Anna Maria Ortese, Les Petites Personnes, traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli, Actes Sud, 350 pages, 23 € |
Elles furent deux consciences, deux " consciences profondes ", selon la propre expression d'Ortese, aux prises avec le monde et l'humanité, leurs duretés, leurs beautés, leurs tragédies, leurs illuminations.
Deux consciences sensibles à la condition des créatures les plus faibles, parmi les hommes ou chez les autres animaux. Une bonne partie de ce nouveau recueil posthume d'Anna Maria Ortese est, du reste, consacrée aux créatures sauvages ou apprivoisées et à leurs souffrances. Le chien torturé ; les bêtes livrées à la vivisection ; le cochon que l'on saigne. " Avec une absolue lassitude du cœur ". Et, toutefois, la faculté d'admiration conservée jusqu'au bout -- tout Ortese est exprimée dans ces quelques mots.
" Admirer quoi ? me dira-t-on ? Je n'ai pas de doute : admirer le monde et toutes les formes des choses : celles qui sont à l'extérieur du monde et que nous ne voyons pas, mais dont les instruments et la pensée nous disent qu'elles sont réelles, et celles qui apparaissent, restent un moment puis disparaissent -- en une grandiose fantasmagorie qui se divise en saisons et se répartit en temps ordonnés -- sur la planète où nous vivons. "
Le Chez-soi des animaux, de Vinciane Despret, est une jolie réflexion destinée aux enfants sur les animaux et leur habitat, leur oïkos : la coquille, pour l'escargot, le nid, pour l'oiseau, l'espace chargé de leurs chants pour les singes chanteurs. Ou encore, l'endroit de la rivière que les saumons doivent retrouver. Poétique et scientifique. A conseiller vivement.
Vinciane Despret, Le Chez-soi des animaux, Actes Sud, 48 pages, 6 € |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire