Rudyard Kipling, Mes petits chéris, Lettres choisies, présentées et traduites de l'anglais par Thierry Gillyboeuf, Arléa, 107 pages, 17 € |
Je suis très content d'apprendre par Mrs Clarke que tu sembles t'être comporté convenablement, mais je n'ai pas une haute estime des cartes postales que tu envoies. Elles sont brèves et petites. Qu'à cela ne tienne, dans quelques jours je pourrai avoir de tes nouvelles de vive voix.
Désolé pour le temps. Il a fait très moche aussi dans notre partie du monde et quand nous sommes partis de Durham mardi après-midi, le temps était Inhabituellement Exécrable. Hier, la journée a été sombre venteuse et chaude. Nous avons gagné Oxford par un train matinal qui est arrivé ici à 10h30. Sur le quai m'attendait un homme avec ma toge écarlate et grise. Elle ressemble beaucoup à un perroquet africain. "
A côté des vraies lettres comme celle que l'on vient de lire et que Rudyard Kipling adressait à sa petite famille, on pourra lire les lettres fictives qu'Arlette Farge a réunies dans Il me faut te dire. Comme celle-ci, que l'historienne destine, par delà les siècles, à un certain Barnabé ; elle commence ainsi :
" Cher Barnabé,
Je me souviens de vous avoir rencontré il y a un an dans les archives de police du XVIIIe siècle. Vous n'êtes plus sur terre depuis bien longtemps, pourtant comme d'autres, vous m'êtes compagnon. "
Les autres missives sont adressées à des contemporains qui, comme Barnabé, sont des héros minuscules mais soulèvent la réflexion d'actualité et l'émotion dans " un faisceau de lumière " : " traces, souvenirs, photos en train d'appartenir à l'histoire. "
Arlette Farge, Il me faut te dire, Le Sonneur, 80 pages, 10 € |
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