André Markowicz, Ombres de Chine, Inculte/dernière marge, 617 pages, 26,90 € |
Il publie aujourd'hui Ombres de Chine, une anthologie personnelle des poètes chinois de la dynasties des Tang (la grande période).
Où André Markowicz risque de faire encore parler de lui, c'est qu'il ne parle pas un traitre mot de chinois. Et qu'il le proclame sans vergogne.
Comment un tel prodige est-il possible ?
Eh bien, en reprenant une méthode qui fut longtemps adoptée pour les langues dites rares : en comparant les traductions existantes provenant de différentes langues connues par le " traducteur " et en proposant sa propre version. En l'occurrence, affirme Markowicz, à partir du russe, de l'anglais, de l'italien, de l'espagnol et du français.
Le re-traducteur indique ses sources à la fin de chaque poème qu'il a re-traduit., qu'il s'agisse pour la langue française de Claude Roy ( qui s'était appelé Voleur de poèmes, dans un délicieux ouvrage désormais épuisé) de Jacques Pimpaneau, d'Hervé Collet, de Maurice Coyaud, de Paul Demiéville, de Patrick Carré, de Ferdinand Stoces, d'Yves Hervouet, de François Cheng ou d'Armand Robin (le plus secret de tous), sans parler d'Arthur Waley et de Kenneth Rexroth pour l'anglais (américain).
S'il donnait le goût de lire les poètes chinois en français (sans trop s'attarder sur le côté tour de force de l'entreprise), on ne saurait trop remercier le re-traducteur.
Po Chü-I (772-846) |
surtout que les deux tiers des poèmes présentés n'ont jamais été traduits en français.
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