Martin Veyron, Ce qu'il faut de terre à l'homme, d'après Tolstoï, Dargaud, 142 pages, 19,99 € |
" Elles étaient deux sœurs. L’une avait épousé un marchand établi en ville, l’autre un cultivateur de la campagne. Un jour, la sœur aînée alla voir sa sœur la campagnarde, et tout en prenant leur thé, elles se mirent à causer.
— Comme je préfère mon genre de vie au tien, dit l’aînée : je suis élégamment logée, j’ai de jolies toilettes, mes enfants sont charmants dans leurs costumes bien faits ; je mange toujours de très bonnes choses, et notre temps se passe en promenades, en visites et en fêtes le soir.
— Je conviens, répondit la cadette, que tu as une douce existence, mais que de fatigues amènent les plaisirs,
et que d’argent ils coûtent ! Vous êtes sans cesse occupés à avoir assez d’argent pour faire face à beaucoup de nécessités que nous ignorons. Nous menons une vie plus régulière et plus saine, aussi nous portons-nous mieux que vous, et ne nous inquiétons-nous guère du lendemain pour vivre ; la vie de la campagne est paisible comme le cours d’une rivière large et profonde. Le proverbe dit que le bonheur et le malheur voyagent ensemble ; nous les accueillons philosophiquement quand ils passent, comme les paysans savent accueillir des voyageurs. Enfin… nous avons toujours le nécessaire. "
Martin Veyron a eu l'idée de s'inspirer de ce conte pour en tirer un album sous le titre de
Ce qu'il faut de terre à l'homme. Peut-être celui-ci fera-t-il partie de la sélection concoctée par Géraldine pour le prochain Samedi BD (à 11h30, avec l'apéritif au milieu), le douzième
du nom ? Peut-être.
Quoi qu'il en soit, vous n'avez pas d'excuses à manquer Samedi BD.
Léon Tolstoï (1828-1910) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire