Hannah Arendt, Heureux celui qui n'a pas de patrie. Poèmes de pensée, traduit de l'allemand par François Mathieu. Edition établie, annotée et présentée par Karin Biro, Payot, 240 pages, 20 € |
Poser la question c'est y répondre par la négative tant, depuis le XXe siècle, les domaines, les compétences, les activités elles-mêmes ont volé en éclats et se présentent en miettes, de plus en plus minuscules. Un géographe n'est pas un historien , ni un historien un ethnologue, ni un ethnologue un anthropologue... Inutile d'allonger la liste.
Seulement, voilà. L'humain est parfois plus complexe et, aussi bien, plus riche. Les poèmes jalonnent toute la vie d'Hannah Arendt (1906-1975) et son œuvre philosophique elle-même
" se nourrit de la parole des poètes ". C'est pourquoi le sous-titre de ce recueil est particulièrement bien choisi et suggestif : Poèmes de pensée.
Au reste, ce sont des pièces que tout un chacun peut comprendre. ils disent ce que dit depuis le début la poésie : l'amitié, l'amour, le temps, la mort. Il en est même un qui s'intitule Sur un air de chanson populaire. Il commence ainsi :
Quand nous nous reverrons,
Les lilas blancs refleuriront,
Je t'envelopperai dans mes coussins;
Tu ne manqueras plus de rien.
Nous nous réjouirons
Que le vin âpre et sec,
Que les tilleuls qui sentent bon
Nous trouvent encore l'un près de l'autre.
(...)
Hannah Arendt, s.d. DR Hannah Arendt Trust |
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