Charles-Albert Cingria, Le Carnet du chat sauvage, Fata Morgana, 48 pages, 12 € |
" Est-il besoin de vous dire que ce qui me rendait si visiblement anxieux, ainsi tapi dans l'herbe, c'était cette impunité parfaite de trop d'oiseaux grassouillets sur les hautes branches de ces superbes verdures. Et je les eusse volontiers pulvérisés s'il n'eût fallu au préalable me livrer à une gymnastique qui était aussi indigne de ma nature que contraire à mes résolutions. J'avais depuis longtemps décidé de ne plus monter aux arbres. En effet, d'abord, à quoi est-ce que cela sert ? A prouver que vous pouvez aller aussi qu'eux. Cependant, quand vous y êtes, ils n'y sont plus. Où sont-ils ? Vous les faites taire évidemment, puisque la solitude que votre présence implique institue le silence. Mais ils n'en recommencent pas moins d'autant plus fort ailleurs. "
Ce chat qui écrit à la première personne a beaucoup d'humour (qu'attendiez-vous avec Cingria ?) et il est publié par Fata Morgana.
Une seule petite chose manque à la félicité sans bornes du libraire : que l'éditeur lui signale, aussi discrètement qu'il le veut, la date à laquelle le carnet du félidé en question fut rédigé et, peut-être, publié. Une petite ligne en page 4 ou in fine eût suffit, s'il ne voulait pas se fendre d'une présentation.
Pour faire brièvement connaissance avec Cingria et son art, cette vidéo n'est pas superflue. Vous avez les hommages de Charles-Albert.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire