dimanche 7 août 2016

Pratiques de l'ascension

Gilles Rotillon, La Leçon d'Aristote :
sur l'alpinisme et l'escalade, Editions du Fournel,
181 pages, 18 €
Il y a de nombreuses façons de pratiquer la montagne -- comme il y a différents milieux montagnards, bien entendu. Et il y a aussi une histoire de la fréquentation des montagnes. C'est aux périodes récentes de cette évolution que s'attache, en une très belle réflexion,  Gilles Rotillon dans La leçon d'Aristote : sur l'alpinisme et l'escalade.
L'auteur, qui vit au Mont-Blanc, connaît les hauteurs depuis de nombreuses années et son père lui-même était déjà un alpiniste ; il sait de quoi il parle lorsqu'il évoque la main-mise de plus en plus prononcée de l'industrie des loisirs et des institutions sur la pratique de l'escalade.
Ecoutons Gilles Rotillon : " Le bien central de l'escalade, à partir duquel des échanges marchands peuvent se faire, c'est la falaise équipée " béton ". C'est son invention récente, il y a une quarantaine d'années, qui permet un développement important du nombre de grimpeurs et la possibilité de l'apparition d'une demande solvable pour un marché spécifique. Cette innovation résout la question de la sécurité qui était plus ou moins réglée par la présence du guide en alpinisme (pour ceux qui en avaient les moyens). On l'a vu l'équipement de ces falaises modernes suit des normes techniques très précises, concernant par exemple la résistance d'un point d'assurage désigné dans un document de la FFME présentant les normes fédérales comme un amarrage qui " doit répondre aux exigences de la norme européenne NF EN 959 juillet 2007 (...) "
Ah ! la norme fédérale, jusque dans les contrées sauvages...
C'est probablement à elle que pense échapper la protagoniste du roman de Céline Minard,
Le Grand Jeu, qui ne doit apparemment rien au Grand jeu de René Daumal et de son Mont Analogue, dont le libraire reparlera. Installée sur les sommets, dans la solitude la plus implacable, armée de son outillage de survie, ne voilà-t-il pas qu'elle découvre l'existence d'une autre ermite sur un sommet voisin. Et que va s'engager une sorte de jeu du chat et de la souris sur les pentes glacées.
Le Grand Jeu sera sur la table du libraire le 17 août.

Céline Minard, Le Grand Jeu,
Rivages, 190 pages, 18 €

1 commentaire:

  1. Je vous remercie de votre appréciation sur mon livre mais vous avez fait une petite erreur en me localisant au Mont-Blanc et en me dotant d'un père alpiniste. En fait vous m'avez attribué le père de Marc Le Mesnestrel qui a écrit la préface à mon livre. Ceci dit, je connais effectivement très bien l'alpinisme et l'escalade pour les pratiquer depuis plus de 50 ans.

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