André Breton, Lettres à Simone Kahn 1920-1960, présentées et éditées par Jean-Michel Goutier, Gallimard, 383 pages, 23,50 € |
Le 28 septembre était le jour de la disparition d'André Breton (en 1966).
Au mois de juin dernier a paru un volume de ses lettres à Simone Kahn, que l'auteur de Nadja avait rencontré au jardin du Luxembourg et qui devint sa première épouse en 1921. Ils se sépareront en 1929.
De Simone, Aragon dira magnifiquement :
" Elle vient du pays des oiseaux-mouches, ces petits éclairs de musique, elle ressemble au temps de tilleuls. "
Mais revenons à Breton qui écrit à Simone Kahn, le 19 août 1920 :
" Je voudrais lire un livre entièrement dans ce ton : ' Dès que l'aurore a paru, les jeunes filles vont cueillir des roses... ' Ce n'est même pas bête ;
avez-vous entendu parler de quelque chose de semblable ? "
le 1er septembre 1920 : " (...) Les choses qui me semblent laides, je fais en sorte de n'avoir aucun contact avec elles. "
Le 20 septembre 1920 : " Il est impossible d'écrire quelque chose de beau sans amour. Je crois que la poésie ne peut avoir d'autre source. "
Deux jours plus tard (écoutez bien, pesez chaque mot, car l'on a si souvent caricaturé Breton) :
" Si j'étais l'auteur d'une Saison en enfer, je voudrais être aussi l'auteur d'un Saison au paradis. "
Le 26 septembre : " Je crains noir pour que blanc arrive. "
Le 7 juillet 1925, ayant la guerre du Maroc à l'esprit : " Qui parle donc après cela d'écrire encore des poèmes, et le reste ? "
Le groupe surréaliste, photographié par Man Ray. Simone au cœur. |
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