Alberto Giacometti, Je fais certainement de la peinture..., Hermann, 63 pages, 8 € |
Ainsi Alberto Giacometti fit la réponse suivante à une question relative à son art et à ses motivations : " Je fais certainement de la peinture et de la sculpture et cela depuis toujours, depuis la première fois que j'ai dessiné ou peint, pour mordre sur la réalité, pour me défendre, pour me nourrir, pour grossir ; grossir pour mieux me défendre, pour mieux attaquer, pour accrocher, pour avancer le plus possible sur tous les plans, dans toutes les directions, pour me défendre contre la faim, contre le froid, contre la mort, pour être le plus libre possible ; le plus libre possible pour tâcher -- avec les moyens qui me sont aujourd'hui les plus propres -- de mieux voir, de mieux comprendre ce qui m'entoure; de mieux comprendre pour être le plus libre, le plus gros possible, pour dépenser, me dépenser le plus possible dans ce que je fais, pour courir mon aventure, pour découvrir de nouveaux mondes, pour faire ma guerre, pour le plaisir ? pour la joie ? de la guerre, pour le plaisir de gagner et de perdre. "
Ces lignes, qui montrent bien à quelle hauteur Giacometti situaient ses ambitions, se trouvent dans Je fais certainement de la peinture, petit volume d'écrits et d'entretiens qui vient de paraître.
Le lecteur complètera sa rencontre avec Giacometti grâce au portrait chaleureux, devenu un classique, qu'en traça naguère Jean Genet sous le titre de L'Atelier de Giacometti.
Il ne lui sera pas interdit de se procurer un récent Picassso/Giacometti, chez Flammarion. Le parallèle proposé entre les deux artistes permet de se repaître de nombreuses reproductions de leurs œuvres.
Jean Genet, L'Atelier d'Alberto Giacometti; Gallimard, 96 pages, 21,50 € |
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