jeudi 30 avril 2015

J'ai descendu dans mon jardin

Atak, Dans un jardin, traduit de l'allemand par
Isabelle Enderlein, Thierry Magnier;
30 pages (des grandes), 25 €

Il est des albums pour les petits que le libraire conseille à tous les âges. C'est le cas de celui-ci.
Une débauche de formes et un luxe de couleurs pour dire l'exubérance végétale. Tout en courbes et en volutes folles. Peuplé de petits et de grands oiseaux, diurnes et nocturnes. Avec des chats sur les branches, comme dans Alice au pays des merveilles. Et des singes qui vous regardent d'un air moqueur. Et des balançoires accrochées aux arbres. Et des gens assis dans le jardin comme dans un tableau. Ou le contraire : un tableau avec des gens assis comme dans un jardin (ils ressemblent à ceux du Déjeuner sur l'herbe).
Et puis des enfants qui lisent sur les branches dans le jardin, avec un petit renard qui passe malicieusement sous les arbres.
Mais où sommes-nous ? Où se trouve pareil jardin, dites-moi, dîtes le moi ?
Dans notre tête, peut-être.


mercredi 29 avril 2015

Histoire de trognes

Dominique Mansion, Les Trognes.
L'arbre paysan aux mille usages,
éd. Ouest-France, préface de Francis Hallé,
postface de Pierre Lieutaghi, 144 pages, 19,90 €
 
Une trogne, c'est une tête en langage familier. Mais pas que. C'est aussi un arbre. Oui, une trogne, un têtard, une ragosse, une touse, autrement dit : un arbre étêté, régulièrement taillé pour ses feuilles, ses fruits ou son écorce.
Tous, nous avons vu des trognes le long des prés, des rivières, voire des rivages (où ils servent de brise-lames). Du Loir-et-Cher au Morbihan, de l'Auvergne aux Hautes-Alpes et des Pays-Bas à l'Espagne.
Ils n'ont pas bonne presse, ces arbres paysans (ils avaient autrefois mille usages dans les campagnes où ils servaient de bois de chauffage, de fourrage, d'outils...). Ils sont plus qu'un peu méprisés par les jardiniers savants qui préconisent la taille douce et n'apprécient par leurs silhouettes rustiques, étranges et quelquefois même effrayantes.
Dominique Mansion a donc entrepris de réhabiliter les trognes et a rédigé ce très passionnant éloge. L'un de ses mérites est de nous apprendre à voir un aspect négligé, mais pourtant bien présent, des paysages ruraux. Oui, tous nous les avons vus sans leur accorder notre attention. Ce ne sera plus possible après avoir lu ce livre.
L'ouvrage, abondamment illustré, est préfacé et postfacé par deux des meilleurs connaisseurs qui soient des arbres et des plantes en France, à savoir Francis Hallé et Pierre Lieutaghi. Excusez du peu.

   

mardi 28 avril 2015

L'art de la sape

 
Marc Beaugé, De l'art de mal s'habiller
sans le savoir, Ill. Bob London,
Points, 172 pages, 8,95 €
En attendant d'écouter Isabelle Mestre (jeudi 29 avril, 14 h, au Petit Théâtre Impérial de Vichy) retracer la vie et l'œuvre de la grande couturière Jeanne Lanvin, le librairie vous suggère de découvrir ce traité revêtu d'un titre culotté : De l'art de mal s'habiller sans le savoir.
Brodé par Marc Beaugé et illustré par Bob London, ce manuel bien fagoté nous épargne plus d'une faute de goût.
Les questions qu'il pose sont de la plus haute importance esthétique. Jugez plutôt  : " Est-il bien raisonnable de s'habiller tout le temps pareil ? De nouer un pull sur ses épaules ? De porter des baskets avec son costume ? De laisser pendre sa chemise ? De porter une cravate quand on est une fille ? De cumuler lunettes de soleil et chapeau ? "
Les réponses sont développées en courts chapitres cousus d'humour.
Normalement, si le livre se vend bien, la beauté vestimentaire devrait faire des progrès décisifs dans tous les lieux publics . Le libraire  sera-t-il à la hauteur ?
 

lundi 27 avril 2015

Isabelle Mestre est de retour

Isabelle Mestre, L'Arpenteuse,
Mercure de France
A la Page est liée à Isabelle Mestre. Cela s'est passé comme ceci, très simplement : son roman L'Arpenteuse (Mercure de France) a ni plus ni moins obtenu le premier Prix des Lecteurs A la Page. En l'année 2008.
En 2015, les amis du Petit Théâtre Impérial de Vichy invitent Isabelle le 29 avril, à 16 heures, pour son nouveau roman, Jeanne Lanvin, arpèges, qui paraît aux éditions Le Passage. Juste invitation.
Extrait du livre d'Isabelle : 
Partie de rien, j'ai fait de mon nom une griffe, un symbole, un monde. Luxe et féminité. Mon nom est plus célèbre que moi. J'ai bâti un empire. On me dit ambitieuse. C'est le côté jour. Côté nuit, je touche les étoffes comme des paysages, j'associe des couleurs, je raconte des histoires. Je réinvente des enfances. J'ai une fille, l'arpège et le totem, mais comment peupler l'intime des maisons que
l'on rêve ? Robes ou parfums, je fais un voyage immobile en habillant mon désir de la splendeur des années folles. Les théâtres aussi sont pour moi sources et liens avec le monde ; j'y transporte mes intérieurs. Je ne parle pas, car ma vie c'est mon nom et mon travail. Pas de mots sur les choses, rien que des légendes aux croquis des silhouettes que j'habille. Et moi, Jeanne, derrière, silencieuse.
Isabelle Mestre, Jeanne Lanvin, arpèges,
Le Passage, 16 €
 
Pour tout renseignement sur la venue d'Isabelle Mestre, appelez le 04 70 31 31 31 31.




 

dimanche 26 avril 2015

Concours Folio SF

Folio SF fête ces quinze ans d'existence avec un concours d'écriture. Le principe est simple : écrire une fiction  basée sur l'œuvre d'Alain Damasio, La Horde du Contrevent.
Vous trouverez tous les renseignements sur ce concours à l'adresse suivante : http://www.folio-lesite.fr/fanfiction/
Le librairie souhaite que l'heureux gagnant se trouve parmi vous
En attendant, il vous invite à faire un tour dans le rayon science fiction.

samedi 25 avril 2015

C'est la fête des librairies indépendantes


Le libraire est formel : la fête des librairies, c'est tous les jours. Ce samedi sera seulement un peu plus exceptionnel que les autres.
En effet, dans la limite des stocks disponibles, le libraire offrira aujourd'hui à ses clients une rose et un livre intitulé Une Année dessinée
Non content de cela, ce samedi sera aussi le jour où se réunit le groupe de lecture " Lions nos pages ".
A 14 heures. Comme tous les derniers samedis de chaque mois que fabrique le libraire.
Des roses, des livres et, conséquemment, des lectures.
Nos samedis sont alléchants.
 

