Bernard Morlino, Parce que c'était lui. Les amitiés littéraires de Montaigne et La Boétie à Boudard et Nucéra, Ecriture, 382 pages, 24,95 |
Le prouvent des amitiés moins célèbres que celles-ci : par exemple, entre Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue, l'inestimable piéton de Paris ; entre Pierre Mac Orlan et Francis Carco, dont les lecteurs ont été clairsemé ; entre André Breton et Philippe Soupault, non sans orages (que ne connut pas l'amitié indéfectible de Breton avec Benjamin Péret).
Bernard Morlino a ainsi composé trente-cinq portraits en miroir, qui lui permettent de raconter une autre histoire de la littérature
Ces portraits sont précédés d'une préface où il montre que, bien souvent, les mots amour et amitié ne suffisent pas à décrire les liens qui unissent deux êtres : c'est pourquoi il propose que l'on parle d'amourtié.
Là-dessus, comme le libraire a mauvais esprit, mais un certain sens de l'équilibre, il signale l'existence de l'essai naguère publié par Anne Boquel et Etienne Kern intitulé : Une histoire des haines d'écrivains. De Chateaubriand à Proust, où l'on voit que la littérature est fertile en rancoeurs, jalousies et autres mauvais sentiments (longtemps encore après Proust, d'ailleurs).
Qui a dit que " Le Rouge et le Noir est écrit en patois ", sinon Victor Hugo ? Qui ne prononçait jamais le nom de Sainte-Beuve autrement qu'en l'appelant Sainte Bave ? Proust, pardi. Qui a traité Chateaubriand de " matamore de tragédie " ? A part Lamartine, nous ne voyons pas. Et qui est l'auteur de cette gentillesse : " Mallarmé est intraduisible, même en français " ? Jules Renard, vous l'aviez deviné.
Ce que le libraire ignore, c'est si Boquel et Kern se sont envoyé des fleurs ou s'ils se sont invectivé en rédigeant leur livre. Ou après.
Anne Boquel, Etienne Kern, Une histoire des haines d'écrivains. De Chateaubriand à Proust. GF, 325 pages, 8,20 € |
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