Ahmet Insel, La Nouvelle Turquie d'Erdogan, La Découverte, 137 pages, 10 € |
On peut également s'en référer à un poète. Est-ce moins sûr ? Ce sont nos amis de Bleu Autour
qui publient ce recueil d'Ôzdemir Asaf (1923-1981) sous un titre magnifique, Après moi le bonheur.
Le livre s'ouvre sur la présentation nécessaire de cet homme de lettres francophone, traducteur de nombreux écrivains français. dont les poèmes sont restés inédits dans notre langue. C'est la propre fille du poète qui conclut le recueil par ces notes intimes :
« Mes parents maîtrisaient l'un et l'autre le français. Ils le parlaient entre eux quand ils ne voulaient pas que je le comprenne. J'étais une enfant curieuse.
Un jour, j'avais transcrit sur une feuille des bribes de leur conversation que j'avais retenues. Quelques jours après, j'ai relu la phrase que j'avais notée.
Elle était très étonnée. Elle m'a demandé où j'avais entendu ça. Comme j'écoutais tout le temps la radio, j'ai répondu : " À la radio, dans une chanson ! " Ma mère se mit à rire. En l'occurrence, mon père avait dit à ma mère : " Je ne pourrai pas régler le loyer avant le début de la semaine prochaine." »
Comme quoi les poètes turcs ne sont pas plus argentés que leurs homologues dans le monde.
Ce qui ne les empêche d'écrire des choses comme celles-ci :
LA BALLADE DE L'AMOUR
Tu me rappelles à moi, à moi-même,
Dans ce que tu dis, dans ce que tu entends,
Dans ce que j'écris, toi à moi, toi à moi-même,
Même si je ne le dis pas, dans ce que je ne cache pas.
Ah ! J'ai toujours, toujours ça dans ma mémoire ;
Tu te rappelles à toi, à toi-même,
Dans tes yeux, tes oreilles, tes lèvres.
Signé Ôzdemir Asaf .
Ôzdemir Asaf , Après moi le bonheur, traduction du turc de Gaye Petek avec Pierre Vincent, dessins Ismail Yildirim, préface Ayşe Sarisayin, Epilogue Seda Arun, Bleu autour, 232 pages, 15 € |
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