vendredi 24 avril 2015

Rire au choix

Philippe Arnaud,
Le Rire des philosophes,
Arléa, 136 pages, 16 €
C'est jour de chance. Le libraire vous propose de rire. Deux fois si vous le voulez bien.
Rire avec les philosophes de Philippe Arnaud.
Rire au féminin, avec Macha Méril et Christian Moncelet.
Les plus audacieux se lanceront tout de suite sur les traces de Platon, Descartes, Pascal, Kant, Hegel (!) et ainsi de suite jusqu'à Foucault (!) grâce à Philippe Arnaud.
Ils apprendront par exemple que " comparé à Descartes, Pascal ferait presque figure de joyeux drille. Chateaubriand trouvait Pascal très drôle, et il avait raison. Pascal n'est pourtant pas d'humeur joyeuse. Il est janséniste. Le jansénisme se caractérise par une sévérité et un rigorisme en matière de morale et de religion. Mais l'humour de Pascal est ravageur. On rit souvent en lisant les Pensées. "
Macha Méril, Christian Moncelet,
L'Humour au féminin 
en 700 citations,
Points,258 pages, 7 €
Quand aux autres, ceux qui veulent assurer le coup, ils se rendront à L'humour féminin en 700 citations, publié dans la collection Points. Extraits :
" Ma fille pense que je suis curieuse. Enfin, si j'en crois ce qu'elle écrit dans son journal intime ! " (Sally Poplin)
" Elle était revenue de bien des choses, ce qui ne l'empêchait pas d'y retourner. " (Natalie Clifford Barney, Pensées d'une Amazone)
" Les hommes désapprouvent toujours ce qu'ils ne sont pas capables de faire. " (Christine de Suède, Maximes et pensées)
Et une dernière pour la route :
" L'homme est un être réfléchi, puisqu'il ne voit que lui. " (Louise Leblanc, Croque-messsieurs)

jeudi 23 avril 2015

Bonjour, Monsieur Larbaud

Document Médiathèque Valery Larbaud, Vichy
Le Prix Valery Larbaud 2015, remis par l'Association internationale des Amis de Valery Larbaud et la Ville de Vichy, sera attribué vendredi 5 juin, à la médiathèque de Vichy.
Les festivités débuteront toutefois  dès ce vendredi 24 avril, à 14 h, avec l'ouverture de l'exposition " Dans les pas de Valery Larbaud à Vichy et dans d'autres stations thermales ".
Puis, à 18 h, toujours à la médiathèque, Julien Knebusch prononcera une conférence intitulée " Valery Larbaud : maladies, pratiques de santé et ouverture au monde ".
Rappelons que le prix est décerné " à un écrivain ayant publié une œuvre qu'aurait aimée Valery Larbaud, ou dont l'esprit, le sens et la pensée rejoignent celle de Larbaud ".

 
                    

mercredi 22 avril 2015

Dans Berlin

Christian Prigent, Berlin sera peut-être un jour,
La ville brûle, 117 pages, 10 €
Berlin est une destination à la mode, nul ne l'ignore. Surtout pas Christian Prigent. Il y enseigna le français pendant six ans et en tire une évidente intimité avec cette ville, avec son histoire, ancienne et récente ; avec sa morphologie ; avec sa douceur (bien soulignée) et sa violence (non oubliée).
Son désir d'éviter par-dessus tout les poncifs touristiques est sensible à chaque page : " Berlin est un peu comme le Tour de France de mon enfance, celui d'avant les reportages télévisés, écrit Prigent. On ne voyait jamais rien de la course, sinon, au détour d'une route, et, rarement, un passage onirique de couleurs et de chuintements de rayons parmi le vacarme des moteurs et les cris du public. Par contre, dans la presse écrite, un récit copieux, épique, toujours-déjà mythique. Et des photos sépia dans des magazines. En somme : pas ou peu de réel. D'où que ça nourrissait fort l'imaginaire. Pareil pour Berlin. "
On l'a compris, lire Prigent sur Berlin, c'est commencer par voyager dans les mots. Ce qui est déjà beaucoup.
Le libraire vous invite à préparer votre voyage avec un autre guide qui connaissait son Berlin : Siegfried Kracauer (1889-1966), flâneur des rues de derrière, des recoins inaperçus, grand amateur d'improvisations urbaines. Et grand sociologue, méconnu en France.

Siegfried Kracauer,
Rues de Berlin et d'ailleurs,
traduit de l'allemand
par Jean-François Boutout
Les Belles Lettres, 216 pages, 13,50 €

mardi 21 avril 2015

Fata Morgana a cinquante ans

Les éditions Fata Morgana célèbrent leur demi-siècle d'existence en republiant le grand poème d'André Breton qui porte le même titre.
Fata Morgana, c'est à la fois la Fée Morgane d'une légende italienne et un phénomène optique comparable à un mirage : Breton aimait bien ces expressions à sens multiples, comme Les Champs magnétiques ou L'air de l'eau.
Il écrivit son poème en décembre 1940 et le dédia à Jacqueline, son épouse de l'époque. Il pensait le faire tirer en plaquette à 200 ou 300 exemplaires... à ses frais. En fait, il paraîtra à Buenos Aires à 520 exemplaires, illustré par Wilfredo Lam.

