien plutôt à représenter les musiciens, leurs instruments, leurs partitions, l'atmosphère que crée le grand orchestre ou le petit ensemble de chambre. Jusqu'à la polyphonie visuelle.
Les deux livres se présentent dans un élégant format 17,5x12,5.
Cécile Berly et Jean-Jacques Charles, Peindre la musique,
Artlys, 72 pages, 12 €

dimanche 19 mars 2017

Pause de printemps

Le blog fait relâche.
 Nous nous retrouverons pas plus tard que le 28 mars prochain.
A la page, elle, reste ouverte et plus animée que jamais.
A se revoir. Bientôt. Youpi !
 
 

samedi 18 mars 2017

vendredi 17 mars 2017

Françoise Hardy et le prix Nobel de littérature

Revue Schnock n° 22, La Tengo éditions,
176 pages, 14,50 €
Spécialiste du yéyé, du  pré-yéyé, du péri-yéyé et du proto-yéyé, la revue Schnock trace sa route. Les rubriques pour lecteurs de 27 à 87 ans, à en croire sa rédaction, ne varient pas : " Schnock des cultures ", "Les Schnocks parlent aux Schnocks ", " Schnock chez soi " (où l'on trouvera une évocation bienvenue d'André Hardellet), le ton fut trouvé tout de suite et conservé.
Pour cette nouvelle livraison, le cœur du numéro est consacré à Françoise Hardy qui peut protester tout son saoul (le dossier occupe une bonne soixantaine de pages) qu'elle n'est pas, non, une "baba cool ". Et rappeler qu'un prix Nobel de littérature a travaillé avec elle. Parfaitement. Patrick Modiano a en effet composé pour Hardy les paroles inoubliables de la chanson " Etonnez-moi, Benoît ... ! " qu'on ne se privera pas de réécouter ici. De nombreuses autres anecdotes émaillent ce numéro 22, qui est solidement illustré par des documents d'un autre siècle.

jeudi 16 mars 2017

Quels vieux, ces jeunes ! Ou : le livre, une passion de la jeunesse

Alors que la numérisation de l'écrit (qu'il soit roman, essai, guide de voyage ou livre de cuisine) a été présentée comme l'avenir de l'humanité et, par voie de conséquence, comme une preuve de jeunesse des uns et de sénilité des autres, voici ce que l'on apprend d'Outre-Manche (et que l'on avait appris venant d'Outre-Atlantique au début de l'année, mais le libraire était resté coi) dans le magazine Livres Hebdo :

" Alors que les ventes de livres en volume ont globalement progressé de 2% en 2016 au Royaume-Uni, les ventes de livres numériques ont, elles, chuté de 4%, selon le rapport annuel sur le marché britannique de l’institut Nielsen.
En 2016, 360 millions de livres, papier et numériques, ont été vendus sur le marché britannique, soit une augmentation de 2% en volume par rapport à 2015, révèle le bilan annuel des ventes de livres au Royaume-Uni de l’institut Nielsen, dévoilé le 13 mars pendant la Foire du livre de Londres. Selon cette étude également relayée par Publishers Weekly, la progression du livre papier (+4%) est le principal vecteur de croissance de l'activité, les ventes de livres numériques chutant, elles, de 4% après avoir progressé de 5% en 2014. "

Mais, le meilleur vient :

 " Le recul du numérique est essentiellement provoqué par les jeunes générations qui préfèrent la lecture sur papier afin de faire une "pause" loin de leurs écrans, a estimé Steve Bohm, directeur de recherche chez Nielsen, lors de la présentation du rapport à la Foire du livre de Londres. D'après une étude de notre confrère britannique The Bookseller, en 2014, 73% des 16-24 ans préféraient le livre papier au livre numérique.
(...) Seuls 4% des ouvrages de fiction jeunesse, romans et albums, sont vendus au format numérique. Cette tendance apparaît également dans le secteur des livres de cuisine santé, en vogue l'an dernier.
   Selon The Guardian, Steve Bohm a estimé, le 13 mars à la Foire du livre de Londres, que les ventes de livres numériques devraient continuer de décliner en 2017. "
 
L'opération ringardisation a donc échoué (et pas seulement en France). Il faudra aux industriels du numérique trouver un autre argumentaire pour doper leurs ventes. Le libraire poursuit sa route.
 
 

mercredi 15 mars 2017

Le Prix des Lecteurs A la Page 2017 est lancé

La nouvelle sélection du Prix des Lecteurs A la Page
a été dévoilée hier au soir.
Pour sa dixième édition, et après Dans l'ombre de nos nuits,
de Gaëlle Josse, PLAP 2016,
les huit romans suivants
ont été remis aux membres éminents du jury :
 
Christian Chavassieux,
 La Vie volée de Martin Sourire, Phébus

Eric Chevillard, Ronce-Rose,
Editions de Minuit

Bérengère Cournut, Née contente à Oraibi,
Le Tripode

Julien Decoin, Soudain le large,
Le Seuil

Catherine Grucher, Transcolorado,
Gaïa

Christian Laborde, Le Sérieux bienveillant des platanes,
Le Rocher

Dominique Rameau, Sanglier,
Corti

Philippe Ségur, Extermination des
cloportes, Buchet-Chastel




La sélection du Prix Goupil 2017, destinée aux jeunes lecteurs A la Page sera, quant à elle, rendue publique incessamment.

lundi 13 mars 2017

Vive l'ivresse poétique potentielle !

 
 
Pour le trentième anniversaire de la Semaine de la poésie,
Frédéric Forte rejoindra la librairie sur le coup de onze heures
samedi prochain 18 mars.
 S'ensuivra une rencontre-lecture intensément potentialisée,
suivie du traditionnel apéritif pour accentuer l'ivresse.
Frédéric Forte est né à Toulouse en 1973 et vit à Paris.
Il est poète et membre de l’Oulipo depuis mars 2005.
Il a découvert les Exercices de style de Raymond Queneau
 en classe de 5e et a le souvenir très net du mot « Oulipo »
lu à cette occasion dans un manuel scolaire.
 Les initiales F. F. sont aussi celles de « formes fixes »

dont il aime explorer les potentialités,
qu’elles soient issues des traditions poétiques ou conçues par les oulipiens.
Il est notamment l’inventeur de l’opéra-minute,
la petite morale élémentaire portative, les bristols ou les 99 notes préparatoires…
Mais il ne s’interdit aucune voie,
pas même la prose ou le vers libre !
 

 

dimanche 12 mars 2017

Samedi BD (23)

En ce samedi 11 mars,
jour de la vingt-troisième édition de SAMEDI BD,
Géraldine conseilla entre autres
(oui : entre autres, car pour connaître l'ensemble
de ses coups de cœur/coups de griffe
et déguster l'apéritif gratuit
il faut bien sûr être présent en chair et en os) :
 
Gipi, La Terre des fils, Futuropolis,
23 €

Nicolas Pitz, Larry Watson, Montana 1848,
124 pages, 19,50 €

Nury, Vallée, Katanga 1. Diamants,
Dargaud, 70 pages, 16,95 €

Jean-Sébastien Bérubé, Comment je ne suis pas
devenu moine, Futuropolis, 29 €

Ducoudray et Alliel, Les Chiens de Pripyat,
Grand angle, 56 pages, 13,90 €


samedi 11 mars 2017

Le Grand Débat à Vichy (2)

Deuxième journée du Grand Débat
organisé par la ville de Vichy au Grand palais.
Avec au menu les rencontres suivantes :
14 heures :  Marcel Gauchet
 
 
 
16 heures 15 : Pascal Picq
 
 
 
17 heures 30 : Raphaël Enthoven
 
Les auteurs dédicaceront leurs livres
 au stand tenu par les libraires à l'issue de chaque débat.
 
 

vendredi 10 mars 2017

Bonjour monsieur Losfeld !

