Nathalie Rheims, Nicolas Reitzaum, La Mémoire des squares, Michel Lafon, 224 pages, 34,95 € |
Jean-Charles Alphand (1817-1891) est de ceux-ci. Cet ingénieur des Ponts et Chaussées fut nommé au service des parcs et promenades par le baron Haussmann,
à qui il succéda en 1870. On lui doit l'aménagement des Buttes Chaumont,
des bois de Boulogne et de Vincennes, ainsi que du parc Montsouris ; mais aussi des squares que l'on peut découvrir en flânant au hasard.
Nathalie Rheims vient de donner corps à l'une des rêveries dans ces enclos qui symbolisent, au même titre que les fontaines Wallace ou les stations de métro d'Hector Guimard, un pan de l'esthétique parisienne.
Fortement illustrée, cette promenade met spécialement en valeur les nombreuses sculptures ou groupes sculptés qui ornent les squares, le plus souvent saisies en gros plan. Ils offrent à Nathalie Rheims l'occasion de nombreuses associations d'idées entre les personnages représentés, les œuvres littéraires ou artistiques qu'ils ont portées, les fantômes qu'ils ont laissé derrière eux.
La Mémoire des squares est publié dans la même collection que Le Père Lachaise, jardin des ombres. Les photographies sont du même Nicolas Reitzaum.
Le libraire laissera de côté la petite collection " Pittoresques " lancée par les éditions Scala qui propose de courts textes de Victor Hugo (arraché à Notre Dame de Paris), Nadar ou Edgar Quinet, pour signaler un Paris Prévert qui témoigne très bien de l'atmosphère de Paris entre les deux-guerres, sous l'Occupation et jusqu'à la mort de Prévert en 1977.
On possède évidemment de nombreux documents sur une période aussi récente et où la photographie était abondamment répandue. On connaît d'ailleurs certains de ces clichés de Prévert et de ses amis. Mais il existe aussi des affiches, des collages (comme celui qui ramène la basilique du Sacré cœur au bord de la Seine ou celui qui, à l'inverse, remonte Notre Dame sur la place Blanche), des dessins et divers documents manuscrits pour témoigner d'un parcours.
Le texte de Danièle Casiglia-Laster serre de près la vie artistique de Prévert, qui se manifesta au cinéma, au théâtre et dans l'édition de poèmes, parfois devenus chansons. Prévert incarne un certain type parisien, à la fois truculent, révolté, facétieux qui a croisé le chemin de nombreux artistes, dont il est difficile de dresser l'inventaire. Et d'innombrables passants anonymes rencontrés dans les rues populaires, les cafés, le métro, sous la pluie ou par beau temps.
Danièle Casiglia-Laster , Paris Prévert, Gallimard, 288 pages, 39 € |
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