André Breton, Fata Morgana, ill. Pierre Alechinsky,
édition courante, 32 pages, 15 €
Les éditeurs ont demandé au peintre Pierre Alechinsky de se joindre à cet anniversaire.
Le livre est d'une qualité typographique à la hauteur de l'événement et du catalogue de l'éditeur (99 exemplaires sur papier d'Arches, numérotés et signés, accompagnés de six estampes, sont proposés aux collectionneurs*). 
Le Musée Paul Valéry, de Sète, propose une exposition Fata Morgana, 50 ans de dialogue avec auteurs et artistes du 7 mars au 24 mai 2015.

* Les amateurs peuvent se renseigner à la librairie



lundi 20 avril 2015

Réponse au jeu A la Page

Le nom de notre mystérieux invité a été plusieurs fois découvert !
C'est bien Christophe Reydi-Gramond
auteur de Mensonge explosif
(chez Liana Levi et, maintenant, 10-18)
qui vous donne rendez-vous
à la librairie A la Page le 23 mai prochain,
nous en reparlerons.
 
Christophe Reydi-Gramond
Sans mentir, l'explosive  gagnante du jeu est Fabienne C., de Vichy,
première à découvrir le pot aux roses.
Son livre-cadeau l'attend à la librairie.
 
 

dimanche 19 avril 2015

L'été en l'île

  
Tove Jansson, Le livre d'un été,
traduit du suédois par Jeanne Gauffin,
Le livre de Poche, 167 pages, 5,60 €
Sophie, son papa et sa grand-mère ont l'habitude de passer l'été sur une île du golfe de Finlande.
Sophie, encore petite fille, a de la chance. Sa grand-mère est une personne peu commune. Elle aime se promener dans la forêt magique ; elle aime tailler des bateaux en écorce ; elle aime observer les canards à longue queue ; elle aime aller se cacher dans la forêt ou sur les rochers. De temps à autre, elle boit un coup de cognac.
Une grande complicité associe la femme et l'enfant.
Elles forment même une sorte de société secrète à elles deux et la grand-mère fait profiter l'enfant de tout ce qu'elle sait sur la vie. Mine de rien, sans avoir l'air d'y toucher.
" Fais-le ! ", dit-elle souvent à Sophie.
Et, parfois, les rôles s'inversent : la grand-mère boude et c'est l'enfant qui la remet sur les rails de la bonne humeur et du plaisir dans l'île.
Organisé en courts chapitres, le roman de Tove Jansson est toujours juste et délicat, drôle et sans nulle mièvrerie.
Il a bien mérité son bandeau " Livre A la Page ".




Sophie et sa grand-mère sont peut-être quelque part dans la forêt


mercredi 15 avril 2015

Samedi BD (4)

Vous avez manqué la rencontre de samedi dernier ?
 
Notez-le sur vos tablettes :
SAMEDI BD a lieu chaque
deuxième samedi du mois !
 
Il va être difficile de vous consoler,
le libraire le sait bien, 
mais voici les albums sélectionnés.
 
Scott Mc Cloud, Le Sculpteur,
Rue de Sèvres,
494 pages, 25 €

Raphaël Geffray, C'est pas toi le monde,
Futuropolis, 192 pages, 26 €
 
Christian Lax, Un certain Cervantès,
Futuropolis, 206 pages, 26 €


Zidrou, May Erguza,
Les Promeneurs sous la lune,
Rue de Sèvres, 70 pages, 14 €


Marion Laurent,
Comment naissent les araignées,
Casterman, 108 pages, 23 €

Obion et L Gouëffec, Soucoupes,
Glénat, 88 pages, 20,50 e

Jean-Christophe Chauzy,
Le Reste du monde,
Casterman, 104 pages, 18 €


mardi 14 avril 2015

Lupin revient

Adrien Goetz, La Nouvelle vie
d'Arsène Lupin, Grasset, 231 pages,
18,50 €
Adrien Goetz avait obtenu le prix Arsène Lupin pour Intrigue à l'anglaise.
Retour d'ascenseur, il consacre sa dernière pochade au-dit Arsène.
Il est donc revenu, le gentilhomme-cambrioleur, très loin des falaises d'Etretat, avec pour premier exploit le vol de la façade de la cathédrale de Strasbourg !
Après de nombreux autres " biographes " du personnage (par exemple, le célèbre tandem Boileau-Narcejac, dans les années 1980), mais également plusieurs adaptations au cinéma et à la télévision, Adrien Goetz réinvente sept aventures d'abord imaginées par Maurice Leblanc.
Difficile de détester Lupin, dit Goetz. C'est le moins que l'on puisse dire.
Difficile aussi de relever le gant de son excellence.

lundi 13 avril 2015

Le Matricule des Anges

Le Matricule des Anges, n° 162,
avril 2015, 52 pages, 6 €
Le numéro d'avril 2015 de cette revue littéraire
(" Le mensuel de la littérature contemporaine ") vient de paraître. Dans ce numéro 162, elle consacre un dossier central à  Louis Calaferte (1928-1994), saisi sous l'angle d'un écrivain
" hors norme " (qu'est-ce qu'un écrivain dans la norme, dirait cette mauvaise langue de libraire ?).
Sur son établi, poésie, peinture, carnets de bord, pièces de théâtre, correspondance forment un ensemble aux limites encore mal explorées. Témoignages et lectures
de son œuvre s'enchaînent dans le dossier pour faire un peu de lumière sur ce récalcitrant.
L'épitaphe de Louis Calaferte révèle son caractère : " Ici gît en ce lieu Louis Calaferte qui n'aima que
G., l'Art et Dieu ".
Au sommaire, encore de cette livraison : la chronique de Marie Cosnay et les nombreux compte rendus qui encadrent chaque mois le dossier du Matricule des Anges, pour le prix fort raisonnable de 6 €.
Marie Cosnay lisant ses poèmes  (A la Page, en 2012).
 

dimanche 12 avril 2015

Corsaires en corsages

Marie-Eve Sténuit, Femmes pirates,
Editions du trésor, 200 pages, 16 €
Les biens nommées éditions du Trésor ont la riche idée de s'intéresser à la piraterie féminine.
Sous la plume de Marie-Eve Sténuit revivent les carrières maritimes d'une douzaine de flibustières qui, le plus souvent, œuvrèrent dans l'ombre des forbans masculins. La parité  n'existant pas chez les pirates, les flibustières devaient souvent rester dans l'ombre de leurs naufrageurs de maris. Certaines commandaient cependant des équipages uniquement composés de femmes. Beaucoup d'entre elles n'ont pas laissé de nom, ce qui navre Marie-Eve Sténuit, le libraire  la comprend.
Mais Jeanne de Belleville, Mary Read et Anne Bonny, Ching Yih Saou et leurs consœurs sont bel et bien entrées dans l'histoire et dans la légende " souvent impitoyables et toujours aventureuses ".
Elles ont sillonné les mers du Nord, les Caraïbes et les mers de Chine. Le livre, très bien imprimé et agréable à tenir en main, reproduit des gravures qui permettent de découvrir leur visage et leurs exploits.
Le librairie est d'avis qu'une telle occasion ne se manque pas. Pour tout l'or du monde !
Awilda, femme pirate

samedi 11 avril 2015

Rétro pour les petits

Val Teal, Histoire de la petite dame
qui aimait le bruit, Autrement,
14,50 € 


Miss Sara Cone Bryant,
Le Petit chacal et le crocodile,
éditions MeMo, 14 €
Mon  premier fut publié en 1943, mon second en 1946. Mon premier s'intitule Histoire de la petite dame qui aimait le bruit, mon second Le Petit chacal et le crocodile.  Mon premier est destiné aux enfants à partir de 4 ans et se passe à la campagne ; mon, second s'adresse aux lecteurs de 7 ans et est inspiré d'un conte indien.
Nous sommes deux albums d'abord publiés aux Etats-Unis et nous nous ressemblons par notre illustration rétro (certains préfèrent dire vintage). Celle-ci prend à contrepied les tendances les plus récentes en matière d'illustration jeunesse, tournée vers l'innovation. Comme si Benjamin Rabier, mettons, était revenu parmi nous et couvrait les rayons de la librairie de sa Vache qui rit et du canard Gédéon.
Mon premier est dessiné par Robert Lawson (sur une histoire de Val Teal), mon second par Simone Ohl (sur un texte de miss Sara Cone Bryant) et notre tout est le fait de deux maisons d'édition dont la force de frappe est la qualité.

 


D'autre part, les jeunes lecteurs à la page de 9 à 13 ans peuvent encore faire partie du jury du Prix Goupil 2015.
Mais, attention : au-delà d'une certaine limite, leur ticket de membre du jury ne sera plus valable !

vendredi 10 avril 2015

Nouvelles du Prix des Lecteurs A la Page


Après Evariste, le roman de Jean-François Désérable, (publié chez Gallimard), qui  fait partie des dix romans sélectionnés pour le prix Inter 2015, c'est au tour d'un second roman figurant sur la liste du Prix des Lecteurs A la Page de se trouver sélectionné pour un prix national : Le voyage d'Octavio, de Miguel Bonnefoy, au Mercure de France. On vient d'annoncer qu'il est sur la liste du Prix Goncourt des Lycéens.
Comme le libraire ne croit pas un instant qu'il y ait des espions à France Inter ni parmi les jurés du prix Goncourt, il pense modestement n'avoir pas trop mauvais goût littéraire et approuve ces choix...

 
Rappelons aux organisateurs de prix littéraires que les six autres romans en lice pour notre prix sont : Un été, de Vincent Almendros (Minuit) ; La Montagne de la dernière chance, d'André Bucher (Le Mot et le reste) ; L'Idiot du palais, de Bruno Deniel-Laurent (La Table Ronde) ; J'ai entraîné mon peuple dans cette aventure, d'Aymeric Patricot (Anne Carrière) ; L'Odeur du minotaure, de Marion Richez (Sabine Wespieser) et La Maison-guerre, de Marie Sizun (Arléa).
 

jeudi 9 avril 2015

La saga du Groenland

Kim Leine, Les Prophètes du fjord
de l'éternité, traduit du danois par
Alain Gnaedig, Gallimard,
555 pages, 29 €
Ce roman d'aventure ethnologique long de 500 pages se déroule au XVIIIe siècle. Morten Pedersen Falck, son personnage central, est un jeune pasteur danois, adepte des Lumières et de Rousseau qui termine ses études de théologie. Envoyé au Groenland, alors colonie danoise, en 1787, il se figure qu'il pourra mettre sa philosophie en pratique parmi les Groenlandais.
Or, la colonie qu'il découvre sur place fait rapidement apparaître ses illusions.
Sur lui-même  d'abord  et sur ce territoire et cette société, ensuite, aux mœurs qu'il découvre jour après jour et qui éprouvent sa foi.
Scènes intimes et descriptions des paysages alternent dans un récit au long cours, distingué comme l'un des " Livres A la Page " du moment.
Jean Malaurie,
Les Derniers rois de Thulé,
Plon, Terre Humaine, 844 pages,
25,50 €
Le peuple que rencontre Morten Pedersen Falck,  nous l'appelons aujourd'hui  les Inuits. Inutile de préciser que cette saga prenante donnera envie à tout le monde de lire ou de relire les récits de Jean Malaurie.
 
