Combien de fois le libraire, étant adolescent, s'est répété les deux seuls vers
de ce poème que Roger Gilbert-Lecomte (1907-1943) intitula
"Les frontières de l'amour " :
Entre les lèvres du baiser
La vitre de la solitude
Le poème se trouve dans ce recueil d'un poète qui pratiquait la poésie noire (comme on parle de la magie noire pour l'opposer à la magie blanche). Un poète de l'intransigeance qui, délibérément, coula à pic dans l'autodestruction, la drogue, entre les bras de Monsieur Morphée.
On pourrait lui comparer, en France, Jean-Pierre Duprey, Stanislas Rodanski, Jacques Prével, Antonin Artaud, tous quatre grands lyriques du soleil et du miroir noirs.
Roger Gilbert-Lecomte fit partie du groupe Le grand Jeu, qui ne connut d'égal en intensité que celui des surréalistes. Son ami, son phrère lui-même, René Daumal (1908-1944), finit par rompre avec lui, optant pour la poésie blanche, après un long débat interne.
Il semble seulement au libraire que Roger Gilbert-Lecomte méritait une anthologie plus étoffée (ses Œuvres complètes parues aux mêmes éditions Gallimard comportent deux volumes, comptant respectivement 376 et 288 pages.) Il est vrai qu'existe dans la même collection de poche un volume consacré aux Poètes du Grand Jeu.
Le livre et Gilbert-Lecomte méritaient aussi des marges dignes de ce nom... Ils méritaient
Un palais aux murs
De vent
Un palais dont les tours
Sont de flamme au grand jour
Un palais d'opale
Au cœur du zénith
Le livre et Gilbert-Lecomte méritaient aussi des marges dignes de ce nom... Ils méritaient
Un palais aux murs
De vent
Un palais dont les tours
Sont de flamme au grand jour
Un palais d'opale
Au cœur du zénith
Mais voici l'heure d'une découverte bouleversante.
Le choix de poèmes et de textes, ainsi que la présentation, sont de Zéno Bianu. Avec, en préface, un texte d'Antonin Artaud.
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