Jacques Tassin, A quoi pensent les plantes ?, Odile Jacob, 155 pages, 19,90 € |
Jacques Tassin, chercheur en écologie végétale, s'est avancé sur ce terrain, ouvrant de jolies avenues sur la sensibilité des plantes, sur leur capacité de mouvement et de communication, et sur l'ensemble des dispositions qui les lient à leur milieu.
Le libraire a notamment relevé un passionnant chapitre V, consacré à la temporalité, mais oui Monsieur, mais oui Madame, chez les plantes :
" La dimension temporelle du végétal nous échappe. Celui-ci se révèle toujours croissant, inachevé, ballet vivant obéissant de surcroît à une temporalité très éloignée de la nôtre. Car le temps de l'homme et celui du végétal ne sont ni synchrones, ni contemporains ni même semblables... Aussi ne pouvons-nous imaginer le temps de la plante à sa vraie mesure. De la plante, nous ne percevons jamais qu'une apparence statique et indifférente, figée dans la forme et les couleurs qu'elle revêt à l'instant où notre regard s'y pose.
De sorte que nous ne parvenons jamais à envisager tout à fait la manière intime dont chaque plante glisse dans la coulée du temps, un temps qui se révèle particulièrement multiforme. "
Emanuelle Coccia, maître de conférence à l'EHESS -- un poste qui ne semble pas lui avoir aliéné la nature -- semble avoir suivi un chemin parallèle, mais dans des termes philosophiques ambitieux. Déjà auteur de La Vie sensible, il s'attache à donner aux végétaux une place qui leur a été longtemps refusée dans la métaphysique à travers une théorie de la feuille, de la racine et de la fleur.
Celle-ci, écrit Coccia, " est tout d'abord un attracteur : au lieu d'aller vers le monde, elle attire le monde vers elle. Grâce aux fleurs, la vie végétale devient le lieu d'une explosion inédite de couleurs et de formes, et de conquête du domaine des apparences. "
Emanuele Coccia, La Vie des plantes. Une métaphysique du mélange, Rivages, 192 pages, 18 € |
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