 
 
 
 

mercredi 8 avril 2015

Nos amies les roches

Alain Foucault,
Guide du géologue amateur,
Dunod, 250 pages, 19,90 €
S'il regarde à ses pieds, le promeneur voit des pierres ou des coquillages (plus exactement
des " fossiles ") ; s'il lève le nez, il voit des rochers. Le plus souvent il ignore leur nom, leur composition, la raison de leur présence.
Dans tous les cas, le promeneur ne fera qu'embellir sa balade s'il possède quelques notions de géologie. 
Elles lui apprendront de quoi sont faits ces mille objets minéraux de petite taille qu'il foule sur son chemin, les morceaux de quartz, de calcite, de mica, de basalte.
Elles lui apprendront également à lire et à comprendre le paysage naturel qui l'enveloppe.
Ce qu'est une faille, ce qu'est un pli, ce qu'est un  canyon, un méandre, un chaos granitique. De quoi sont faites les montagnes, centrales ou autres,  leur ossature et leur arrangement. A comprendre l'histoire de la nature.
C'est ce qu'apporte ce Guide du géologue amateur, cartes, croquis et photos à l'appui.
Par ailleurs, le librairie tient à accorder une mention toute particulière aux notes sur les coquillages de Jean-Pierre Le Goff, parues en 2014 aux soigneuses éditions des Grands champs, livre de nature et de culture dans le sillage de Roger Caillois (déjà salué par le blog d'A la Page), d'une parfaite maîtrise littéraire et de pensée.
Jean-Pierre Le Goff, Coquillages,
éditions des Grands Champs, 200 pages,
80 illustrations, 23 €

mardi 7 avril 2015

Librairies indépendantes

Ceci est la carte des librairies indépendantes
qui participeront à la fête du 25 avril prochain.
 


Les citations du jour (3)

" Il y a un plus grand plaisir à découvrir une petite perle dans une boîte aux ordures, qu'à en regarder une grosse dans une vitrine de joaillier. "



" Nous trouvons dans le monde moderne beaucoup de pensée académique, mais très peu de pensée poétique ."

Lin Yutang,  L'Importance de vivre


lundi 6 avril 2015

Le prix Alexandre Vialatte 2015

Jacques A. Berrtrand,
Brève histoire des choses,
Julliard, 140 pages, 16 €
Le jury de ce prix organisé par le journal La Montagne, a distingué cette année l'auteur de Les autres, c'est rien que des sales types et de Les Sales bêtes, à savoir Jacques A. Bertrand.
Ce ne sont, cette fois, ni les autres ni les bêtes (ni même les sales types) qui ont inspiré l'auteur de ces chroniques, mais les choses, c'est-à-dire les objets qui nous entourent de près : l'aspirateur, la perceuse, l'ordinateur, naturellement ; mais aussi l'ascenseur ou le savon (immanquable quand on se situe dans le sillage de Francis Ponge, pour ceux qui ont quelques souvenirs scolaires).
Le prix Vialatte distingue tous les ans " l'auteur d'un ouvrage de langue française, de parution récente, remarquable pour ses qualités stylistiques, son humour, son audace formelle, en écho à l'esprit de Vialatte ."
Il fallait que cela soit dit.
Francis Ponge,
Le parti-pris des choses,
Belin/Gallimard,
160 pages, 5,10 €


dimanche 5 avril 2015

Le bistrot est éternel

Marc Augé, Eloge du bistrot parisien,
Manuels Payot, 109 pages, 15 €
Voici une  plaisante flânerie à propos de l'un des fleurons de la civilisation française : le bistrot. Qu'il n'y ait de bistrot hors Paris est une discussion qu'il faudrait avoir.Mais le livre de Marc Augé, anthropologue réputé, traduit une belle familiarité avec ce lieu magique,  qu'ont si bien photographie Doisneau et filmé Woody Allen dans Midnight in Paris.
" Espace rituel " ; lieu intermédiaire entre chez soi et la rue, vaste comme le " Train Bleu " ou minuscule comme le troquet du coin, PMU ou café littéraire, le bistrot
est " un élément déterminant et indéracinable du paysage de la ville ", dit Marc Augé.
Un peu comme la librairie, bien qu'on y serve des mets différents et, certes, indispensables les uns et les autres.
Le libraire a souvent fait le rapprochement en lisant ce traité. En voulez-vous une preuve ? Eh bien, regardez cette carte postale qui représente le local d'A la Page vers 1905.
Troublant, non ?

