jeudi 19 novembre 2015

Sur les routes d'Auvergne et d'ailleurs

Edith Wharton, La France en automobile,
traduit de l'anglais ('Etats-Unis) par
Jean Pavans, préface de Julian Barnes,
Mercure de France, 174 pages, 16,80 €
" Vichy, même parmi les villes française, se distingue comme spécimen singulièrement parfait de ce que peut accomplir la fierté municipale. De sa large promenade bordée de platanes, flanquée des brillantes façades d'hôtels, et des arcades du casino, jusqu'au parc sur l'Allier, et les amples boulevards de ceinture, elle arbore, à chaque tournant, le même air pimpant des vacances, le rouge et mauve des graviers égaux, les bordures de fleurs éclatantes, les boutiques joyeuses, les bancs ombragés, les cafés avenants. Même les stations de fiacres, avec l'élégance de leurs victorias et de leurs vis-à-vis tirés par des bidets charnus en harnais à clochettes, semblent faire partie d'une cité de rêve où tout ce qui est ordinairement sordide et misérable a été touché par la baguette magique de la netteté (...)
En route, je m'en souviens, nous avons dû éprouver bien des regrets ; le moindre n'étant pas d'avoir dû mettre en simple parenthèse la charmante et parfaite petite ville de Lapalisse sur la Besbre, où la masse couverte de lierre du château féodal des comtes de Chabannes, surplombant un méandre de la rivière compose un tableau saisissant avec les maisons pittoresques à ses pieds. "
La visiteuse qui s'exprime ainsi n'est autre que la romancière états-unienne Edith Wharton, après le tour de France qu'elle effectua en 1907 dans une Panhard et Levassor d'occasion.
Publié par le Mercure de France sous le titre La France en automobile, le livre n'avait jamais été traduit en français. Dans ce récit de voyage au ton familier, Edith Warton manifeste son goût combiné de l'automobilisme sur les petites routes désertes et celui de la France des régions au début du XXe siècle. Son regard, nourri de culture, lui propose des associations d'idées originales et jamais gratuites.
Edith Wharton, vers 1905

1 commentaire:

  1. Merci au Libraire d'avoir attiré notre attention sur le témoignage d'une auteure célèbre (à juste raison) de passage dans notre région.

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