Eric Losfeld, Endetté comme une mule,
Tristram, 312 pages, 11,40 €
Republier les mémoires d'Eric Losfeld, quelle bonne idée ! Losfeld : un loustic de première ! Qui parlerait comme lui aujourd'hui, aussi vertement, aussi dignement ? Cela causerait un festival de mines offensées. Ce n'est pas lui, parti de rien et qui finit endetté "comme une mule ", qui aurait laissé échapper la moindre plainte.
Mais, au fait qui était Losfeld et dans quelle sphère opérait-il ? Monsieur Losfeld (1922-1979) était un éditeur. Un vrai, c'est-à-dire un passionné. Pas un affairiste, pour lesquels il n'exprime ici que mépris.  " Le travail dans l'édition n'a jamais été une mine d'or , prévient-il : je le dis à l'usage des jeunes qui désirent s'y lancer sans protection, ni recommandation ".
Sur ce point, c'est un peu ce qu'il advient, mettons, aux libraires qui voudraient se lancer dans les mêmes circonstances (d'ailleurs, Losfeld, décidément un gars bien, fut lui-même libraire). Mais bref, voilà un homme qui encaissa les coups les plus rudes. Dont celui-ci, de la part d'un
" grand " éditeur bien connu sur la place et plus largement encore, chez qui il était venu dénoncer de mauvais procédés : " Mon cher monsieur, si nous devions nous occuper de tous les petits éditeurs qui gravitent autour de nous et qui fatalement se casseront la figure, je serais obligé de créer un service spécial, et je n'en ai pas les moyens. "
Losfeld fut soutenu par Breton et Queneau en même temps. Il dut faire face à la censure. Il publia Ionesco donc, fit tant de découvertes et de redécouvertes, qu'il en arriva à publier deux énormes succès de librairie : Emmanuelle et Barbarella, en laquelle on voudra sûrement reconnaître la silhouette de François Hardy ou de Brigitte Bardot. La liste complète de ce qu'il édita, livres, revues, anthologies figure en fin de volume. C'est Losfeld qui répondit à un directeur de revue très en vogue au milieu des années 1960 : " Monsieur, J'ai bien reçu votre lettre du 6 courant, elle me confirme que nous ne sommes pas sur la même " Planète ". Je n'ai jamais sollicité une critique pour l'un de mes livres, je crois même ne vous avoir jamais adressé un service de presse. "
Si le billet du libraire est un peu confus, sa conclusion ne le sera point. Elle est d'Eric Losfeld en personne : " A la formule assez louche ' Vivre dangereusement ' des Malraux et autres matamores, je préfère vivre merveilleusement, ce qui supprime toute idée de gloriole et de profit. "
Chapeau bas, Monsieur Losfeld, chapeau bas.

jeudi 9 mars 2017

Prodiges du microsome et de macrocosme chez Hubert Reeves

Hubert Reeves, J'ai vu une fleur sauvage.
L'herbier de Malicorne
, Seuil,

254 pages, 18 €
Il n'y a pas loin des étoiles aux fleurs et des fleurs aux étoiles.
C'est la démonstration que vient de faire Hubert Reeves, astrophysicien et botaniste. Sous le titre (un peu tendre dans ce monde ultra-dur) de J'ai vu une fleur sauvage, il offre aux amateurs un délicat florilège des fleurs les plus communes des bords de chemin et des lieux rustiques. Le libraire trouve que c'est là faire preuve de bon goût. Penchez-vous un peu sur la Tanaisie, sur le Silène, sur la Petite Pervenche, sur la Clématite sauvage et dites un peu si c'est mensonge !

Ces petites merveilles ont trop souvent été les négligées, les inaperçues de nos vadrouilles champêtres. Elles ne sont pas clinquantes, elles ne font rien pour attirer les regards à soi : elles n'ont rien compris à cette époque où il faut faire grand tapage pour être remarqué. Elles n'ont pas le sens de la gloriole. Peut-être bien qu'elle s'en moquent.
Toujours est-il que les photographies en gros plan de Patricia Aubertin sont la vengeance de ce peuple d'en bas parmi les fleurs. Et puis, ne les coupez pas, s'il vous plaît : elles ne supportent pas la mise en vase. Autorisez-vous tout juste à en faire sécher une ou deux entre les pages d'un livre acquis chez le libraire.
Après cela, essayez de glisser une étoile entre les pages de votre livre. Pour voir.