" L'Alhambra taverne "
Document aimablement communiqué par  le fonds patrimonial
de la médiathèque Valery Larbaud (Vichy)

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samedi 4 avril 2015

Amusant, n'est-il pas ?

Jean-Christophe Rufin, Check-point,
Gallimard, 400 pages, 21,00 €
On a pu voir, jeudi soir dernier, chez François Busnel un Académicien français s'embrouiller un peu autour du titre anglais de son dernier roman. L'Académicien se nomme Jean-Christophe Rufin et le titre de son roman (à paraître chez Gallimard le 10 avril) est : Check-point.
Le libraire a souri.
Sa souriante perplexité a franchi un palier en avisant sur l'une de ses tables le titre du roman de Pete Fromm que publie ces temps-ci Gallmeister : Lucy in the sky.
Anglicisme banal, les titres des livres (ou des films) en langue anglaise étant réputés être vendeurs ? Pas exactement.
Car le titre original de l'ouvrage de Pete Fromm, traduit de l'américain par Laurent Bury, n'est nullement Lucy in the Sky, mais... As cool as I am. Ce qui est loin d'une traduction littérale, n'est-il pas ?
Le libraire n'a pas perdu son sourire : l'héroïne de Pete Fromm s'appelle Lucy Diamond.
Mais il regrette que les traducteurs ne cherchent pas à rendre, à l'intérieur de leur langue, les titres originaux de façon aussi créative que Maurice-Edgar Coindreau avec son Les Hauts de Hurlevent pour traduire Wuthering Heights, d'Emily Brontë, un petit-chef-d' œuvre en matière de traduction.
. Ou bien cette piquante proposition : Les pépins, c'est mes oignons pour Trouble is my business, le polar de Raymond Chandler.

Pete Fromm, Lucy in the sky,
Gallmeister, 392 pages, 24,00 €



vendredi 3 avril 2015

Un Montaigne chinois ?

Lin Yutang, L'importance de vivre,
Picquier poche, 493 pages, 11 €
Lin Yutang (1895-1976) a réuni ses réflexions de toute une vie dans ce classique publié en traduction française avant la guerre et que les éditions Picquier ont l'excellente idée de publier dans un format de poche.
Le regard qu'il porte sur le monde, les êtres humains, la jouissance de la vie est nourri de l'Orient et de l'Occident (il vécut presque vingt ans aux Etats-Unis).
Ses maîtres, dont il applique librement et pragmatiquement la pensée, appartiennent aux deux cultures. Sans jargon, sans bla-bla, prêchi-prêcha ni système, c'est une synthèse personnelle qu'il présente ici.
De la situation qui est la nôtre, Lin Yutang dit qu'elle est " trop compliquée, notre science trop sérieuse, notre philosophie trop sombre et nos pensées trop embrouillées ".
Excellent début, selon le libraire, qui s'est régalé tout du long de ce livre, que l'auteur aborde ce qu'on appelle les grandes ou les petites questions : la flânerie et l'amour ; la nature et la création ; Dieu et la raison ; le rêve et la cuisine ; le bon vin  et la vie oisive.
Ce mélange savoureux, rédigé dans une langue commune, proche de l'expérience de chacun, aussi peu abstraite que possible, est d'une élévation (ou d'une profondeur, cela revient au même !) peu commune. Où que ce soit. En Chine et ailleurs. Le livre s'intitule L'importance de vivre, il est traduit de l'anglais par J. Biadi, avec une préface et un répertoire de Pierre Kaser.
Lin Yutang (1939)