Pascal Quignard, Une journée de bonheur, Arléa, 156 pages, 11 € |
" Je vous remercie d'être là, ce soir, dans cette grande salle sombre. Je reviens du Japon. Je suis revenu mardi. Je n'ai pas manqué, bien sûr, d'aller voir pâlir le soleil là où il prend naissance. Je suis allé voir mourir les fleurs et s'amasser les brumes? L'automne s'est étendu sous les branches des arbres comme un sang. J'ai senti s'élever, m'envelopper en marchant, le parfum si épais qu'invente, diffuse, puis alourdit la pluie. Je me suis accroupi dans les odeurs enchanteresses, j'ai enfin ramassé (et fait un vœu sur le chemin de pierres) la première feuille d'érable dans le jardin de la villa Katsura à Kyoto. "
Ces lignes sont extraites d'un livre de Pascal Quignard, Une journée de bonheur. Quand on vous disait que la semaine commence bien.
Elle commence même sur les chapeaux de roues.
Avec un thème de recherche d'une grande poésie, d'une douceur peu commune : les cours dans la peinture. Pas les cours royales ou princières. Non, les " simples " cours. Les cours des maisons (de ville, de campagne), des fermes, des tavernes. Les atriums, les patios, sinon les cloîtres. Il y a là un champ d'investigation inestimable pour les rêveurs. Fenêtres sur cours est le titre de ce livre qui sert de catalogue à l'exposition du même nom qui se tient à Toulouse jusqu'au 17 avril.
Les peintres de ces cours n'ont pas tous laissé un nom très connu. Raison de plus pour s'intéresser à leur univers. Une œuvre a particulièrement attiré l'œil du libraire : un Patio à l'Alhambra, peint par un certain Jean-Baptiste, dit Achille Zo (1826-1901) dans un style néo-mauresque qui est aussi bien celui qu'affecte l'immeuble abritant A la Page à Vichy.
Oui, bon début de semaine, décidément !
Fenêtres sur cours. Peintures du 16e au 20e siècle, Musée des Augustins/Lienart, 97 pages, 29 € |
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