Hubert Reeves, Les Secrets de l'univers, Bouquins,
714 pages, 29 €


mercredi 8 mars 2017

Journée des femmes

Christine Bard, Sylvie Chaperon,
Dictionnaire des féministes, PUF, 32 €
En cette journée mondiale de la femme, le libraire ne fera pas les choses à moitié (est-ce dans ses habitudes, franchement ?) Il a d'abord repéré un Dictionnaire des féministes que proposent les éditions des PUF. L'ouvrage concerne la France et couvre la période XVIIIe-XXIe siècle. Il est dirigé par Christine Bard et Sylvie Chaperon, dans l'esprit universitaire propre à l'éditeur. Fort de 195 collaborateurs et collaboratrices, il inclut les thématiques les plus récentes, comme  s'y emploie Caroline Dayer dans un esprit non moins militant. Sous les pavés, le genre, est le titre de cet essai au ton indigné.
Dans " un manifeste pour une éducation fémi-      niste ", Chimamanda Ngozi Adichie, romancière  nigériane, déjà auteur de Nous sommes tous des féministes (Folio) se tourne, pour sa part, vers les plus jeunes générations.
Elle avance quinze suggestions destinées à transmettre une éducation féministe.
Jessica Bennett, elle, a créé un groupe de combat (un fight club, en français corrigé par son éditeur) contre le sexisme ambiant. L'humour est très présent dans l'entreprise de cette journaliste new yorkaise. Son manuel de survie a été déclarée " arme de pointe dont les femmes avaient besoin " car il examine des situations très concrètes en milieu professionnel, dans les soirées, les familles et ainsi de suite. Beaucoup d'exemples que contient son livre sont néanmoins très américains.

 
Caroline Dayer, Sous les pavés, le genre,
L'Aube, 94 pages, 10 €
Chimamanda Ngozi Adichie, Chère Ijeawele,
Gallimard, 78 pages, 8,50 €
Jessica Bennett, Le Fight club féministe,
Autrement, 295 pages, 17,90 €

mardi 7 mars 2017

Histoire de coquilles

Louis Guéry,
Dictionnaire des règles typographiques,
Victoires éditions, 290 pages, 24,40 €
Aux lecteurs qui s'alarment, à bon droit, du nombre de coquilles, mastics, impropriétés, bourdons, doublons, omissions, fautes de grammaire et autres cheminées, veuves et orphelines qui constellent les ouvrages présentés à son étal, le libraire tient à déclarer : rassurez-vous ! 
Ce trait aussi fâcheux qu'irritant n'est pas le propre de notre époque.
Chez Giacomo Leopardi, dont nous avons fait la connaissance il y a peu de jours (le 5 mars, très précisément), on peut lire dans une lettre du 4 mars 1826 qu'il destine à un certain Gian Pietro Vieusseux la lamentation qui suit :

" Mon cher, très aimable et très estimé Monsieur.
Je vous remercie de l'honneur que vous avez fait à mes dialogues en les publiant dans votre journal. Je me suis toutefois rendu compte que je n'ai pas su bien expliquer à Giordani mes intentions à ce sujet. J'ai également été un peu mortifié par les nombreuses et terribles fautes qui se sont glissées dans le texte pendant l'impression (au point que souvent je ne me comprenais pas moi-même en me relisant), ainsi que par l'orthographe barbare qui y règne. " Et il poursuit : Bien que l'article qui me concerne porte le titre de premier extrait, je ne pense pourtant pas que vous ayez l'intention de publier d'autres dialogues, dont vous n'avez plus d'exemplaire puisque vous m'avez renvoyé mon manuscrit, que je vous sais infiniment gré de m'avoir promptement réexpédié. S'il en allait autrement, je vous prierais, si cela ne vous dérange pas, de suspendre pour le moment cette  publication. "
Comme cela est courtoisement, mais nettement, exprimé !

lundi 6 mars 2017

La Semaine de la poésie vous invite

 
 
Vous êtes, bien entendu, tous conviés à la soirée d'inauguration du festival qui aura lieu
ce vendredi 10 mars à 18h
au sein de l'ESPE de Chamalières (36, avenue Jean-Jaurès).

 
C'est avec
Albane Gellé, Ludovic Degroote, Antoine Emaz et James Sacré,
parrains de cette édition,
que nous déclarerons ouverte la 30e Semaine de la poésie.


Soyez au rendez-vous tout au long de la semaine,
à Clermont-Ferrand et aux alentours !

