Pierre Voélin, De l'enfance éperdue, Fata Morgana, 88 pages, 15 € |
Les journées d'enfance de Pierre Voélin, magistrales, vous mettent à l'abri du temps. Elles sont superbement éclairées du dedans, de l'extérieur par les premiers longs soleils de la vie (ils reviennent, intouchés, pendant sept ou huit années).
Suite d'impressions, suite de jeux autour d'une ferme, sur les foins glissants, dans la grange, près des chevaux qui " raclent le pavé avec leurs fers " : et subitement, vous entendez ce son : il est distinct ; comme si vous entendiez le poids de l'animal au bout de son sabot ferré.
Vous êtes maintenant autour de la table familiale ; les repas s'éternisent ; les coups de pied sous la table servent à tromper l'ennui et à se mesurer aussi. C'est l'été.
Viennent les périodes neigeuses. Trop, parfois. Des animaux meurent. Et l'enfant prend conscience de ce qui signifient les pattes toutes raidies, un ventre inerte. Le fermier devra prévenir l'équarisseur.
Il y a là, d'une saison à l'autre, une grande vérité de la sensation et du souvenir. Pierre Voélin a ressenti profondément la continuité de l'être à travers ses métamorphoses. On lui sait gré de nous soustraire au temps des journaux, des écrans, des dix mille machines.
Le libraire vous le dit :pas de doute, la poésie, qui n'est autre que l'intensité ressentie de la vie, ça vaut la 3 D !
Pierre Voélin est né en Suisse en 1949. Il a passé son enfance et son adolescence à Porrentruy, petite ville du Jura suisse. Il est professeur de lettres à Fribourg et vit à Nyon (canton de Vaud).
Gravure de Gérard Titus-Carmel accompagnant le tirage de tête |
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