(Le libraire communiquera le menu A la Page
dans ses prochains billets : d'ores et déjà,
le programme complet de la manifestation
est disponible près du divan rouge et à la caisse)

dimanche 5 mars 2017

Eloge de la discrétion

Luc Boltanski, Arnaud Esquerre,
Enrichissement. Une critique de la
marchandise, Gallimard, 663 pages, 29 €
Luc Boltanski et Arnaud Esquerre 
le laissent entendre dans leur dernier essai : l'artiste (au sens large de ce mot : l'écrivain, l'éditeur, le
peintre ou le chanteur) qui n'assure pas en permanence sa propre promotion en se faisant
" le commerçant de soi-même " a toute chance de ramer à l'ombre de ses confrères plus experts que lui en l'art de la mise en valeur de soi par le discours et l'image.
S'il en est un, dans un autre siècle il est vrai, qui s'avouait incapable de se faire son propre marchand et sa propre marchandise (mais on le lit encore aujourd'hui), c'est bien Giacomo Leopardi (1798-1837).
Le libraire a relevé ce passage dans un recueil de lettres tout juste paru en Rivages poche sous le titre de L'art de ne pas souffrir :
" En attendant, et comme je ne peux et n'ai jamais pu supporter qu'on me croie plus que je ne suis, ou qu'on me croie capable de ce que je ne sais pas faire, permettez-moi d'ajouter ceci. Votre idée de l' " Ermite des Apennins " est en soi très judicieuse. Mais pour que ce bon ermite puisse fustiger nos mœurs et nos institutions, encore faudrait qu'avant de se retirer dans son ermitage, il ait vécu dans le monde et joué un rôle non négligeable et non marginal dans les affaires de la société. Or tel n'est pas mon cas. Ma vie, d'abord sous la nécessité des circonstances et contre mon gré, puis par une obligation née de l'habitude, transformée en nature et devenue indélébile, a toujours été, est et sera perpétuellement solitaire (...) Ce vice de l'absence est en moi incorrigible et désespéré. "
Il n'est pas sûr que Leopardi n'ait pas souffert, ni qu'il n'ait pas connu l'amertume. Il semble avéré, en revanche, qu'il aurait été un bien mauvais " client " sur un plateau de télévision, et un boulet pour ses éditeurs qui eussent mis leurs espoirs dans sa carrière et, par ricochet, dans la leur.
Giacomo Leopardi, L'Art de ne pas
souffrir, traduction, préface et notes
de Philippe Audegean, Rivages poche,
143 pages, 7,90 €


samedi 4 mars 2017

Une soirée suisse

Joël Dicker, Le Livre des Baltimore, De Fallois poche,
595 pages, 9 €
 
Tandis que paraît en format de poche Le Livre des Baltimore, le succès de Joël Dicker, écrivain suisse romand, l'écrivain suisse d'origine turque Metin Arditi publie un Dictionnaire amoureux de la Suisse. La notice concernant Dicker se trouve en pages 157 et 158 de l'ouvrage qui nous met sur la piste de beaucoup d'autres auteurs helvétiques à découvrir ou à retrouver d'urgence. Les immanquables Charles-Ferdinand Ramuz (1848-1947), Gustave Roud (1897-1976), déjà salués par le libraire et Nicolas Bouvier (1929-1998) ou Philippe Jaccottet (né en 1925) . Mais aussi le couple que formait Corinnna Bille (1912-1979), conteuse hors pair, et Maurice Chappaz (1916-2009), deux auteurs moins célébrés. Et que dire de Georges Haldas, dont il est possible de dévorer de multiples volumes de son journal dont les journaux, d'ailleurs, parlent si chichement ?
Et de Rodolphe Töpffer (1799-1846), qui inventa la bande dessinée ?
Le billet du librairie ressemble aujourd'hui à un simple lâcher de noms, c'est vrai.
Mais iriez-vous voir du côté d'un ou deux d'entre eux que ce dictionnaire aurait déjà prouvé amplement son utilité. Le libraire peut s'en aller dormir tranquille (ou presque).

Metin Arditi, Dictionnaire amoureux
de la Suisse, Plon, 615 pages, 24 €